Recrutement : 13 pièges à déjouer pour être embauché

Chercher un emploi est une étape difficile de la vie professionnelle. Les recruteurs tendent des pièges, mais c’est parfois le candidat qui s’embourbe. Christel de Foucault, consultante RH, nous éclaire sur le recrutement et vous donne les clés pour être embauché.

« Nous sommes notre propre ennemi ». La recherche d’emploi s’inscrit dans une démarche personnelle. Les recruteurs vous tendent parfois des pièges, mais c’est à vous candidat d’en faire des atouts et de ne pas tomber dans vos propres travers. À l’occasion de la sortie de son livre Déjouez les pièges des recruteurs, Christel de Foucault liste les grands pièges à éviter pour réussir sa candidature, de l’envoi du CV à l’entretien d’embauche.

Voici nos 13 pièges à déjouer pour être embauché

  • Piège au démarrage : ne pas se prendre au jeu 

En premier lieu, dé-corrélez la recherche d’emploi du job lui-même, prenez de la distance avec l’échec : « Ce n’est pas parce que je suis mauvais dans ma recherche d’emploi que JE suis mauvais. C’est que je n’ai pas les règles ni l’entraînement suffisants, je suis un mauvais joueur ». Il faut faire le deuil et déculpabiliser sur ses états d’âme. C’est normal de se sentir mal. Mais plus on va pratiquer, plus on va réussir à apprivoiser ce mal-être.

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Puis, il faut dédramatiser, prendre la recherche d’emploi comme dans un jeu. Passer par la case prison ou reculer de 3 cases ne fait pleurer personne. Le principe devient le même si on se fait déstabiliser par un recruteur. Ce n’est pas un miracle mais ça aide à désacraliser le mythe du recrutement.

  • Ne pas trouver sa place

Se positionner comme un demandeur n’est pas une bonne posture, il faut être dans celle d’un offreur qui apporte quelque chose à l’entreprise.

Au cours de l’entretien, trouvez la juste mesure : ni dans le trop, ni dans le pas assez, en établissant une relation humaine avec les notions de savoir-vivre et d’espace personnel, tout en écoutant l’autre pour se situer en fonction de lui. Pour ça, il faut se décentrer soi-même pour aller vers l’autre et se mettre à sa place. 

  • Être trop exigeant 

Au lieu de persister dans un champ d’action, mieux vaut être en parallèle sur 4 voix : annonces, réseaux, sites d’emploi et candidatures spontanées. Bref, être partout pour multiplier ses chances.

N’hésitez pas non plus à être moins sélectif. Vous serez d’autant plus entraîné. Et mieux vaut une personne en poste – dit job tremplin – qu’au chômage. On n’est plus dans ces carrières toutes tracées : accepter un poste qui sort du “job de ses rêves“, c’est un moyen d’avancer.

  • Mal pratiquer son réseau 

Ce n’est pas le piston. On ne demande pas un job (aujourd’hui, c’est déjà dur d’en avoir un pour soi) mais on peut demander une mise en contact. Le réseau est une série de mises en relation, soit accepter de donner et de recevoir.

Dans cette idée, ne jamais cesser d’échanger avec son entourage, de débriefer, de créer un binôme avec une personne dans la même situation, au lieu de se replier sur soi.

  • Baisser les bras

On peut avoir eu un refus dans une entreprise et retenter sa chance plusieurs fois après quelques mois d’intervalle. Quitte à changer d’outils, de parcours, d’interlocuteur.  Ça montre qu’on est persévérant.

A l’inverse, porter le poids de ses échecs se voit dans sa posture, son regard, son discours. Or, le recruteur cherche quelqu’un de bien dans ses baskets. Alors que s’il flaire un malaise, il va s’engouffrer dans la brèche de vos échecs. 

  • Ne pas se préparer

Allez à un entretien à l’image d’un joueur de tennis qui se prépare à une rencontre, se demandant comment joue l’adversaire, quels sont ses coups, choisissant sa raquette, étudiant le terrain de jeu. La finalité n’est pas un jeu, mais c’est le moyen d’y parvenir qui l’est ! Au lieu de débiter son CV en réponse au fameux « Présentez-vous en quelques mots » comme dans 9 cas sur 10, soyez inventif !

  • Manquer de confiance en ses capacités

Trop de candidats attendent d’avoir toutes les capacités requises pour postuler. Mais quand on connait le jeu, on sait que beaucoup sont renseignées pour écrémer le nombre de candidatures. A vous de mettre en avant les prérequis que vous possédez et de faire oublier les compétences “manquantes”, mais aussi de faire jouer le « capital sympathie », en démontrant votre intérêt à acquérir ces autres capacités.

  • Se sur-vendre

Chercher du travail, c’est se vendre sur le marché. Mais se juger au-dessus de ses capacités peut vous être préjudiciable. C’est souvent le cas à la rubrique « Langues » du CV. Dire qu’on parle couramment l’anglais, c’est prendre le risque de devoir se présenter all in English.

  • Ne pas parler le même langage

Sans aller jusqu’à se cloner, un CV gagnant requière d’employer le même wording que l’entreprise. Avec un vocabulaire commun, l’autre se reconnaîtra. Gardez à l’esprit l’image du vendeur qui propose à l’acheteur un produit qui lui corresponde. Ceci dit, ne tombez pas à l’inverse dans un discours normatif mais sortez du lot avec des propos proactifs et une approche originale, incarnée.

  • Négliger les détails

Confiné dans une pièce, le recruteur finit par développer des sens comme l’ouïe et l’odorat. Sujet tabou et délicat à aborder, mais phénomène réel car si la sensibilité du recruteur est heurtée, l’entretien va en être parasité. « Comme quand un candidat stressé veut que ça se termine, on a envie d’en finir. Nous, recruteurs, on a les mêmes failles en face : peur de se tromper, d’être accusé de discrimination, de se sentir agressé par ceux qui empiètent sur notre espace… » La clé ? Rester soi-même avec ses failles mais en essayant de tenir compte de l’autre, de la situation et du jeu, pour se présenter au mieux tout en étant vrai.

  • Se laisser aller au dépourvu

Malgré tous ces conseils, tout peut arriver, sans schéma préétabli. Dans la panique, face à une question déstabilisante, vous aurez tendance à écourter vos réponses, pensant qu’il n’y en n’a qu’une bonne, au lieu de développer comme l’attendrait votre interlocuteur.

La solution : pratiquer encore et encore les entretiens pour réagir de manière professionnelle et vous sentir plus en sécurité pour ensuite rassurer le recruteur à son tour.

  • Ne pas se remettre en question

Rester camper sur ses positions ne fait pas avancer les choses. CV, lettre de motivation, pitch de présentation : vos outils doivent évoluer, pour tenir compte de la personne en face.

Et si le recruteur vous rappelle pour un premier entretien téléphonique (fréquent à 30%), soyez préparé. Vous tombez dans le piège si vous vous laissez surprendre parce qu’il survient dans un moment inopportun. Refixez un rendez-vous pour être dans de meilleures conditions.

  • Bouquet final du piège : être has-been

En moyenne, les pratiques de recrutement évoluent sur un cycle de trois ans. Tout va plus vite. Il faut accepter de ne pas détenir la vérité et que les schémas changent. Pour contrer ça, renseignez-vous sur la règle du jeu en vous intéressant aux évolutions pour être ouvert et accepter de bouger ces codes.

Et même si l’entretien n’aboutit pas sur un poste, retenez le positif : ça fait travailler le réseau et entraîne pour tester son discours ou sa tenue.

Les petites phrases choc de Christel de Foucault pour se remotiver :

« Un patron ne passe jamais à côté d’un bon profil »

« Ce qu’on attend du recruteur, il faut le reporter sur lui »

« Si on reste sur le carreau, c’est qu’on joue mal »

« On ne tient pas soi-même la vérité, c’est le regard des autres qui apporte une info judicieuse »

« Quand on veut rentrer quelque part, tous les moyens sont bons. Il faut tout tester ! »

Pour reprendre, s’il y avait un slogan à retenir pour avancer :
« Désacraliser, prendre du recul, aller vers l’autre, ne pas être dans le jugement de soi »…
A vous de compléter avec votre expérience du terrain. Ne cessez jamais de jouer, la partie n’est jamais remportée d’avance !

  pieges-recruteurs

Remerciements à Christel de Foucault, ex-recruteuse et consultante RH, pour son vaste éclairage sur son ouvrage Déjouez les pièges des recruteurs, Ed. Eyrolles.

 

@LeaCaroBorie

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