Des jeux collaboratifs, des énigmes, des outils pour se présenter… Petit aperçu des moyens à votre disposition pour dynamiser vos ateliers de travail.
Pas toujours évident d’amener des personnes à réfléchir ou à travailler ensemble. La coopération au sein d’un groupe ne s’impose pas. Il s’agit avant tout de créer les conditions favorables à son émergence. Or ce temps en commun et ces interactions doivent être optimisés au regard des objectifs de la réunion. Pour animer un atelier collaboratif en étant efficace, il faut commencer par briser la glace entre les participants.
On pourra s’aider de divers jeux d’inclusion ou icebreakers faciles à mettre en œuvre. « L’intelligence collective est comme un muscle qui a besoin de s’échauffer. Chacun arrive avec ses a priori, son humeur du moment. Il faut prendre le temps de se synchroniser, de se connecter les uns aux autres pour être pleinement présent et actif », souligne Cyril de Sousa Cardoso, cofondateur du cabinet de conseil et de formation Audalom et co-auteur avec Jean-Christophe Messina de « 121 outils pour développer le collaboratif » (éd. Eyrolles).
Bien choisir ses jeux d’inclusion ou icebreakers
Ces séquences sont courtes et amusantes et n’ont pas pour but de produire quoi que ce soit, juste d’installer une ambiance propice aux échanges. Elles sont placées en début de réunion avec pour objectif de briser la glace, de faire connaissance et d’initier ce temps d’échange. Inutile d’utiliser plusieurs icebreakers, un ou deux suffisent. Il suffira de choisir les plus opportuns en fonction de l’objectif recherché. Dans son ouvrage Cyril de Sousa Cardoso les classe en cinq catégories.
1- Des outils pour faire connaissance
Si les participants ne se connaissent pas, on peut utiliser une question décalée. Par exemple, leur demander de se présenter en disant leur prénom et en citant leur plat ou leur destination de vacances préférés.
« Ça permet à la fois de détendre les gens et de capter leur attention. Ce pas de côté connecte sur le plan émotionnel et est un appel à entrer dans un temps de créativité », constate Cyril de Sousa Cardoso. On peut aussi recourir à un autre outil : le cercle des prénoms. Chaque participant se place de sorte à former un cercle et doit dire le prénom des personnes qui le précèdent puis le sien. En cas d’erreur, on recommence depuis le début. Ce jeu de mémoire permet d’apprendre le prénom de chacun. Ainsi tous les participants se sentent reconnus ce qui change la dynamique du groupe.
2- Des outils pour se mettre en mouvement
Ces icebreakers sont parfaits après le déjeuner quand la digestion favorise la somnolence. Il s’agit de réveiller l’attention en mettant les participants physiquement en mouvement. « Ça peut simplement être le fait de prévoir une table à l’écart avec du café. On invite chacun à venir le boire et discuter debout pendant quelques minutes », propose l’auteur. On peut aussi utiliser l’outil « tempête à bord » par exemple. Chaque participant est assis sur une chaise en cercle et l’un d’eux est debout au centre. Il doit faire un avis de tempête en citant une caractéristique d’au moins deux participants (ex : avis de tempête à tous ceux qui ont des lunettes). Ceux-ci doivent changer de chaise tout comme la personne qui était au centre. Celle sans chaise se place son tour au centre. On prévoir entre 7 et 10 avis de tempête afin de dynamiser les participants.
3- Des outils pour préparer un atelier centré sur la créativité
Si l’objectif de la réunion est de proposer une idée innovante, mieux vaut choisir un jeu inclusif allant dans ce sens comme résoudre une énigme digne du Père Fouras. Le groupe réfléchit et cherche collectivement une réponse. Cela amène les participants à réfléchir autrement, de manière décalée. Le facilitateur, lui, ne répond que par « oui » ou par « non » pour guider l’équipe. L’énigme peut être par exemple : « on me trouve deux fois dans l’année, une fois dans la semaine, une fois dans la nuit mais pas dans le jour. Qui suis-je ? » La réponse est la lettre N.
4- Des outils d’inclusion pour préparer des activités pédagogiques
Le facilitateur peut proposer le jeu du bâton d’hélium. Le groupe doit former deux lignes, l’une en face de l’autre, et faire un rail avec leurs index pour soutenir un long bâton. Il doit ensuite poser ce bâton au sol en ayant toujours les doigts en contact avec celui-ci. Le bâton, sera naturellement repoussé légèrement vers le haut car chacun tentera de garder ses doigts dessous pour le soutenir. Cela demande au groupe de se concentrer et de se coordonner plutôt que de chercher des fautifs. « Ça donne des éléments clés à retenir pour faire fonctionner la dynamique de groupe dans la réunion qui va débuter », assure Cyril de Sousa Cardoso.
5- Des outils en lien direct avec le thème de la réunion
Ces jeux d’inclusion peuvent aussi servir à aborder le thème de la réunion et chacun peut par exemple dire comment il se sent par rapport à celui-ci. Pour cela, on peut utiliser le jeu « Prisonnier, acheteur, vacancier, explorateur ». Il s’agit de demander aux participants de se classer dans l’une de ces 4 catégories en notant le mot qui leur correspond sur un post-it de manière anonyme. Il se positionne ainsi vis-à-vis du thème de la réunion. L’explorateur correspond au désir d’apprendre, l’acheteur est à la recherche d’infos utiles, le vacancier est heureux d’échapper à la routine de son travail même s’il n’est pas intéressé par la réunion, et le prisonnier se sent obligé d’y assister. « Ça donne des indications sur le groupe. Et même s’il y a des prisonniers, au moins ils ont exprimé leur ressenti à l’écrit et s’en sentent allégés », explique Cyril de Sousa Cardoso.
Ce temps d’introduction est à ne pas négliger puisqu’il permettra d’entrer en douceur dans le vif du sujet.
Dorothée Blancheton