Oser la douceur : Redécouvrir la puissance des valeurs humaines

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Dans une société où la vitesse, la performance et la compétitivité sont souvent glorifiées, des valeurs telles que la douceur, la gentillesse et la sensibilité semblent reléguées au second plan, voire perçues comme des signes de faiblesse. C’est pourtant dans ce contexte que Anne-Charlotte Sangam Delourme, auteure et professeur de yoga, nous invite à redécouvrir la puissance transformatrice de la douceur à travers son livre “Oser la douceur” aux éditions Jouvence.

Qu’est-ce qui vous a inspirée à écrire « Oser la douceur » ?

Oser la douceur – Anne-Charlotte Sangam Delourme (Ed. Jouvence)

Anne-Charlotte Sangam Delourme : En 2020, à côté de mon activité d’éditrice, j’ai commencé à donner des cours de yoga. Tous mes élèves me faisaient part de cette douceur qu’ils trouvaient dans mes cours. Et visiblement, ils revenaient pour ça. Cela m’a beaucoup surprise, car j’avais compris que la douceur – tout comme la gentillesse et la sensibilité – n’était pas une qualité valorisée dans notre société, et je n’avais eu de cesse de l’éloigner de moi. Le discours ambiant associait en effet la douceur à la mièvrerie, à une forme de faiblesse. Comment aurais-je pu vouloir la choisir ? Mais, grâce à mes élèves, j’ai appris que la douceur pouvait être recherchée ! Surprise totale ! C’était nouveau pour moi. J’ai donc eu envie d’enquêter sur ce qui m’est bien vite apparu comme une valeur.

Comment la pratique de la douceur a-t-elle influencé votre propre vie et votre développement personnel ?

Guide Dev Persot

Anne-Charlotte Sangam Delourme : Choisir la douceur, choisir de vivre « en douceur » a amené plein de changements dans ma vie : j’ai quitté la vie citadine pour m’installer en Bretagne, au bord de la mer, je suis plus à l’écoute de mon rythme et de mon énergie, j’essaie de travailler en conscience pour ne plus être surmenée, et je laisse de plus en plus de place dans ma vie à l’écriture et à la créativité. Je dirais que cela m’a conduite à ralentir.

Pourquoi pensez-vous que la douceur est une qualité sous-estimée dans notre société actuelle ?

Anne-Charlotte Sangam Delourme : Je pense que l’on minimise la douceur, qu’on est loin de se rendre compte de sa puissance, de sa capacité à induire le changement dans nos vies personnelles et dans le monde. On l’associe encore trop souvent à un côté « bisounours », à une forme de mièvrerie. Pourtant, elle est une force considérable, capable de grandes transformations !

Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui cherche à intégrer plus de douceur dans sa vie quotidienne ?

Anne-Charlotte Sangam Delourme : D’abord, de respirer ! De prendre deux minutes au moins deux fois par jour, juste pour revenir à soi et respirer. Sentir le ventre se soulever à l’inspiration, puis se creuser sur l’expiration. Puis, de se tourner vers la nature. Aller se promener en forêt ou au bord de la mer si on en a la possibilité, ou simplement de s’asseoir sur un banc à côté d’un arbre si on habite en ville. Je conseillerais aussi d’écrire. Pourquoi ne pas dresser une liste de tout ce qui nous apporte de la douceur ? Cela nous permettra de nous tourner vers elle le jour où on aura besoin d’apaisement, de réconfort.

Pensez-vous que la douceur peut jouer un rôle dans la résolution de conflits, qu’ils soient personnels ou sociétaux ? Si oui, comment ?

Anne-Charlotte Sangam Delourme : Je pense en effet que la douceur est la clef pour apaiser nombre de nos confits. Elle permet l’écoute, la nuance qui fait bien trop souvent défaut dans nos débats, la bienveillance. Pour moi, elle est le sésame pour voir advenir ce monde « d’après » auquel nous sommes tant à aspirer. Elle est une politesse à l’égard de soi, et des autres.

Pouvez-vous partager une ou deux pratiques ou exercices concrets issus de votre livre pour cultiver la douceur ?

Anne-Charlotte Sangam Delourme : Oui, bien sûr ! D’abord, quoi que vous fassiez, au travail, sous la douche, dans les transports en commun, au supermarché, en vous reposant… je vous conseille de revenir à votre souffle, à l’ici et maintenant. Sans le modifier, prêtez simplement attention à votre inspiration puis à votre expiration. Vous pouvez fermer les yeux pour mieux le ressentir. Puis, au bout de quelques secondes, l’étirer. Votre respiration devient longue et puissante. Une ou deux minutes suffisent pour modifier votre état. Nul besoin d’avoir beaucoup de temps, de prévoir, de vous inscrire à un cours. Cela vous est accessible partout. Pratique, non ?

Je vous invite aussi à dresser dans un carnet la liste de toutes les choses qui vous apportent de la douceur. Et, si possible, de lister des activités ou plaisirs qui ne vous demandent aucun investissement financier ni la présence de quelqu’un d’autre. Ainsi, la prochaine fois que vous aurez besoin de réconfort, vous pourrez vous reporter à cette liste et trouver aussitôt de la douceur.

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