Vestiaire collective fait partie de ces entreprises qui ont réussi le pari de réaliser une levée de fond fructueuse pendant la crise du coronavirus. Parmi les nouveaux investisseurs, on retrouve Korelya Capital, fondé par l’ancienne ministre de la culture Fleur Pellerin, Vaultier7 et Cuir Invest. Les anciens investisseurs ont eux aussi renouvelé leur participation. Fanny Moizant explique que malgré la crise, les nouveaux investisseurs n’ont pas voulu se retirer « car ils ont conscience que la mode de demain sera digitale, responsable, internationale et que le consommateur a changé ». Selon l’entrepreneure, cette crise a donc prouvé que « vestiaire collective était un business d’avenir. »
L’équipe de vestiaire collective a compris très tôt que le succès allait passer par l’internationalisation de la boîte. Aujourd’hui plus de 85% de leurs commandes traversent au moins une frontière. Avec des Hub logistiques à Tourcoing, New York et Hong Kong, le site souhaite continuer son expansion mondiale et s’implanter au plus vite en Corée et au Japon. « Une crise comme celle qu’on a vécu nous fait changer nos arbitrages, c’est un constant ajustement » réagit Fanny Moizant, qui précise cependant que cela ne les a pas empêchés de mener à bien leur projet de développement.
Avec un million de pièces vendues par an et neuf millions de membres, la plateforme a construit au fil des ans une grande communauté qui ne souhaite pas que consommer mais aussi échanger. C’est pourquoi Vestiaire Collective se transforme peu à peu en un réseau social, pour permettre à cette communauté de passionnés d’interagir, de partager leurs inspirations et de devenir les ambassadeurs du concept. « On a créé un fil d’actualité où les gens peuvent suivre l’activité de leurs membres préférés et discuter avec eux », explique Fanny Moizant qui pense que « le pouvoir d’une plateforme réside chez les gens qui l’utilisent. » Vestiaire collective souhaite donc développer le côté humain du site en mettant en avant ses meilleurs vendeurs ou encore en faisant découvrir l’histoire des produits à travers des échanges entre vendeurs et acheteurs. « Certaines amitiés se sont même créées grâce à Vestiaire Collective! » note t-elle.
Prise de conscience écologique, besoin de durabilité, changement dans nos modes de consommation, la crise a plutôt été bénéfique pour le site qui prône le « buy less wear more » depuis sa création et qui se concentre sur la qualité plutôt que la quantité. L’entrepreneure considère que cette crise « va accélérer le changement d’état d’esprit du consommateur. Les gens prennent conscience que le système ne va plus et nombreux d’entre eux se sont mis à vendre sur notre site et à tester le service alors qu’ils ne l’utilisaient pas avant. » Cet élan écoresponsable dû à la crise sanitaire et économique que nous traversons permet donc à Vestiaire Collective de prouver, à la fois aux investisseurs et aux consommateurs, la nécessité de leur plateforme pour le monde de la mode de demain.
Amélie Tresfels