Comment éviter le burn-out en plein confinement

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Bloquée chez vous en raison du confinement préconisé pour freiner l’épidémie de covid-19, vous angoissez en pensant à tout ce que vous devez faire : votre montagne de travail, l’enseignement scolaire de vos enfants, les tâches ménagères, les conflits de chacun à résoudre… Vous vous évertuez à être au top sur tous les plans… mais gare au burn-out !

En période de confinement, il y a de quoi se sentir oppressée face à la charge de travail et les multiples rôles que l’on doit assumer : tâches professionnelles, leçons et activités des enfants, espace de travail à aménager pour chacun, soucis de connexion, repas à préparer pour toute la famille, gestion des tâches ménagères… Et tout ça sans sortir de chez soi pour évacuer les tensions et se changer les idées ! De quoi céder au burn-out. Agnès Bonnet-Suard, psychologue et auteure de « Reconnaître le burn-out : agir contre l’épuisement émotionnel et se retrouver » à paraître aux éditions Eyrolles, explique que « le burn-out est un syndrome d’épuisement professionnel au départ qui repose sur l’épuisement émotionnel et psychique. Il peut se manifester par des insomnies, de l’angoisse, des troubles cardio-vasculaires, digestifs… Mais l’acception du burn-out est plus générale désormais et dépasse le cadre professionnel ».

Des facteurs aggravants

Pour Valérie Duband*, coach spécialisée enfants & ados, experte en troubles d’apprentissage et haut potentiel, et auteure de « Parents épuisés : stop à la surenchère émotionnelle et éducative pour éviter le burn-out parental » (éd. Eyrolles), ce confinement est un facteur aggravant pour les parents qui étaient déjà au bord du burn-out. Et pour ceux qui n’y étaient pas encore, le risque augmente aussi ! « Beaucoup d’enfants sont débordés par les devoirs sans avoir beaucoup d’explications de la part de leurs professeurs, et les parents sont sensés les aider. C’est d’ailleurs assez ambivalent chez les ados qui ne veulent pas avoir leurs parents sur leur dos mais sont tout de même obligés de les solliciter. Avec le confinement, c’est un état de stress constant », commente Valérie Duband.

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Les facteurs de risques favorisant le burn-out sont, en effet, réunis en cette période. Chacun est confiné chez soi, dans un logement plus ou moins spacieux, parfois sans extérieur. Chacun porte son lot d’angoisse, de tension, d’excitation, de besoin de bouger… Les sphères familiales et professionnelles sont encore plus ténues qu’habituellement. « Cette période de crise vient perturber notre équilibre, nos repères, notre routine. On souhaite s’investir autant sur les tableaux privés que professionnels dans le même temps et le même espace. On veut s’adapter très vite pour fonctionner comme avant et ça génère encore plus de stress », analyse Agnès Bonnet-Suard. Ainsi, en étant investie sur tous les fronts à la fois, on risque de ne rien faire correctement, de s’en vouloir, de produire davantage d’efforts encore, de perdre patience, d’être sous tension, de mal gérer ses émotions, et s’épuiser. Tout ceci génère une dissonance qui est au cœur du burn-out. 

Réduire ses objectifs

Pour éviter que la situation ne devienne explosive, on peut déjà prendre conscience de cet état de crise ponctuel qui rompt notre équilibre. On accepte de ne pas pouvoir être aussi productive que d’habitude et de revoir ses objectifs (pro et perso) à la baisse. Une bonne manière de diminuer son sentiment d’inefficacité. La psychologue rappelle que ce sont les personnes les plus investies, notamment professionnellement, qui sont les plus à même d’être victimes du burn-out. « Le contexte ne permet pas d’être optimum. Il faut sortir de ce conflit interne. On en fera moins, mais on sera plus satisfait de ce qu’on aura réalisé car ce sera bien fait.

Il faut bien gérer ses émotions pour préserver ses ressources », conseille-t-elle. On peut également agir sur son organisation, séparer son espace de travail et son temps. On privilégie, par exemple, les activités demandant peu de concentration quand on doit surveiller les enfants en parallèle. On effectuera plutôt les tâches difficiles pendant qu’ils dorment ou font un temps calme. Valérie Duband suggère également de désacraliser le travail scolaire. « On ne peut pas avoir les mêmes exigences scolaires qu’en temps normal en cette période chaotique. Il faut s’enlever de la pression et proposer de temps en temps, par exemple, aux enfants de revoir leurs cours de manière moins académique en visionnant un documentaire, un épisode de Secrets d’histoire ou de C’est par sorcier, par exemple ».

Reconnaître son inquiétude

Le burn-out survient aussi quand on cherche à donner une image de soi qui diffère de ce que l’on est vraiment, que l’on pense. « Evitons d’être dans la dissonance, cette incohérence entre ce qu’on pense devoir exprimer et le respect de nos besoins. On peut ainsi se sentir impuissante face à l’avenir mais pour ne pas inquiéter son entourage, notamment les enfants, on le cache et on s’angoisse encore plus. Ca crée un inconfort émotionnel », déclare la psychologue.

Celle-ci encourage donc à plus de transparence. On évite les non-dits, les belles paroles qui sonnent faux car les enfants le ressentent. Mieux vaut reconnaître que c’est une crise passagère mais qu’on est inquiet. Ainsi, l’enfant parlera plus librement à son tour de son angoisse. « C’est utile d’avoir peur car ça prévient d’un danger, mais celle-ci ne doit pas devenir envahissante pour autant », prévient de con côté Valérie Duband. Pour lâcher-prise et se relaxer, on peut donc visionner des vidéos gratuites de méditation, de yoga…

Garder du temps pour soi

On peut mettre cette période de confinement à profit en renouant les liens dans la famille. On se détache des objectifs scolaires et professionnels par moments dans la journée et le week-end et on joue à des jeux de société, on déjeune tous ensemble, on fait un peu de sport en famille à la maison. « On peut regarder un film et en discuter avec les enfants, jouer aux jeux vidéos pour découvrir ceux qui leur plaisent, inventer un parcours du combattant… Ces temps récréatifs en famille font du bien et apaisent les tensions », suggère Valérie Duband. Enfin, ce n’est pas parce qu’on est tous ensemble dans le même logement 24 heures/24 qu’il faut se sentir obligée d’être avec ses proches constamment. On se réserve des moments tranquille seule pour lire un livre, écouter de la musique, etc. Ces pistes permettront de retrouver un peu d’équilibre et de prévenir le surmenage.

Enfin, si vous vous sentez perdus en tant que parents, un numéro de téléphone (le +32 (0)471 414 333) a été mis en place par des psychologues. Ils sont à votre écoute gratuitement 7 jours sur 7 de 8h à 20h pendant le confinement.

*Valérie Duband propose des groupes de méthodologie et d’entraide pour les lycéens sur Messenger et des vidéos Facebook en direct. Plus d’infos sur www.dysmoi.fr

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