Comment dépolluer ses relations ?

dépolluer ses relations 

Que ce soit dans la sphère privée ou professionnelle, les relations toxiques peuvent vite miner le moral et pomper l’énergie. La coach Marie-Charlotte Lanta vient de publier « 50 exercices pour dépolluer ses relations » avec Anne-Claire Lévêque (chez Eyrolles), un ouvrage pratique pour se libérer des liens toxiques. Elle nous livre ici quelques clés.

Une relation, par essence, est faite de hauts et de bas. Dès lors, pas toujours évident de savoir si les déconvenues relationnelles sont de l’ordre d’une certaine normalité ou si elles sont réellement toxiques pour nous. « Nous évoluons dans un contexte de changements exigeants, la vie peut sembler difficile surtout quand on est très empathique. Mais ce qui fait qu’une relation est toxique, c’est quand on redoute de voir une personne, qu’elle nous procure des émotions désagréables, nous culpabilise et puise dans notre énergie. Au fil du temps, ça nous atteint et notre santé peut en être altérée », souligne Marie-Charlotte Lanta, coach, formatrice et conférencière, spécialiste de l’écologie relationnelle.

Comment dépolluer ses relations ?

L’impact du stress des autres

Guide Dev Persot

Angoissés par des traumatismes mal cicatrisés, stressés par une situation délicate, nous pouvons alors tous subir ou faire subir des sentiments néfastes. La personne empathique va être encore plus sensible à ceux-ci car elle est particulièrement perméable aux émotions et à l’énergie des autres. Mais comme le dit l’auteure, nous sommes des « animaux sociaux » et on ne va pas fuir pour autant face à la moindre difficulté relationnelle. D’autant plus quand l’enjeu est important. 

Maud, assistante caméraman, se souvient ainsi d’avoir dû travailler en binôme avec un caméraman très gentil et joyeux mais aussi impulsif et colérique. « Dès qu’on avait du matériel en panne, qu’un imprévu nous faisait perdre du temps, il s’énervait et balançait le matériel. Or sur les tournages, il faut souvent se montrer discret. Ca me demandait de gros efforts pour que le tournage se poursuive bien. Après ses pulsions, il revenait tout penaud pour s’excuser mais il me faisait vivre un vrai stress au quotidien. Je rentrais complètement vidée de mon énergie et en pleurs tous les soirs », se souvient Maud. 

Assumer sa part de responsabilité

Pour la coach, Marie-Charlotte Lanta, il y a une éco-responsabilité, on est co-créateur de toute relation. On peut donc en partie la modifier. « La première chose à faire, c’est d’écouter ses ressentis. Si on va au travail la boule au ventre ou qu’on en repart en pleurant, c’est mauvais signe. Deuxièmement, on fait le tri dans ses émotions et on se demande ce qui nous appartient : « je lui reproche telle chose. En quoi c’est mon problème qu’il ne m’ait pas dit ce que je voulais entendre ? Pourquoi c’est important pour moi ? »

Troisièmement, on prend du recul sur la situation et la tournure qu’elle prend. Et on parle de son ressenti (à l’oral ou par écrit) à la personne sans tomber dans le piège du reproche et de la victimisation : « quand tu me fais tel reproche, voilà ce que ça me fait ». On lui demande ce qu’il en pense et ce que chacun peut faire pour changer », recommande l’experte. Ainsi, chacun prend et reconnait sa part de responsabilité en tant que partenaire de cette relation. Si chacun est ouvert et souhaite une relation plus agréable, ça fonctionne.

Changer son comportement

Maud a suivi les conseils de Marie-Charlotte Lanta. Elle a travaillé sur elle pour se mettre à distance. Ainsi, lors d’un tournage en Chine et alors que les équipes locales venaient se plaindre auprès d’elle du comportement du caméraman, elle en a profité pour se révéler sous un autre jour. « Avant, dès que mon collègue s’énervait, je courrais dans tous les sens pour le soulager et qu’il arrête. Mais j’étais dans le rouge. Or j’ai compris grâce à ma coach que s’il voyait que ses colères ne me touchaient pas, il agirait autrement.

J’ai alors appris à visualiser une protection, une bulle de savon toute douce qui m’englobait, quand ça n’allait pas et je répondais aux demandes de mon collègue, mais sans courir. Je lui ai expliqué en douceur les choses. Depuis, il lui arrive de se mettre encore en colère, mais moins violemment. J’ai pris de l’assurance et j’arrive à lui parler. On s’écrit régulièrement maintenant et on a une belle relation », explique Maud. Ainsi, ça vaut le coup de tenter cette mise au point en douceur pour améliorer les choses.

Si, au contraire, les piques se poursuivent, que votre travail passionnant ne suffit plus à vous régénérer, c’est le signe qu’il est temps de changer d’environnement professionnel. « On a toujours le choix même si ce n’est pas facile, et qu’on a les traites à payer en fin de mois. Il faut s’écouter avant de faire un burn-out », prévient la coach.

Mettre du positif dans sa relation

Dans la sphère privée, avec son conjoint ou ses enfants, le process pour se libérer des liens toxiques est semblable. Pour assainir la relation, on peut se fixer des objectifs concrets en tournant les choses de manière positive et affirmative : « moi ça me fait extrêmement plaisir quand ton linge sale est dans la corbeille. Si tu peux prendre l’habitude de faire ça tous les soirs, c’est top » plutôt que « j’en ai marre de voir ton linge sale par terre. Je ne veux plus le voir traîner », ça incite plus à coopérer qu’une remontrance !

Marie-Charlotte Lanta incite également à mettre du ludique dans la relation, à se féliciter mutuellement, à prendre le temps de se dire quand ça va, à faire une fête symbolique quand une bonne habitude est prise, à voir ce qu’il y a de positif dans sa journée. « Ce qui nous apporte de la joie nous permet de nous ressourcer et fait du bien aux autres. La meilleure chose qu’on puisse faire pour s’occuper de ceux qu’on aime et dépolluer ses relations, c’est déjà de commencer par prendre soin de soi sans culpabiliser !», conclut-elle.

Dorothée Blancheton 

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