Stéphanie Hospital : la “digital lover” à la tête de One Ragtime

Stéphanie Hospital: la "digital lover" à la tête de One Ragtime

Stéphanie Hospital baigne dans le monde des startups et du digital depuis bien longtemps en tant que Vice Présidente d’Orange digital et désormais avec sa propre start-up One Ragtime qui promet de révolutionner le monde du financement digital avec une approche globale : crowd equity, accompagnement et conseils auprès des grands groupes. Rencontre avec une “digital lover” qui parcourt le monde pour trouver les pépites de demain.

Quel est le concept de One Ragtime?

Stéphanie Hospital : One ragtime est né il y a deux ans quand j’étais chez Orange où j’avais en fait une expérience passionante d’intrapreneuse à lancer et développer les activités digitales d’Orange avec beaucoup de partenariat internet et de collaboration avec des startups, de prises de participation comme Daily motion ou encore de lancement d’activités digitales autour de la monétisation des données. Au bout d’un moment je me suis dit:  c’est génial d’être intra-preneuse mais j’ai envie de passer plus de temps à accompagner et à développer ces entrepreneures.

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C’est comme cela que je me suis dit que c’était le bon moment pour moi aussi de devenir entrepreneuse et de lancer un fond d’investissement mais avec un modèle un peu différent de ce que je voyais en Europe, c’est à dire plus international dans l’approche, capable d’aller sourcer des sociétés dans plusieurs pays, de les accompagner en business développement et leur apporter un accompagnement opérationnel et développement.

Plus que du financement, c’est un accompagnement à 360° que vous proposez? 

Stéphanie Hospital : Oui, c’est ce que j’appelle du “smart money” et pas seulement du financement. J’avais envie de créer une belle communauté autour de cela, c’est vraiment la genèse de One Ragtime. Mais très vite, je me suis rendue compte que je ne pourrais pas me battre avec les armes des fonds traditionnels puisque les investisseurs sont plus à l’aise avec des fonds qui ont une histoire, un track record et du coup on est très vite partie sur le développement de notre plateforme de Crowd Equity. Nous digitalisons le modèle du fonds avec une approche plateforme, avec de l’investissement à la demande.

Aujourd’hui, One Ragtime, c’est un modèle hybride entre cette plateforme de Private Equity que nous lançons qui fédère des investisseurs qualifiés qui vont investir sur des projets que One Ragtime va sélectionner, un fonds venture que nous levons auprès de grands Family Offices et un Studio où nous mettons toutes nos activités de Business développement et d’accompagnement de startups. Nous accompagnons également  les grands groupes qui souhaitent avancer sur leur digitalisation, leur transformation et identifier avec nous des opportunités d’investissements mais cette fois beaucoup plus matures que les deals dans lequel le fond ou la plateforme va investir.

Pour la partie Crowd Equity, quel est le ticket d’entrée ?

Stéphanie Hospital : Nous allons accueillir des investisseurs qui sont en mesure de mettre 125 000 euros par dossier, d’ailleurs je lance un appel aux femmes parce qu’aujourd’hui je me rend compte que dans ma communauté d’investisseurs, j’ai très peu de femmes. Mesdames, vous avez une réussite, vous avez envie d’accompagner des entrepreneurs, rejoignez le programme One Ragtime !

Quels sont les types de startups que vous souhaitez attirer à travers One Ragtime ?

Stéphanie Hospital : Nous aimons les entrepreneurs qui ont de l’ambition, qui ont envie d’aller très loin. Nous allons accompagner des entreprises qui sont capables de devenir des leaders internationaux, qui sont développables à l’échelle, « scalable ». Nous allons nous focaliser sur des modèles plutôt plateformes software dans le domaine de l’internet grand public. Tout ce qui est lié aux problématiques de jeux, tout ce qui est autour de la fintech et de la data, de l’intelligence artificielle.

Nous aimons aussi les primo entrepreneurs, ceux qui démarrent la première fois leurs projets, il y a plus de risques mais on pense que tout ce que l’on met dans le concept One Ragtime est de nature à dérisquer ces investissements. Statistiquement, les plus belles ventures aux US étaient des primo entrepreneurs. Des entrepreneurs très ambitieux, qui ont envie de développer leur entreprise, en Europe et à l’international. On se sent avant tout internationaux. Notre terrain de jeu, c’est l’Europe, Israël, le monde et on va s’efforcer de trouver des talents où qu’ils soient avec un focus plus fort au départ sur l’Europe et Israël.

Vous connaissez l’écosystème français, quel est votre regard sur celui ci et sur la place des femmes ? 

Stéphanie Hospital : Je trouve l’écosystème de startups français très dynamique, nous avons la chance d’avoir un terreau très fertile pour les entrepreneurs, beaucoup de gens qui ont envie de faire et d’une manière générale on voit plutôt des entrepreneurs de très bonne qualité. qui sont crée par des femmes. Concernant les femmes, quand je vois aujourd’hui les projets qui sont en France, en Europe ou en Israël, globalement le taux de projets crées ou amorcés par une femme dans l’équipe est plutôt supérieur à ce que l’on peut avoir dans d’autres pays voir même aux Etats-Unis.

Je dirais même qu’aujourd’hui, Israel est un pays où il y a beaucoup de femmes entrepreneuses, la France aussi, c’est donc plutôt encourageant ! Je pense que le frein principal chez les femmes réside plutôt dans la nature des projets. Classiquement les jeunes femmes ne vont pas dans des écoles d’ingénieurs ou apprendre à coder donc il faut travailler à la source et inspirer des vocations scientifiques de développement et permettre à des jeunes femmes de devenir elles-mêmes entrepreneuses car elles maîtriserons aussi la production de ces startups par leur connaissance du développement.

On peut aussi être entrepreneur sans avoir fait une école d’ingénieur ?

Stéphanie Hospital : Biensur ! Mais c’est vrai que dans ce monde technologique avoir quelqu’un dans l’équipe qui maîtrise la dimension tech, un bon CTO est essentiel. Nous, c’est ce que nous allons regarder dans une équipe: Est ce qu’il y a un fondateur qui a la dimension produit/techno, est ce qu’il y a quelqu’un qui est capable de développer très loin à l’International, Est ce qu’il y a un marché “adressable”, Est ce que l’on a le coup de cœur pour le projet. Ceci explique pourquoi, il y a moins de femmes entrepreneuses à la tête de projets techno.

Jean-Marie Messier vous accompagne dans ce projet, comment l’avez vous convaincu et qu’est ce qu’il vous apporte aujourd’hui ?

Stéphanie Hospital : J’ai la chance de faire ce projet dès le départ avec Jean-Marie Messier à mes côtés. Il a été très rapide à se décider puisque je lui ai présenté le concept du projet au tout début avant même d’avoir commencé et il m’a tout de suite donné son soutien et c’est extrêmement précieux de l’avoir avec nous dans l’équipe parce que c’est l’accès à toute une expérience d’investisseur, de banquier d’affaire, de grand patron d’entreprise. Je crois que Jean-Marie a été visionnaire et il l’est toujours. Il apporte aussi un accompagnement au quotidien vis à vis des investisseurs qui vont nous rejoindre et on l’espère plus tard de tous les entrepreneurs que nous allons financer. D’ailleurs nous commençons aujourd’hui à investir activement.

Vous disiez vouloir également fédérer des groupes, où en êtes vous ? 

Stéphanie Hospital : Nous sommes en pleine discussion avec de nombreux groupes et Familly Offices. Pour nous ce qui est important, c’est de fédérer le bon tour de table avec des groupes qui sont complémentaires les uns par rapport aux autres donc on cible dans le domaine de l’Entertainment, du divertissement, de la banque, des technologies. Aujourd’hui, on est en train de finaliser ce tour de table mais nous sommes déjà opérationnels en terme d’investissements avec One Ragtime notre plateforme de Crowd Equity.

Véronique Forge

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