Virginie Maire : en 5 mois, elle séduit 600 000 abonnés avec Sybel

Virginie Maire Sybel
Avec sa plateforme de podcasts dédiés au divertissement et à la fiction, Virginie Maire connaît une association fulgurante en seulement quelques mois. Alors qu’elle a levé 5 millions d’euros à son lancement, cette passionnée des médias voit grand et pense déjà à l’international. Une pépite à suivre de très près.

Les nouveaux médias, c’est son dada. Pourtant, après une formation en marketing et un stage chez Danone, Virginie Maire était loin d’imaginer que toute sa carrière graviterait autour de cette problématique dont elle connaît aujourd’hui les enjeux sur le bout des doigts. Mais une première opportunité lui permet d’intégrer le Parisien en 2004. S’opère alors « un vrai coup de foudre pour ce groupe familial » à l’histoire incomparable qui est encore dirigé par Philippe Amaury.

« J’étais au cœur de la rédaction, c’était fascinant. Cette machine ne s’arrêtait jamais puisque le bouclage avait lieu à 2H du matin chaque jour ! ». Après un saut d’un an à Philadephie, Virginie intègre par la suite les opérations spéciales au sein du groupe Marie Claire. Une nouvelle expérience qui fait appel à son imagination et sa créativité pour permettre aux annonceurs de communiquer de façon innovante.

En 2008, Virginie s’envole vers de nouvelles aventures avec le groupe M6 Web au Département diversification et nouveaux services. Il s’agissait en quelque sorte d’un laboratoire chargé de diversifier les sources de revenus du groupe en identifiant des startups dont le modèle économique n’était pas basé sur la publicité. « C’est là que j’ai rencontré de très nombreux entrepreneurs et que j’ai énormément appris. Je m’occupais de leur marketing et de leur communication externalisée, et en échange nous touchions une commission sur leurs abonnements ou montions au capital de leurs sociétés ».

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 Au cœur du phénomène des Youtubers

C’est alors que débarque le phénomène Youtube dont la régie M6 prend rapidement la mesure, y voyant un dispositif complémentaire permettant aux marques de toucher les millenials (via le placement de produits entre autres). C’est ainsi que Virginie Maire pilote la création du MCN Lifestyle (Multi-Channel-Network) de M6. A l’époque, elle repère Enjoy Phoenix, une jeune Youtubeuse de 17 ans suivie par près de 100 000 jeunes filles. Rapidement, elle lui fait signer un contrat et l’intègre à la chaîne Rose Carpet. « Je trouve que cette mutation était absolument fascinante : les jeunes ont inventé de nouveaux formats faits par eux et pour eux, sans demander la permission à personne ».

Après ce long passage chez M6, Virginie prend une nouvelle fois le large et crée son propre MCN, Finder Studios, au sein d’un groupe de producteurs en 2014.  « C’était déjà une forme d’entrepreneuriat mais avec le luxe d’avoir un filet de sécurité ». Là encore, le succès ne se fait pas attendre : lors de sa vente au groupe TF1, Finder Studios (devenu Studio 71) gère environ 150 youtubers agrégeant pas moins de 500 millions de vues chaque mois. Dans le même temps, Virginie lance le salon Get Beauty, le premier salon dédié aux Youtubeuses. Un succès colossal !

Sybel, la nouvelle plateforme dédiée aux podcasts récréatifs

« Derrière chaque contenu, il y a des gens qui travaillent et qu’il faut rémunérer »

Toujours intriguée par les nouveaux usages dans les médias, Virginie Maire s’interroge alors sur l’émergence des Podcasts qui commencent à faire grand bruit aux Etats-Unis. « La radio existant depuis plus de 100 ans, je ne voyais pas ce que l’on pouvait disrupter. J’ai peu à peu compris que le podcast offrait en fait une immense richesse de contenus, avec un traitement sonore semblable à celui de l’audiovisuel, ultra-immersif. Mais j’ai aussi observé qu’il n’existait pas de plateforme permettant de retrouver facilement des contenus originaux autres que des replay de radio ».

Titillée par cette problématique, Virginie a alors l’idée d’apporter son expérience dans l’Entertainment pour proposer des fictions sous forme de podcasts. « Aujourd’hui, alors qu’on parle de surconsommation des écrans, j’ai repensé aux 33 tours et à l’incroyable pouvoir de notre imagination. J’adore la télé mais je trouve que les podcasts sont un formidable terrain de jeu. De plus, ils s’intègrent parfaitement au quotidien : on peut les écouter dans sa voiture, en faisant son jogging ou même sa cuisine ».

C’est ainsi que nait Sybel : une plateforme de podcasts à visée récréative pour les petits et les grands, disponible au tarif de 4,99€ par mois. Convaincue que le paradigme de la gratuité est un non sens, elle rappelle que « derrière chaque contenu, il y a toujours des gens qui travaillent et qu’il faut rémunérer. Si l’on n’injecte pas de cash, que ce soit par la publicité, le placement de produits ou l’abonnement, il n’y a pas de modèle économique ».

Une formule d’abonnement qui lui vaut le surnom de « Netflix des Podcasts ». Dénomination plutôt flatteuse mais dont Virginie souhaiterait s’affranchir, jugeant « dommage de toujours devoir se comparer à des géants américains ». Sybel est à la fois un diffuseur, puisque la plateforme rachète des programmes, mais la startup co-produit également des séries originales. Pour ce faire, 30 personnes travaillent aux départements Edito, Tech et Marketing.  A ce jour, 10 000 épisodes sont recensés. « Nous ne sommes pas un agrégateur de contenus, nous avons une sélection très fine des programmes diffusés ».

« Je ne me suis jamais vue comme une entrepreneure »

Pour lancer Sybel et déployer sa vision du marché, Virginie a rapidement levé des fonds, 5 millions, auprès du fonds d’investissement Mangrove (Luxembourg), mais également de Business Angels : Matthieu Viala (Makever), Frédéric Montagnon (LGO), Nicolas Steegmann (Stupeflix), Thibaud Elziere (Fotolia), Eduardo Ronzano (Keldoc), Julien Romanetto (Teads). « Ce sont de vrais partenaires pour moi. Je me sens extrêmement entourée. Je suis admirative des entrepreneurs qui se lancent seuls. »

Très connectée à l’éco-système des médias, Virginie peut notamment s’appuyer sur des personnalités de premier plan, à l’image de Marie-Laure Sauty de Chalon, source d’inspiration avec laquelle elle « adore échanger ». « J’ai toujours été très bien dans les grands groupes et je pensais que j’y resterais. Je ne me perçois pas vraiment comme une entrepreneure, j’ai l’impression d’être portée par quelque chose de plus grand. Mon leitmotiv n’a jamais été d’être mon propre patron. C’est vraiment en voyant les opportunités du marché que j’ai eu le déclic ». Après un lancement plus que réussi dans l’hexagone, Virginie Maire voit toujours plus grand et prépare l’internationalisation avec les marchés anglophones et hispanophones dès l’année prochaine.

https://sybel.co/fr/

 @Paojdo

 

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