10 livres féministes à offrir pour les fêtes de fin d’année

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Bienvenue dans un monde où l’encre et les mots deviennent les instruments d’une révolution silencieuse, où des femmes engagées transforment la page blanche en un manifeste vibrant. Cette sélection soigneusement choisie de romans graphiques, de bandes-dessinées et de livres écrits par des femmes engagées qui nous inspirent et dévoilent des récits puissants.

Les ouvrages illustrés

Sacrées sorcières – Pénélope Bagieu

Avec Sacrées sorcières, la talentueuse illustratrice Pénélope Bagieu revisite un classique de la littérature jeunesse, dans lequel on apprend que les sorcières sont souvent là où on ne les attend pas. L’ouvrage donne un souffle nouveau au texte emblématique de Roald Dahl et permet de redécouvrir ce conte magique et original à travers des dessins pleins de fraîcheur et d’humour. On conseille aussi évidemment les « Culottées » de Pénélope Bagieu, bandes-dessinées qui retracent la vie de trente femmes qui ont pris le contrôle de leur destin à travers l’Histoire. Inspirant pour toute la famille !

 

Solitude, la flamboyante – Paula Anacaona et Claudia Amaral

Un très bel ouvrage illustré qui retrace la vie de Solitude, résistante et héroïne de la lutte contre l’esclavage en Guadeloupe. Menant avant l’heure un combat antiraciste, écologiste, féministe et décolonial, elle apparaît comme une figure actuelle et un modèle à suivre. Solitude, la flamboyante décrit la complexité des relations dans les colonies françaises et dépeint la résilience puissante des femmes et hommes esclaves. Paula Anacaona, signe un récit intime et politique écrit à la première personne, accompagné des illustrations poétiques de Claudia Amaral, qui nous fait découvrir une héroïne trop souvent oubliée. La collection Terra des éditions Anacaona souhaite proposer une autre histoire, « celle des descendants des populations esclavagisées, des Autochtones, des paysans sans terres. »

 

M’explique pas la vie, mec – Blachette et Rokhaya Diallo

Combien de fois un homme vous a-t-il coupé la parole, a-t-il délégitimé votre propos ou vous a-t-il expliqué comment fonctionnent les choses dans votre propre domaine d’expertise ? Cette bande-dessinée engagée et humoristique, faites de saynètes de la vie quotidienne inspirées par des expériences de femmes de tous milieux, met en lumière la problématique du mansplaining et du manterrupting. À l’instar de Kamala Harris et de son fameux « je suis en train de parler monsieur le vice-président » adressé à Mike Pence qui lui coupait sans cesse la parole, l’illustratrice Blachette et la journaliste Rokhaya Diallo nous donne des clés pour savoir comment réagir dans ces situations et comment reprendre le contrôle de la discussion.

 

 

Fadya et le chant de la rivière – Laura Nsafou et Amélie-Anne Calmo

Après Comme un million de papillons noirs et Le chemin de Jada, l’autrice afro-féministe Laura Nsafou revient cette année avec un nouvel album jeunesse. Celui-ci met en scène un groupe de femmes africaines nomades dotées d’un pouvoir, un chant mystérieux et puissant, qui viennent en aide à ceux et celles qui en ont besoin à travers le continent. Fadya est la plus jeune d’entre elles. C’est une des 12 histoires de l’album audio intitulé Les Lumineuses, sorti aux éditions Lunii, qui permet aux enfants (et aux parents) de découvrir l’Afrique dans sa pluralité et de mettre en avant des femmes noires inspirantes. Le projet est extrêmement ludique puisqu’avec la « fabrique à histoire » de Lunii, les enfants peuvent sélectionner pour chaque histoire un personnage, leur objet magique et le pays dans lequel se déroulera le récit.

 

Tropiques toxiques – Jessica Oublié

Ce roman graphique retrace l’histoire du scandale du chlordécone, pesticide hautement nocif, interdit dès 1975 aux États-Unis,  qui a contaminé les bananeraies des Antilles pendant de nombreuses années et qui continue d’empoisonner les sols et les eaux de l’archipel à ce jour. Avec cette œuvre extrêmement documentée de 250 pages, fruit d’une enquête de deux ans, Jessica Oublié souhaite que l’état français reconnaisse sa responsabilité dans ce scandale sanitaire et environnemental. Tropiques Toxiques permet d’en apprendre plus sur cet épisode de l’histoire souvent dissimulé à travers les paroles de chercheurs, associations, militants, citoyens et agriculteurs directement impactés par ce drame. Un moyen de vulgariser un sujet complexe et de faire de l’illustration un art engagé.

 

Les livres

Présentes – Lauren Bastide

“Ce qu’il y a de plus redoutable dans l’invisibilisation des femmes, c’est qu’elle est invisible.” C’est avec ces mots que Lauren Bastide commence son ouvrage ultra-documenté consacré à la représentation des femmes dans l’espace public. Dans les villes, les médias, en politique, la créatrice du podcast La Poudre dénonce l’impossibilité pour les femmes de s’exprimer, d’être vues et entendues. Elle appelle ceux qui « tiennent les manettes » à prendre leur responsabilité, à laisser leur place et à déconstruire cette homogénéité persistante. La journaliste rappelle que les femmes ont plus que fait leur part du travail en identifiant les différents mécanismes d’oppression, en les dénonçant, en proposant des solutions depuis plusieurs années. Maintenant, c’est au tour des hommes qui sont au pouvoir de prouver qu’ils veulent faire changer les choses.

 

La démocratie féministe : Réinventer le pouvoir – Marie-Cécile Naves

Avec la crise du Covid-19, le sujet d’une nouvelle forme d’exercice du pouvoir politique est plus que jamais d’actualité. Dans cet ouvrage, la sociologue Marie-Cécile Naves montre comment Jacinda Ardern, Greta Thunberg ou encore Alexandra Ocasio-Cortez ont su réinventer le pouvoir au cours de ces dernières années. Elle décrit la manière dont le féminisme promeut un nouveau leadership, fondé sur la coopération et la responsabilité collective et à quel point celui-ci est indispensable dans des contextes de crises. Pour penser le monde politique d’après, sans Donald Trump ou Jair Bolsonaro, Marie-Cécile Naves rappelle la nécessité d’un renouveau démocratique et prouve que le féminisme permet le développement d’un projet durable et solidaire.

 

Le sexisme : une affaire d’hommes – Valerie Rey-Robert

« On ne nait pas homme, on le devient ». En détournant la fameuse affirmation de Simone de Beauvoir, Valérie Rey-Robert propose une réflexion sur la masculinité et la virilité. Si le mouvement féministe s’est d’abord concentré sur la déconstruction et la redéfinition de la féminité, l’attention se porte de plus en plus sur ce que produit et engendre les injonctions liées au genre masculin et au fait d’être un homme aujourd’hui. L’autrice tente de démontrer que pour mettre fin au patriarcat, il faudrait en finir avec la virilité, qui oblige masculinité à rimer avec violence. Ce livre prouve que le combat contre le sexisme ne peut se faire sans les hommes et sans une réflexion globale sur le genre.

 

Tout le monde peut être féministe – Bell Hooks

Il a fallu attendre 20 ans pour qu’une traduction française de cette œuvre majeure voit le jour. Sur la couverture on peut y lire : “Pour faire simple, le féminisme est un mouvement qui vise à mettre fin au sexisme, à l’exploitation et à l’oppression sexistes”. Bell Hooks, figure centrale du mouvement afro-féministe depuis les années 70, propose un ouvrage accessible et efficace pour présenter les bases de la théorie féministe, qui peut être lu par tout le monde. Ce livre, extrêmement pédagogique, nous permet de comprendre l’intersection des différents systèmes d’oppressions et d’imaginer un monde diffèrent, débarrassé du patriarcat, du racisme et de l’homophobie. 20 ans après sa parution originale, « Tout le monde peut être féministe » est toujours aussi pertinent et indispensable.

 

La société des vulnérables: leçons féministes d’une crise – Najat Vallaud-Belkacem et Sandra Laugier

Cette année, si l’on en doutait encore, un constat très clair a été fait : les femmes, qu’elles soient infirmières, caissières, aides-soignantes, professeures, mères de famille ont été en première ligne dans la gestion de la crise sanitaire. Dans La société des vulnérables, l’ancienne ministre Najat Vallaud-Belkacem et la philosophe Sandra Laugier parlent de care, notion féministe de longue date, qui est revenue sur le devant de la scène depuis le début de la pandémie. Elles rappellent l’importance de reconnaître notre vulnérabilité collective et le besoin de prendre soin les uns des autres, rôle qui est, pour l’heure, assuré principalement par les femmes dans nos sociétés. «Et si le care devenait, enfin, l’affaire de tous?» se demandent-elles. Ce court et puissant essai est un appel à valoriser le travail du soin et à développer une réelle éthique démocratique du care.

 

Amélie Tresfels

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