Nous avons tous le pouvoir d’être heureux !

pouvoir d'être heureux

Elu « Life Coach of The Year » en 2016, David Hare nous explique comment réveiller le bonheur qui dort au fond de nous ! Et si ce livre changeait notre vie ?

Selon vous, la première des routes pour parvenir au bonheur est de percevoir le caractère précieux de la vie ?

David Hare : Dans un sens oui, mais je dirais plutôt que c’est la première pierre pour construire son bonheur, car le bonheur n’est pas une destination. Dans le bouddhisme que je pratique (bouddhisme de Nichiren (1222-1282), ndlr), c’est fondamental.  Cela permet de réduire la procrastination, d’être moins paresseux, de mieux s’occuper de sa santé… Si l’on ne saisit pas ce caractère précieux, on aura beau lire des centaines de livres de développement personnel, on ne pourra pas mettre les leçons en application.

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La plupart des gens vivent en auto-pilote, jusqu’au jour où ils traversent des épreuves. Pour ma part, c’est une bonne dose de dépression qui m’a fait comprendre cela. Un jour, un ami m’a aussi dit que l’on pouvait voir notre vie comme 7 jours de la semaine, et j’en étais à l’époque déjà au jeudi matin. Une vie de 76 ans correspond à 28 000 jours, alors que voulons-nous faire du nombre de jours qu’il nous reste à vivre ?

Dans votre livre, vous parlez d’une « bande-son » qui nous accompagne au quotidien, de quoi s’agit-il ?

David Hare : Cette bande-son, ce petit air qui flotte dans notre esprit, est fondamentale. Elle définit nos émotions et donc nos actions. La première question que je pose aux participants de mes retraites, c’est de définir la bande son qui domine leur esprit actuellement (fatigue, angoisse, joie…). La vie va tellement vite que l’on ne s’arrête même plus 30 secondes pour se demander simplement comment on va. Cet air qui détermine notre journée va conditionner notre manière d’agir, et donc nos résultats.

A-t-on le pouvoir d’agir sur cette bande-son, même dans les périodes les plus difficiles de notre vie ?

David Hare : Oui, je pense que l’on a ce pouvoir, sinon je ne serais pas coach ! Mais nous oublions que nous avons ce pouvoir. Nous avons plutôt tendance à essayer de changer les choses de l’extérieur, au lieu de nous interroger sur ce que peut nous apprendre une émotion. Si par exemple je suis très angoissé à l’idée de prendre la parole devant du monde, cela veut dire aussi que le discours que je vais prononcer me tient à cœur. De mon côté, en tant que bouddhiste, dans les périodes les plus sombres, j’aurais tendance à réciter mon mantra (Nam Myoho Renge Kyo) un peu plus que quand tout va bien. Donc il est possible de voir les épreuves comme des cadeaux nous permettant de transformer cette bande-son qui domine notre vie.

Pourquoi l’être humain a t-il autant de mal à s’ancrer dans le présent : quel est le plus grand frein à cela ? Et quel est le levier le plus puissant pour parvenir à jouir de l’instant présent ?  

David Hare : Le plus grand frein est certainement le fameux « je serai heureux quand… », ce qui nous écarte inévitablement du présent. Je pense que chacun doit trouver son propre levier, et que cela passe par l’action. Pour moi, c’est réciter mon mantra, nager dans la mer, faire du théâtre, écrire un livre… Pour d’autres cela va être de faire du yoga, de cuisiner, de jouer de la musique. Ce sont des moments où l’on ne pense plus qu’à l’activité que l’on est en train de faire.

Dans le livre, vous énoncez cette phrase : « La vie me traite comme je l’ai traitée ». Nous serons tous un jour ou l’autre comptables de nos actions ? 

David Hare : C’est ce qu’explique le bouddhisme. Ce n’est pas une question de divinité, de moralité ou de péché. Pour nous, c’est simplement une loi qui agit, qui n’est ni bonne ni mauvaise. Il est clair que les personnes qui écrasent les autres au travail peuvent parfois sembler ne jamais « payer » leur attitude, mais le bouddhisme nous explique qu’il y a une vie antérieure et future. Cela nous rend à la fois totalement responsables et libres. Nous sommes les architectes de notre avenir.

Je coach des personnes très haut placées qui ont poursuivi l’argent et un statut social, et qui finissent par ne plus reconnaître qui elles sont. Cela m’est aussi arrivé. J’avais un très haut poste de RP, je me sentais très important, mais j’avais mis de côté ma famille. Il a fallu que je sois renvoyé et traverse une période sombre pour me rendre compte que j’avais oublié mes valeurs.

Trouver le chemin du bonheur, c’est aller plus loin que son « petit soi » en essayant aussi de révéler le potentiel d’autrui ?

David Hare : Le petit soi, c’est la peur, c’est notre égoïsme, c’est ce qui fait que les gens mentent, manipulent, s’arrogent le travail des autres. Les gens les plus arrogants et critiques sont ceux qui ont le moins de confiance en eux. A l’inverse, l’humilité vient de la confiance, du « grand soi », et le monde en a besoin. Le bon leader est celui qui veut que le membre de son équipe aille plus loin que lui. C’est un message que je veux faire passer car mon livre va au delà du développement personnel qui nous apprend à valoriser notre vie, ce qui est très bien, mais qui nous aiguille parfois trop vers le « moi je ».

Certes, nous avons un immense pouvoir intérieur, mais nous devons aussi avoir conscience que nous faisons partie de la force vitale de l’univers. Et que les autres ont également ce même pouvoir. Mon maître dans le bouddhisme est Daisaku Ikeda, qui nous offre un rappel éloquent de notre humanité commune. « Chacun de nous naît en tant qu’entité de vie unique et précieuse. Notre mère ne nous a pas mis au monde en pensant : « Je donne naissance à un Japonais » ou « Je donne naissance à un Arabe. » Sa seule pensée était : « Puisse cette nouvelle vie être vigoureuse et croître. »

Dans votre livre, vous expliquez qu’il est essentiel de nous détacher de l’instinct de survie, pourquoi est-ce si important ?

David Hare : C’est pour moi la leçon la plus fondamentale et ni le bouddhisme ni le développement personnel n’en parle suffisamment. Bien sûr, nous avons besoin de notre instinct de survie pour ne pas être écrasé par une voiture dans la rue, et bien sûr, sur certains continents, les êtres humains sont encore emprisonnés dans l’état de survie. Mais je crois que notre civilisation doit dépasser cet état si elle ne veut pas détruire toute la planète. Pour moi, l’instinct de survie c’est le fameux « petit soi » dont je parlais tout à l’heure. Il ne s’agit pas d’un changement politique mais de quelque chose de bien plus profond, de spirituel. C’est une véritable évolution au niveau des consciences.

Vous dîtes que « Tout le monde possède un état de bouddha », peu importe sa religion : qu’est-ce que cela signifie ?

David Hare : C’est le cœur de l’enseignement de Nichiren, ce qui lui a valu d’être menacé de mort à plusieurs reprises par le gouvernement féodal du Japon. Il disait que l’état de bouddha pouvait être atteint aussi par les femmes et les membres de la classe ouvrière. Cet état de bouddha est symbolisé par les « trésors du cœur » : la sagesse, le courage, la joie, la force vitale et la bienveillance.

Cela signifie qu’il faut voir du bon même chez notre pire ennemi ?

David Hare : Tout à fait ! J’utilise souvent l’image du verre d’eau. De par nos actions, nous y ajoutons des couches de sédiments. Et lorsque l’eau est trouble, c’est parce qu’une cuillère est venue remuer cette couche de sédiments. On peut percevoir la cuillère comme notre ennemi. Mais en réalité, cette cuillère nous permet aussi de comprendre ce que nous pouvons développer en nous. C’est ce qui m’est arrivé quand j’ai été mis à la porte de mon entreprise. J’étais très en colère contre la PDG, aujourd’hui, je suis reconnaissant. Sans elle, je ne serais jamais devenu coach et auteur. Contrairement à ce que l’on veut nous faire croire, le monde n’est pas divisé entre les bons et les méchants !

Enfin, vous parlez de l’importance de choisir un bon maître, qu’est-ce que cela peut nous apporter dans notre cheminement ? Comment choisir un bon maître ?

David Hare : Un bon maître, c’est quelqu’un qui détecte notre potentiel avant même que nous le découvrions nous-même. Ou lorsque nous ne le voyons plus. Pour ma part, j’ai eu des maîtres dans le bouddhisme mais aussi le business. Dans le business, mon mentor actuel est Dwain McDonald, le PDG de DPD (filiale anglaise de la poste française, ndlr). Il a réussi en 5 ans à faire passer les effectifs de 5 000 à 12 000 personnes. Ce secteur du colis était plein de process, organisé de façon très dirigiste et militaire. Et Dwain a apporté beaucoup d’humanité dans l’entreprise car il comprend les émotions des gens. Il sait dire bravo et merci à ses équipes, et il a une grande générosité d’esprit. Personnellement, c’est une personne qui me soutient et m’aide à repousser mes limites.

@Paojdo

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