Manque de clients, perte de chiffre d’affaire, mauvais pitch devant un jury, appel d’offre non décroché, entretien d’embauche qui se solde par une réponse négative… Au cours de la vie professionnelle, les déconvenues et les échecs ne manquent pas. En France, on les perçoit souvent comme un déshonneur, tandis que dans d’autres pays comme les États-Unis, on les valorise, car ils sont synonymes d’audace et de progrès. Voici quelques clés pour changer d’état d’esprit et sortir plus forte de ces épreuves.
Surmonter le déni
Accepter cette période douloureuse
La deuxième étape après un échec comporte des difficultés émotionnelles à vivre comme le stress, l’angoisse, la déception, la tristesse… Il s’agit d’accepter de vivre ces émotions négatives et ne pas chercher à les fuir en étant dans le déni ou en voulant tout de suite aller bien. « Si on ne vit pas cette période difficile, le déni se prolonge et il est alors plus dur d’en sortir », souligne Loane Chavane. Finalement, cela revient à accepter de toucher le fond pour mieux rebondir. « Cela arrive à tout le monde à un moment, il n’y a que de cette manière que l’on peut renaître. C’est normal de traverser des périodes où ça ne va pas, on ne peut pas toujours être dans le positif », ajoute la psychologue.
Faire un travail introspectif
Un travail introspectif est nécessaire pour comprendre les raisons de cet échec. Il est souvent plus facile de rejeter la faute sur une cause extérieure (un tiers, la société, un contexte particulier…) et de se contenter de ce motif pour justifier l’échec. Parfois, effectivement, c’est la seule cause.
Mais bien souvent, chacun a sa part de responsabilités et peut avoir fait un mauvais choix, s’être précipité, ne pas avoir assez étudié le sujet etc… « On peut se demander quel rôle on a eu dans cet échec, sans être dans la culpabilité non plus. On a tous le droit à l’erreur. Ça fait partie du chemin de l’apprentissage. Utiliser ses expériences passées pour en tirer des leçons, ça aide à ne pas refaire les même erreurs si on est confronté à une situation similaire », précise Loane Chavane. Il s’agit donc de reconnaître ses torts et de faire preuve de souplesse et d’adaptation par la suite.
Être bien entourée
Être entourée par sa famille, ses amis, des collègues ou autres permet d’avoir du soutien pendant cette période délicate. Ceux-ci sont une présence affective qui évite de se sentir seule. Ils peuvent aussi être une oreille attentive, apporter une nouvelle vision des choses, faire part de leur propre expérience s’ils ont vécu une situation similaire. Ces échanges permettent de voir les choses sous un nouvel angle. Ils permettent de constater à travers les récits d’autrui que l’échec est parfois une occasion de rebondir, une opportunité de se réinventer.
Agir sans peur du regard des autres
Loane Chavane constate que souvent, l’échec nait du regard des autres. « Certaines personnes sont allées vers telle carrière pour faire plaisir à leurs parents, parce que c’était bien perçu… Il faut se défaire autant que possible des normes sociales, de ce regard pour trouver ce que l’on veut vraiment. L’idée c’est d’enfin se préoccuper de ce qu’on pense être bon pour soi », souligne-t-elle. Ainsi, peu importe l’âge auquel chaque personne fait face à l’échec ou la nature de celui-ci, chacun traverse des phases compliquées. « Ce qui compte, c’est de tirer partie de ces expériences pour activer les clés de la résilience », conclut la psychologue.
Dorothée Blancheton