Julien Fournié: un créateur qui sublime les femmes

Nouvel arrivé dans le monde très fermé de la Haute Couture à la pointe de la Fashion Tech avec Dassault Systems, Julien Fournié est un homme qui aime sublimer les femmes. Dans notre monde Business O Féminin, parole à un créateur qui nous comprend !

La marque Julien Fournié vient d’entrer dans la cours des grands: la Haute Couture, une consécration mais qu’est ce que cela va changer pour vous au quotidien, dans la création…?

C’est un vrai gage de confiance que la reconnaissance de ses pairs. Maintenant, je fais partie de ce club restreint de l’ultra-luxe qui ne compte que quinze noms prestigieux. C’est un gage de qualité et de créativité. Ce que cela change ? J’espère une reconnaissance accrue de la part de nos clientes de Haute Couture. Mais surtout une responsabilité supplémentaire en matière de grande qualité, de transmission des savoir faire, d’innovation, car la Haute Couture, c’est à mes yeux le véritable laboratoire de la mode. le lieu où l’on peut se permettre toutes les libertés de style à partir du moment où leur exécution technique est irréprochable. 

Photo défilé Julien Fournié 1

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La mode est une passion de toujours, pourtant vous avez commencé par la médecine, expliquez-nous votre cheminement?

En choisissant médecine, j’aurais aimé être chirurgien… Ce n’est pas si loin de couturier. Il faut bien connaître le corps humain et l’anatomie pour être un bon architecte du vêtement, cela permet de placer des pinces et des découpes de manière plus « anatomique ».

Vous êtes passé par les plus grandes maisons, Dior, Givenchy, Céline, Ricci…. et avez même participé à la création de certains costumes de Madonna, qu’avez vous appris de fondamental de toutes ces rencontres ?

J’y ai côtoyé de grands couturiers, extrêmement créatifs : Jean Paul Gaultier, John Galliano (chez Christian Dior), Alexander McQueen (chez Givenchy). J’ai aussi été l’assistant de Claude Montana. J’ai appris beaucoup auprès de chacun d’eux. J’ai aussi appris que je n’aurais pas retenu certaines idées que je leur avais soumises parmi d’autres. J’en aurais retenue d’autres si j’avais dû faire leur choix à leur place. Donc, ils m’ont aidé à savoir ce que moi j’aurais choisi, à le préciser.

En creux, je me rends compte aujourd’hui qu’ils m’ont aidé à construire mon style personnel. Non pas par imitation mais justement par le contraire. C’est sans doute là que se définit ce que l’on pourrait appeler la « filiation », un concept si spécifique à la Haute Couture parisienne qui implique à la fois le respect et la contradiction.

Vous vous êtes entouré de talents et d’artisans “Made in France” et êtes en même temps profondément tourné vers le futur, comment conciliez vous les deux ?

Franchement, je ne vois pas ce que vous trouvez d’incompatible dans le fait d’être tourné vers le futur et « Made in France ». Lorsque Charles Frederick Worth a inventé la Haute Couture dans la deuxième moitié du XIXème siècle, tout ce que la planète comptait d’élégantes venait s’habiller à Paris… déjà. Mille exemples nous montrent hier et aujourd’hui que la France est à la pointe du futur. C’est en France aussi que l’on a créé le Concorde, non ? Un avion extrêmement futuriste pour son époque et presque entièrement français… Je crois que nous devons retrouver cet esprit et avoir confiance dans notre « French touch ». Regardez aujourd’hui encore dans le domaine des nouvelles technologies, les sociétés françaises sont à la pointe de l’innovation.

Vous êtes également très proche de la fashion tech et travaillez notamment avec un partenaire de premier plan: Dassault systems et son Fashion Lab, pouvez vous nous dire ce que vous développez avec eux ?

Photo Julien Fournié mode 2
Justement, nous sommes loin de tous les gadgets technologiques. la révolution numérique que nous tentons d’accomplir avec le FashionLab de Dassault Systems n’est en rien dans « l’épate ». Nous développons, testons, affinons les instruments logiciels, des solutions nouvelles pour la mode de demain. Cela signifie, par exemple, que les chaussures que vous verrez sur ce défilé ont entièrement été dessinées en 3D. Du design 3D donc, mais pas seulement.

Nos recherches touchent aussi toute la chaîne du sourcing de maisons comme la mienne, que ce soit les rapports avec les fabricants de tissus ou avec les usines qui fabriquent notre prêt-à-porter.

Cela touchera également, à terme, les boutiques qui distribuent notre prêt-à-porter… et même, un jour, nos clientes de Haute Couture avec lesquelles je pourrai concrètement créer des modèles uniques en communiquant en ligne… Cela demande beaucoup de patience encore avant d’arriver à nos fins, mais je suis très heureux d’être pionnier en la matière et d’avoir trouvé ces partenaires fiables à mes côtés depuis 2011.

Vous êtes tourné vers l’international depuis toujours et avez notamment passé du temps en Corée du sud, le développement international est votre next step?

J’ai effectivement travaillé en Corée du Sud pour le groupe LG Fashion, il y a quelques années. J’ai eu aussi des contacts féconds à Singapour, où je suis allée défiler trois fois, au Vietnam aussi, et en Chine, bien sûr… Aujourd’hui, pour se développer à l’international, il faut, par rapport à nos concurrents, ouvrir des boutiques en propre et avoir des collections de prêt-à-porter et d’accessoires encore plus étoffées.

Ceci nécessite des investissements supplémentaires importants. Nous examinons diverses pistes pour y arriver. Vous avez raison, être une maison de Haute Couture, c’est bien. Devenir une véritable marque de luxe internationale, c’est mieux ! Si les lectrices de businessofeminin ont des idées, je suis certain que vous me les transmettrez… je compte d’ailleurs sur elles !

@veroniqueforge

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