Cynthia Illouz, fondatrice du féminin caritatif, Chari-T

Chari-T Cynthia Illouz

Chari-T, c’est le premier féminin caritatif ! Lancé il y a 4 ans, ce glossy magazine qui mêle Informations sur les grandes causes humanitaires et Luxe a réussi à s’imposer dans le monde très compétitif des féminins. Sa fondatrice nous évoque les missions de ce media d’un nouveau genre.

Elle est tombée dans le journalisme quand elle avait 13 ans grâce à la mère d’une de ses meilleures amies qui lui a fait découvrir le terrain, “un déclic” confie t-elle ! A partir de ce moment là, elle a une obsession: en faire son métier. Après son BAC, elle s’inscrit en droit à la FAC, sans convictions, et écrit dans le même temps à toutes les rédactions de Paris: ” j’ai envoyé plus de 500 CV avant d’intégrer finalement le service politique de LCI “. Elle travaille alors avec de grands noms comme Anita Hausser, Fabien Namias et dévore l’info ” j’étais passionnée… je voulais rester à la rédaction du matin jusqu’au soir.”

Le 11 septembre 2001, elle est à la rédaction quand les tours jumelles s’effondrent: un choc qui la marque à vie: ” je me souviens de cette femme qui appella son mari en pleurs se sachant perdue”. Des moments qui marquent cette jeune femme qui a désormais décidé de construire sa vie autour de l’engagement en lançant il y a 4 ans ans un féminin caritatif: Chari-T diffusé aujourd’hui a près de 100 000 exemplaires. Elle a raconté son aventure à Business O Feminin.

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Business O Feminin : Tu as fait tes débuts dans le journalisme au sein de grands media comme LCI, TF1, I Télé, qu’est-ce qui t’attirait dans ce métier?

Cynthia Illouz: Plein d’aspects de ce métier correspondaient à ma personnalité: une quête de vérité, de justice, la possibilité d’aller à la rencontre des gens, entendre des histoires puis les raconter, informer en résumé…

Business O Feminin: Il y a 5 ans tu décides de changer d’horizon et lance le magazine féminin et caritatif Chari-T, quel a été le déclic?

Cynthia Illouz: L’Info Géné et le “Hard News” en particulier sont des services complètement prenants dans une rédaction mais assez difficiles au quotidien. Devant des dépêches et des images violentes qui arrivent de l’étranger, j’avais parfois un sentiment d’impuissance assez révoltant. L’envie fut donc celle d’agir, à mon “petit” niveau.

Business O Feminin: Comment définirais-tu ce féminin, d’un nouveau genre?

Cynthia Illouz: CHARI-T Magazine est d’abord un titre engagé, dont la ligne éditoriale inédite est d’informer les lecteurs sur les actions de mécénat des personnalités et des marques. Ma première intuition était qu’il fallait intéresser ces lectrices, consommatrices du luxe, à de petites et grandes causes, dans un cadre feutré, celui d’un magazine sur papier glacé. Pour cela il fallait respecter les codes avec de belles rubriques Mode, Beauté, Joaillerie…Nous les sensibilisons et nous les incitons à s’engager d’une façon ou d’une autre, en donnant directement à des associations par exemple ou en consommant de façon plus responsable.

Business O Feminin: Quel a été l’accueil des lectrices et des marques ?

Cynthia Illouz: Dès le début, il y a eu un vrai engouement des lectrices ( y compris à l’étranger puisque le magazine est bilingue français- anglais), nous avons reçu beaucoup de lettres accompagnant les abonnements, pour nous féliciter de cette démarche innovante. Quant aux Grandes Maisons, elles cherchent à faire partager leurs valeurs et leurs engagements et CHARI-T Magazine représente, pour elles, un vecteur puissant pour le faire en toute confiance.

Business O Feminin: Philanthropie, Mécénat, Luxe sont trois de tes thèmes de prédilection, pourquoi les maisons de Luxe se sont-elles lancées dans ce “charity business”?

Cynthia Illouz: Il ne s’agit pas tant de “Charity Business” que cela, les Maisons cherchent à exister en dehors du produit, c’est ce qu’on appelle la Communication Corporate, elles informent sur leur Histoire afin de renforcer l’image de la marque. Désormais elles font et communiquent sur leurs actions responsables et caritatives, ce qui paraît légitime dans la mesure où les gens sont en quête de sens aujourd’hui. Les créations de Fondations et les ventes de ” Produits-Partage” se sont multipliées ces dernières années, c’est quelque chose que je trouve très positif à la fois pour les associations qui en récoltent les fruits, mais aussi pour les marques qui assoient leur réputation de façon durable . C’est un “Win-Win” ! ( Gagnant-Gagnant, ndlr)

Business O Feminin: N’y a t’il pas beaucoup de bonne conscience avant tout?

Cynthia Illouz: C’est une question qu’on me pose souvent. Ma réponse est invariablement que tant que vous faîtes de la philanthropie, ce qui compte c’est le résultat ! Les dons des particuliers aussi bien que ceux des entreprises se font pour diverses raisons: la notion de “Giving Back” ( sentiment de devoir rendre à la communauté lorsque l’on a réussi), la pure charité, la proximité avec la cause, la culpabilité, etc. Je dirais même que si un patron est de bonne humeur parce que son équipe favorite de football vient de gagner un match et qu’il décide alors de signer un gros chèque à une association, et bien tant mieux ! Le mécénat ne se juge pas à la psychologie, mais à l’impact…

Business O Feminin: Chari-T vient de sortir avec en couverture l’actrice Zoé Félix, pourquoi ce choix?

Cynthia Illouz: J’ai assisté au “Charity Day” organisé le 11 septembre par une entreprise d’investissement, Aurel BGC, qui invite une vingtaine de célébrités engagées, dont Zoé Félix, à devenir “brooker d’un jour” pour différentes associations. Certaines stars ont fait une très courte apparition, et j’ai observé Zoé qui prenait elle, le temps de se plier au jeu pour la bonne cause, de poser des questions aux salariés, etc…J’ai tout de suite décelé chez elle une fibre très humaine, je l’ai donc abordé et elle a répondu très naturellement qu’elle serait ravie de participer, c’est une jolie rencontre.

Business O Feminin: Quels sont les projets de Chari-T pour l’avenir?

Cynthia Illouz: De nombreux partenariats vont voir le jour en 2015 et 2016 pour toucher un plus grand nombre de lecteurs. L’idée est de créer une véritable communauté d’acteurs qui participent de près ou de loin à l’univers de la philanthropie, afin de promouvoir ce formidable élan de solidarité qui est en route.

Business O Feminin: Quelle a été ta plus belle rencontre professionnelle à ce jour ?

Cynthia Illouz: Plusieurs rencontres m’ont marqué évidemment, mais j’ai été particulièrement touché par le parcours de Lisa Lovatt Smith ( ci-dessous), une femme qui avait une brillante carrière dans l’univers de la mode et de la décoration et qui a tout abandonné soudainement, il y a douze ans, pour créer OrphanAid Africa, un organisme au Ghana qui accueillent les orphelins de la rue et les enfants atteints du Sida.

Business O Feminin: Ton motto ?

Cynthia Illouz: “Become an Every Day Hero”

Business O Feminin: Ton dernier coup de coeur

Cynthia Illouz: Les bijoux d’Elizabeth Suda, une new-yorkaise qui a créé une marque de joaillerie ( ci-dessous), à partir de fragments de bombes issues de la guerre du Vietnam. Sa démarche est à la fois éthique et forte, puisqu’elle participe ainsi aux opérations de déminage.

@veroniqueforge

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