Pourquoi est-il important de sortir de sa zone de confort ?

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Qui dit zone de confort dit maîtrise de la situation et faible niveau d’anxiété. La zone de confort aurait donc tout bon ? Pas forcément. Deux expertes, Ariane Calvo*, psychologue, spécialisée en élan vital, transitions de vie​ et Catherine Aimelet-Périssol**, psychothérapeute, nous expliquent pourquoi il est bon parfois de quitter sa zone de confort et de se confronter à la nouveauté. Notamment, dans le travail.

La zone de confort, une amie qui nous veut du mal

Des activités et habitudes qui se répètent, des personnes et des lieux qui nous sont familiers… La zone de confort nous est confortable. Elle évite ce qui est généralement pénible à nous tous : la remise en question et l’incertitude. Mais au juste, qu’est-ce qu’une zone de confort ? Puisqu’elle est forcément différente pour chacun de nous ?

Catherine Aimelet-Périssol explique : « En biologie, la zone de confort est un usage de notre système nerveux fondé sur le connu, le déjà expérimenté et dans lequel on a vérifié qu’il nous convient et qu’on le maîtrise. » Car bien entendu, le « connu » va de pair avec le contrôle. Ariane Calvo développe : « Notre cerveau déteste ce qu’il ne peut pas catégoriser, ce qu’il n’a pas déjà affronté. Il préfèrera toujours revenir à ce qu’il connaît bien et qu’il croit donc maîtriser. Même si la réalité n’est souvent pas aussi simple. »

Parfois, il est bon de délaisser cette zone. Afin de découvrir ce que l’on pourrait nommer, en opposition, la zone de développement. Catherine Aimelet-Périssol nous explique : « Le risque que nous avons à ne pas utiliser d’autres voies neuronales, c’est le risque d’atrophie de certaines capacités. » Un peu comme des muscles qui, délaissés, fonctionneraient moins bien à la longue. « De plus, une personne qui ne quitterait pas, de temps à autre, sa zone de confort et n’explorerait jamais d’autres façons d’exister, va se retrouver particulièrement démunie en cas d’imprévu », précise-t-elle. La psychiatre glisse une image : « C’est un peu comme si nous empruntions en permanence les autoroutes de notre cerveau. »

Sortir de sa zone de confort et se réadapter 

Guide Dev Persot

Que cela soit dans la vie professionnelle ou personnelle, pour Ariane Calvo, c’est évident : « Il vaut mieux parfois prendre des décisions difficiles, qui nous placent en inconfort quelque temps, car seule cette démarche nous donne la possibilité d’évoluer. Revenir à nos repères sans cesse ne nous permet que de stagner. Lorsque nous remettons en cause le schéma habituel, nous avançons et nous allons faire en sorte de trouver de nouveaux repères pour nous retrouver en « terrain connu ».

Nous pouvons avoir confiance en nos ressources. Nos capacités d’adaptation sont immenses. C’est même la plus grande caractéristique de l’intelligence humaine. Catherine Aimelet-Périssol prolonge cette idée : « La première chose, automatique, que nous faisons tous est de repérer dans la nouveauté ce qui nous est confortable. » Ainsi, quitter cette zone, c’est finalement se donner les moyens d’évoluer. Mais également de bâtir une autre zone de confort, avec de nouvelles perspectives. 

Qu’avons-nous à y gagner ? 

Enfin, la psychiatre nous alerte tout de même. « Il ne faut pas tomber dans le dictat de sortir de sa zone de confort à tout prix et tout remettre en cause, constamment. Cela pourrait être extrêmement perturbant pour notre cerveau, organisé pour considérer cette zone de confort comme fiable. La zone de confort, c’est aussi la praticité. » Sortir de sa zone de confort est donc un exercice à pratiquer régulièrement, sans se bousculer, en se fixant des défis atteignables. 

* Ariane Calvo, Prendre soin de son adulte intérieur. Se réconcilier avec son enfant intérieur, éditions Eyrolles
** Site de Catherine Aimelet-Périssol : www.logique-emotionnelle.com

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