L’essor de la vente directe ou comment créer son business à domicile

vente directe
Plébiscitée par les femmes pour la grande autonomie qu’elle apporte, la vente à domicile peut s’avérer être une solution idéale pour celles qui recherchent davantage de flexibilité dans leur travail. Loin d’être ringarde, la vente directe ne connaît pas la crise ces dernières années. Pleins phares sur une branche à la vigueur insoupçonnée !

Avec plus de 31 OOO emplois créés en France en 2016, et 4,140 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2015*, le secteur de la vente directe connaît un formidable regain sur le territoire. Depuis le débarquement des réunions Tupperware dans l’hexagone durant les années 70, le genre a été dépoussiéré, à commencer par le géant du secteur lui-même qui propose désormais de véritables ateliers culinaires. Outre les mastodontes historiques, les startups sont elles-aussi de plus en plus nombreuses à opter pour ce mode de distribution. « La vente directe est très adaptée pour des produits innovants qui ne sont pas encore connus et qui nécessitent une explication et expérimentation », rapporte Chloé Lavie, auteure de l’ouvrage « La vente directe pour les nuls » aux éditions First. Face à cette renaissance du secteur, de jeunes pousses n’ont pas hésité à saisir le créneau, comme la startup toulousaine Ervad, sorte de « blablacar de la vente à domicile ». En clair, le site met en relation les vendeurs et les particuliers en fonction de leur zone géographique. Il existe aussi d’autres sites bien ancrés dans le paysage de la vente directe comme Un jour une vente qui recense également les ventes à venir.

L’essor de la vente directe ou comment créer son business à domicile

Une offre dépoussiérée

Si les cuisines et l’habitat représentent la majorité du secteur via des interventions individuelles chez les particuliers, la déco, la mode ou encore la beauté se prêtent plus aisément aux réunions-ateliers entre copines. Une ambiance girly et conviviale avant tout basée sur l’expérience. C’est le modèle qu’ont choisi des entreprises telles que Stella & Dot, Maison Margaret ou encore Jolimoi qui proposent des produits résolument féminins. Fondatrice de Dermance, et co-fondatrice de Jolimoi, Isabelle Rabier nous raconte ainsi pourquoi sa startup s’est positionnée sur ce créneau. « L’idée m’est venue en travaillant sur ma première marque. Nous faisions des ateliers beauté à domicile, et les clientes me demandaient des produits pour les cheveux et du maquillage. Dermance propose une gamme courte et spécialisée, et je ne pouvais pas répondre à tous les besoins. En parallèle, certaines marques venaient à nous car elles étaient intéressées par l’idée des conseillères beauté indépendantes. Les marques n’ont pas forcément le temps de développer cette relation unique avec le client ». Ainsi, Jolimoi propose à toutes ses clientes de bénéficier de conseils de stylistes beauté à domicile. Ces stylistes sont en général des slasheuses passionnées de beauté à titre personnel. Une approche contemporaine de la vente à domicile qui explique aussi pourquoi 54% des vendeurs indépendants ont moins de 45 ans.

Mini Guide Entrepreneuriat

Une activité idéale pour les mamans

A travers ce modèle économique, Isabelle Rabier et Jennifer Fiorentino souhaitent également soutenir l’entrepreneuriat au féminin, avec la volonté de faire évoluer celles qui le souhaitent vers des postes à temps plein. En effet, la vente directe est un secteur extrêmement féminisé. La flexibilité du modèle attire de nombreuses mères puisque les vendeuses travaillent à leur rythme. Beaucoup d’entre elles se définissent d’ailleurs comme des mompreneurs. Pour certaines vendeuses, il s’agit d’un complément de revenu, ou encore d’une bonne manière de reprendre une activité à temps partiel après un stop dans leur carrière. Pour d’autres encore, c’est carrément un job à temps plein avec à la clef, pour les plus motivées d’entre elles, des revenus pouvant aller jusqu’à 20 000€ par mois.

Des vendeuses convaincues par leur produit

Mais qu’on se le dise, dans l’immense majorité, ce n’est pas l’appât du gain qui motive les vendeuses. Elles sont avant tout des utilisatrices convaincues, sans quoi le modèle ne connaîtrait pas un tel succès. Les produits se vendent par le bouche-à-oreilles, et se doivent donc d’être de qualité. Licenciée pour motif économique, Catherine, anciennement Assistante de direction, a débuté l’activité de cette façon. Depuis quelques mois, elle vend les produits de soin et compléments alimentaires Nu Skin. Cette société américaine est cotée en bourse et assure sa croissance uniquement par le biais de la vente directe. « Lorsque j’ai perdu mon emploi, une amie esthéticienne m’a évoqué la possibilité de devenir distributeur de ces produits dont j’étais convaincue. Mon compagnon me poussait à ne pas retravailler en bureau car il est à la retraite, et de mon côté, je voyage à Bruxelles une semaine par mois, ce qu’aucun employeur n’aurait accepté. Je me suis donc dit que cela me donnerait une liberté précieuse ! », raconte-t-elle. Catherine travaille environ 4H par jour. Son temps se répartit entre l’animation de ses réseaux sociaux, la relance de ses clientes, le passage de ses commandes et l’organisation de ses ventes.

 Le réseau, le nerf de la guerre

Il n’existe aucun prérequis pour devenir vendeuse à domicile, mais l’autonomie, l’enthousiasme et l’aisance relationnelle sont sans aucun doute des qualités essentielles. En outre, la capacité à étendre son réseau est un point capital. « L’objectif d’une réunion est certes de vendre, mais il ne faut pas se focaliser là-dessus et ne jamais mettre la pression aux participantes. Ce qui importe le plus, c’est de toujours repartir d’une réunion en identifiant la personne qui pourrait devenir hôtesse de la prochaine réunion, mais aussi de recruter de nouvelles vendeuses », rapporte Chloé Lavie. En effet, les vendeuses sont également commissionnées lorsqu’elles intègrent de nouvelles vendeuses. « On peut devenir chef de groupe, puis chef de groupe or et ainsi de suite si la personne que l’on a recrutée devient à son tour chef de groupe. Cependant, il ne s’agit pas d’un système pyramidal. Tout dépend de l’engagement de chacune. Une personne que l’on a recrutée peut très bien gagner davantage que nous », explique Catherine. Les vendeuses sont en général formées par celles qui les ont recrutées, mais certaines grosses entreprises proposent en plus des meetings afin que tous les vendeurs se rencontrent. Ainsi, Catherine a participé à un stimulant summit européen il y a quelques mois.

Une activité facile à démarrer

Si vous désirez vous lancer à votre tour, sachez qu’il existe un statut particulier pour les vendeurs à domicile (pas de droit au chômage mais droits sécu avec cotisations sociales, trimestre de retraite supplémentaire avec lissage de la rémunération sur l’année). Ensuite, il existe deux types de vendeurs :

-les mandataires, qui gagnent leur vie en touchant un pourcentage sur leurs ventes

-les acheteurs-revendeurs, qui passent leurs commandes en leur nom propre et peuvent donc être amenés à gérer leur propre stock

Le démarrage d’une activité de vente directe ne nécessite pas d’investissement financier important. Il suffit de faire l’acquisition d’un “Kit de démarrage” constitué de produits de démonstration et de quelques outils de vente.  La plupart des enseignes vous permettront de “gagner” ce kit si vous dépassez un certain seuil de chiffre d’affaires lors de vos premières réunions », explique Chloé Lavie.

Tentée par l’expérience ? Si vous désirez plus d’informations, rendez-vous sur le site de la Fédération de la Vente Directe. Mais n’oubliez pas : soyez au préalable une cliente comblée par le produit que vous défendrez !

@Paojdo

 *Chiffres de la Fédération de la Vente Directe

 

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