Ce temps d’introspection individuel et collectif est à saisir comme une invitation à voir le beau, le merveilleux du monde : observons la nature qui reprend ses droits, redécouvrons nos grands artistes qui depuis des siècles éclairent et élèvent l’Homme.
La lecture et la contemplation d’œuvres artistiques fût toujours pour moi un refuge lorsque mon âme était triste. Je cherchais dans la littérature une poésie, une sensibilité que je ne voyais pas ailleurs.
Saisir le merveilleux
J’ai compris la beauté du monde grâce à la littérature, j’ai soigné mes bleues de l’âme en lisant des livres qui m’ont ouvert à d’autres possibles. Voir la vie à travers le prisme des écrivains, c’est aiguiser sa sensibilité, partir dans des recoins inexplorés de l’être, voyager dans des contrées inconnues, s’élever.
J’ai eu la chance de côtoyer certains de ces êtres sensibles. Jean D’Ormesson fût sans aucun doute l’une de mes plus grandes rencontres.
Je me souviens d’un de nos échanges sur un livre qui fait partie de mon Panthéon, Belle du Seigneur, d’Albert Cohen. Ce roman résume si bien l’être humain dans sa grandeur et sa futilité. Le portrait d’une époque : les années folles, oscillant entre insouciance et gravité avec en toile de fond une Société des Nations, garante supposée de la paix, qui n’empêcha pas la seconde guerre mondiale. Cohen décrit un système dont il fait partie : une horde de fonctionnaires lobotomisée qui ont perdu tout sens du collectif, des individus englués dans des passions vaines, empreints de vanité, il y a tout dans ce roman.
En un mot, rien de tel que de lire pour tenter d’appréhender ce que cette crise existentielle nous dit sur NOUS.
Voici quelques conseils de lectures qui donnent du sens :
- Les Mémoires d’Hadrien de Marguerite Yourcenar
- Le désert des Tartares de Dino Buzzati
- Sapiens de Yuval Noah Harari (Albin Michel)
- A relire Le Mythe de la Caverne de Platon
Véronique Forge Karibian
