L’école de la résilience : L’art de tomber et de se relever

La résilience, Chiara Condi,
Suis-je résiliente ? Combien de fois nous sommes-nous posé la question ces derniers temps ? La résilience, ce concept que l’on entend et que l’on voit partout dans les médias, les livres, les conférences depuis le début de la crise du coronavirus, n’est pourtant pas nouveau. Mais que veut-il dire exactement et comment peut-on se l’approprier ?

Dans un article pour le blog Medium, Chiara Condi, activiste pour la diversité, le droit des femmes et l’entrepreneuriat féminin et fondatrice de Led by Her, premier programme de reconstruction professionnelle pour les femmes ayant subi des violences, nous propose 5 étapes pour nous aider à trouver une solution quand il n’y a pas de solutions. Elle nous rappelle que la résilience s’apprend et que le concept n’est pas réservé au domaine de l’extraordinaire. La résilience peut nous aider à surmonter les hauts et les bas de notre quotidien.  

Qu’est ce que la résilience ?

Si vous pensez que la notion de résilience est apparue récemment, détrompez-vous. Elle existe depuis un certain temps. Le mot vient du terme latin resiliens (sauter en arrière) et était déjà utilisé dans les années 1620. La résilience, qui fait référence à la capacité d’un groupe à se remettre rapidement de quelque chose, a été utilisée pour la première fois en 1857, en référence à la résistance écossaise durant la guerre contre l’Angleterre. La résilience est donc la capacité humaine à continuer à avancer ou à se rétablir malgré les difficultés.

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C’est plutôt vers le XXe siècle que le domaine de la psychologie a pris conscience que même les enfants qui ont vécu des traumatismes et des expériences difficiles étaient capables de s’adapter et de s’épanouir dans leur vie, ce qui a lancé l’étude de la résilience en tant qu’attribut chez l’homme. Cette étude a ensuite été appliquée aux adultes.

Si la résilience est l’art de se relever et de grandir après une épreuve, alors elle n’est pas réservée au domaine de l’extraordinaire. D’une certaine façon, nous vivons des hauts et des bas à notre niveau chaque jour. Par exemple, avez-vous déjà fait l’expérience du voyage mouvementé qu’est l’entreprenariat ? Un jour, vous naviguez à pleine vitesse et le lendemain, vous vous retrouvez dans une tempête, peut-être même naufragée. Mais la seule façon de réussir est de continuer, en étant persuadée que derrière chaque tempête, vous retrouverez du soleil.

Identifiez votre “pourquoi” ou votre but de vie

Tout d’abord, si vous voulez reconstruire quelque chose, vous devez savoir ce que vous reconstruisez. Il est difficile de sortir d’une crise si vous ne connaissez pas votre objectif. Vous devez trouver votre but de vie, celui qui se trouve au plus profond de votre âme, celui qui vous comblera vraiment. 

Bien sûr, le fait d’avoir un but ne vous donne pas seulement la direction à suivre, il vous donne aussi le désir de vous relever quand vous tombez. Ce qui nous ramène à notre idée initiale de la résilience, se relever quand on tombe. Il n’est pas difficile de comprendre pourquoi les personnes qui savent pourquoi elles réalisent des choses ont plus de chances de persévérer et de continuer à faire des choses même lorsque tout va mal autour d’elles. C’est parce qu’elles savent, au fond d’elles-mêmes, qu’elles n’ont pas le choix.

Trouver votre “comment

Une fois que vous avez défini votre but ou la direction que vous voudriez prendre, il sera plus facile de comprendre comment y arriver. Il existe des millions de façons, si vous êtes un peu créatives, de construire le lien entre votre projet et les personnes que vous voulez atteindre. Alors, par où commencer exactement pour construire votre rêve ? Prenez une grande feuille de papier, écrivez votre but en très grosses lettres et dessinez un nuage autour.

Le moment est venu de puiser dans votre propre boîte à outils et de réfléchir à la façon dont vous pouvez utiliser tout ce que vous avez en votre possession pour construire ce que vous voulez. Vous devez vous pencher sur vos accomplissements, vos expériences, qu’elles soient bonnes ou mauvaises, qui ont fait de vous ce que vous êtes aujourd’hui. Pensez ensuite à la façon dont tout cela vous rend unique. Cela peut être difficile, car la première chose que nous faisons, surtout en tant que femmes, c’est de penser à tout ce que nous n’avons pas. Au contraire, il vous faudra réaliser que votre valeur ajoutée vient en fait des expériences que vous avez vécues et de tout ce que vous avez accumulé tout au long de votre vie.

Et pour tout le reste dont vous pouvez avoir besoin, il n’y a jamais eu autant de possibilités d’apprendre avec aussi peu de moyens tout en restant chez soi. Mais si nous ne pouvons pas voir d’abord nos forces et nos qualités intérieures, nous ne construirons jamais rien. Si vous avez encore du mal à intégrer vos expériences négatives dans votre parcours, faites-en la liste. Pour chacune de ces expériences, énumérez les choses que vous en avez tirées. Rappelez-vous que dans la vie, rien ne se perd, rien ne se crée; tout se transforme.

Construisez en passant à l’action et parlez de ce que vous faites

Restez active ! Entamez quelque chose aujourd’hui et continuez à le faire tous les jours. Faites une liste de toutes les choses et actions auxquelles vous pourriez contribuer sur les sujets qui vous intéressent, que ce soit à titre payant ou bénévolement. Demandez aux gens comment vous pouvez contribuer à leur projet ou créez vos propres plateformes pour le faire (blogs, réseaux sociaux…). Lorsque vous êtes dynamique et que vous déployez votre énergie autour de vous, c’est à ce moment-là que des choses peuvent vous arriver. Lorsque vous êtes active, les gens s’intéressent à vous et à votre travail. En restant productive, vous restez pertinente et impliquée dans les sujets d’actualité qui vous touchent. Cela aide les gens à vous remarquer, à découvrir votre travail et à agir avec vous.

Et ensuite, contactez les gens que vous connaissez et parlez leur de votre projet. Vous serez toujours surpris de voir le nombre de personnes qui peuvent vous aider d’une manière ou d’une autre. Faites votre propre liste de personnes qui pourraient vous fournir des contacts ou vous faire de la publicité. N’hésitez pas à mentionner vos idées dans toutes vos conversations, avec qui que ce soit, car vous ne savez jamais qui ces gens-là connaissent ou les contacts qu’ils ont.

Certaines personnes peuvent nourrir nos projets, tandis que d’autres peuvent nous inspirer. Entrez en contact avec les gens, apprenez d’eux, posez-leur des questions. Et vous avez de la chance, car il n’y a jamais eu de meilleur moment que maintenant pour entrer en contact avec les gens puisque beaucoup remettent en question, réorientent et réorganisent leur propre vie. Nous sommes tous à la recherche de moyens efficaces de communiquer, de sorte que vous ne savez jamais ce qui peut ressortir d’une simple conversation.

Entamez le périple et ne vous arrêtez pas en chemin

L’étape suivante, une fois que vous avez défini votre pourquoi et votre comment, consiste à se mettre au travail. C’est peut-être la partie la plus difficile. Celles qui y parviennent ne sont pas nécessairement les plus talentueuses, mais certainement les plus persévérantes. Établissez un plan de la manière dont vous allez réaliser votre projet. Toute la réflexion et la visualisation de vos objectifs ne vous aidera pas beaucoup si vous ne travaillez pas à la réalisation de ces objectifs, à petite ou grande échelle, chaque jour.

Comme on dit, un voyage, aussi long qu’il soit, commence par un seul pas. Commencez donc par vous demander ce que ce premier pas représente pour vous. Pensez à la chose la plus simple que vous pouvez faire aujourd’hui pour lancer votre projet. Et n’oubliez pas que vous avez suffisamment de ressources, de pouvoir, d’enthousiasme et de connaissances pour démarrer. Mais toute cette créativité s’éteindra d’elle-même si vous ne commencez pas. Alors choisissez un point de départ. Cela peut être aussi simple que de collecter des informations, de faire un post sur les réseaux sociaux, de faire un Instagram live, d’écrire un article. Si vous y réfléchissez bien, chaque projet a commencé par une seule action, et nous l’oublions souvent. Quelle est donc la première pierre que vous pouvez ajouter à votre édifice ?

Dites à 100 personnes ce que vous êtes en train de créer

Écrivez aux gens individuellement pour leur parler de votre travail. Appelez-les, envoyez-leur un mail et dites-leur pourquoi ils devraient s’intéresser à ce que vous faites. Cela vous aidera à croire en votre projet. Créez une liste des 100 premières personnes que vous voulez informer sur un fichier Excel avec leurs e-mails (parce que vous savez qu’elles seront très intéressées ou qu’elles se soucient vraiment de vous) et si cela vous fait vous sentir mieux, divisez la liste en 5 à 10 personnes par jour. Donnez-leur la possibilité d’acheter, de partager ou de s’engager par rapports à votre projet.

D’accord, cela peut sembler ridicule de contacter une centaine de personnes, mais vous ne pouvez pas attendre que vos idées se propagent d’elles-même. Beaucoup de gens disent qu’il est très difficile de commencer, mais c’est parce qu’ils ne sont souvent pas prêts à effectuer cette étape laborieuse qui demande de la determination et de la persévérance. Vous devez travailler beaucoup plus dur et en faire beaucoup plus avant de voir des résultats tangibles apparaître. Le succès instantané n’existe pas, c’est pourquoi il n’appartient qu’à vous de vous faire connaître. Quoi que vous fassiez, n’attendez pas que les gens vous trouvent ! C’est plutôt à vous de saisir l’occasion et de montrer à quel point vous êtes indispensables. 

Nous sommes nos propres plus grands obstacles. Nous croyons souvent que nos rêves sont stoppés par des circonstances extérieures qui nous échappent, mais en réalité ils sont bloqués par nous-mêmes, ou plutôt par la façon dont nous décidons de réagir face aux circonstances. N’oubliez pas: vous pouvez concrétiser votre projet même si vous êtes la seule personne à y croire!

Amélie Tresfels

 

 

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