5 pistes pour gérer au mieux la solitude pendant le confinement 

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Si le confinement est déjà difficile à vivre en famille, il est encore plus compliqué lorsque l’on se retrouve seul face à soi-même pendant deux mois. Pourtant, il est possible de retirer du positif de cette période, comme nous l’explique la psychologue clinicienne Monique de Kermadec, auteure d’Un sentiment de solitude aux éditions Albin Michel.

1. Partager ses émotions (même négatives)

En cette période inédite de confinement, les outils vidéo et téléphone sont notre seul recours pour conserver un minimum de lien social, tant dans notre vie professionnelle que privée. Le premier conseil de la psychologue serait donc de miser sur ces supports numériques car « nous sommes des animaux sociaux qui ne peuvent se priver de ces échanges ». Qu’il s’agisse d’un déjeuner avec un ami par whatsapp ou d’un apéro le soir sur Skype, il est essentiel selon notre spécialiste de partager nos angoisses, inquiétudes ou même notre colère avec les autres.

« Ce n’est pas parce que l’on a 25 ans que l’on est en béton armé. On a le droit de ressentir de tels sentiments. Il ne faut surtout pas les garder pour soi sous peine de créer de la frustration », conseille la psychologue. De plus, pour éviter de sombrer dans la déprime, ne restez pas non plus branché sur les infos 24H sur 24H. Choisissez une source fiable et limitez ce temps à maximum 1H par jour.

2. Se focaliser sur ce que l’on peut contrôler

Guide Dev Persot

Le confinement nous impose un certain nombre de règles sur lesquelles nous n’avons pas d’emprise. Pour la spécialiste, il est cependant important de ne pas se focaliser sur tout ce qui nous échappe, mais plutôt sur tout ce que l’on peut contrôler : garder une routine (se lever et se coucher à la même heure), prendre soin de soi en se préparant de bons petits plats… « Il est très important de s’octroyer des petites attentions pour se rendre la vie plus agréable. Or, certaines personnes peuvent être restées dépendantes aux autres pour s’occuper d’elles. C’est justement l’occasion d’apprendre à faire autrement. Pas question de rester 2 mois en robe de chambre ! Cette absence de prise en charge de soi peut s’avérer très démoralisante, comme si l’on était malade », affirme Monique de Kermadec.

3. Penser aux autres

Avec le confinement, « nous avons réalisé à quel point nous sommes membres d’une même communauté. Toutes nos actions ont un impact sur les autres », affirme Monique de Kermadec. Alors pour se sentir utile et avoir l’impression de reprendre la main sur le cours des choses, il est possible de mener des actions qui nous donnent le sentiment que l’on est utile aux autres : faire des courses pour un voisin âgé, envoyer des fleurs pour les soignants via l’opération nationale du collectif de la Fleur Française, coudre des masques, préparer des petits gâteaux pour ses voisins etc…

4. Planifier son temps

Ne plus pouvoir se projeter dans l’avenir a sans doute été le plus grand défi durant ce confinement. Mais à défaut de savoir exactement ce qui va se passer dans les semaines et mois à venir, on peut organiser son quotidien : cours de pilates à 10H, coup de fil à sa grand-mère à 11H, visite virtuelle d’un musée à 14H… « Certaines de mes patientes se sont montrées très inventives dans leur manière de gérer leur temps. Et puis c’est aussi l’occasion d’aller puiser dans nos ressources personnelles en reprenant des activités qu’on avait délaissées comme écrire, jouer d’un instrument, peindre… J’ai aussi des exemples de personnes qui ont entrepris de redécorer leur appartement en bougeant les meubles. Le mot d’ordre est clair : ne pas rester passif ! C’est aussi le meilleur moyen de ne pas sombrer dans les addictions », renchérit la psychologue.

5. Se préparer à la sortie du confinement

Cette période de solitude aura, espérons-le, démontré à de nombreuses personnes seules qu’elles ont en elles de grandes ressources. A l’avenir, peut-être feront-elles davantage confiance en leur capacité de résilience. En revanche, Monique de Kermadec nous invite à être parfaitement lucides vis-à-vis de la sortie du confinement pour ne pas nous laisser démoraliser. « Il ne faut pas se précipiter. C’est comme vouloir courir un marathon alors que l’on est resté des mois sur son canapé. Il y aura forcément des frustrations, mais il ne faudra pas se décourager. On pourra même regretter certaines choses du confinement comme le silence dans les grandes villes, ou le fait d’être éloigné d’un collègue agaçant », affirme la psychologue.

Monique de Kermadec conseille alors de privilégier au maximum les relations avec les personnes positives dans un premier temps. Et surtout, de continuer à être bon pour soi-même. Enfin, le mot clef pour traverser ce nouveau défi du déconfinement pourrait être la souplesse. « Le 21ème siècle est celui de l’adaptation. Le confinement nous a démontré que l’on était bien plus adaptable qu’on pouvait l’imaginer. C’est une vraie richesse, et l’on ne doit pas la sous-estimer », conclut-elle.

Paulina Jonquères d’Oriola

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