Comment retrouver le goût du bonheur en temps de crise ?

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Le contexte sanitaire, économique et social morose peut vite atteindre notre moral. Pour traverser au mieux ces événements et retrouver le goût du bonheur, il importe de revoir certaines habitudes bien ancrées en nous. Ariane Calvo, psychologue, et Franck Martin, coach, professeur de communication et de management, tous deux auteurs d’ouvrages sur la question, nous font part de leurs conseils pour voir, malgré tout, la vie du bon côté !

La crise sanitaire occupe notre quotidien depuis bientôt un an. Elle impacte plus ou moins lourdement notre vie professionnelle, nos libertés personnelles et favorise un climat anxiogène. De quoi nourrir nos peurs, accroître notre stress et amener à ressasser des idées sombres. Pourtant, il est primordial de se sentir bien pour dépasser ces événements et tenir sur la durée. temps de crise

« Nous croyions que nous maitrisions le cours des choses mais cette crise imprévisible nous a montré notre vulnérabilité. Le comble s’est produit en fin d’année avec le grand huit émotionnel lié à l’arrivée des vaccins et l’annonce juste après de l’apparition des variants. Nos grandes craintes se sont concrétisées : peur d’impuissance, perte de contrôle, de la mort… Nous réalisons que nous ne sommes pas tout-puissants. C’est une vraie épreuve collective », analyse Ariane Calvo, psychologue et co-auteure avec Isabelle Benassouli de « Le petit guide de survie psychologique en temps de crise sanitaire » (éditions First).

Vivre au présent

Pour améliorer son moral, Franck Martin, professeur de communication et de management à l’université de Lyon 1, coach, conférencier et auteur de « La contagion du bonheur » (éditions Eyrolles) incite à retrouver l’innocence de l’enfance. Ce moment, avant l’âge de raison, où le petit « est essentiellement ses cinq sens (…). Chaque seconde de sa vie sera consacrée à… cette seconde, qu’il va s’empresser bien « inconsciemment » de vivre à fond », écrit-il.

Cette insouciance revient à se concentrer sur le moment présent, à laisser la parole à nos sens. « Le bonheur, c’est la bonne heure. C’est le fait de vivre l’instant présent qui est lui-même synonyme de cadeau », lance Franck Martin. Des moments de méditation de pleine conscience peuvent y aider. Sinon, le fait de respirer profondément, de sentir le vent sur son visage, d’apprécier la saveur d’un fruit, est déjà un premier pas. Ainsi, nous n’avons pas d’emprise sur le passé : qu’il ait été bon ou mauvais, il est derrière nous. Même chose pour le futur. Mais on peut agir sur le moment présent.  temps de crise

Accepter les pensées compulsionnelles

Ce qui nous empêche souvent de savourer le présent, c’est le fait de penser sans cesse à ce que l’on a entendu, à ce que l’on a dit, à ce qui pourrait se passer si… L’enfant, lui, est dépourvu des pensées compulsionnelles qui nous agitent bien souvent et nous minent le moral. Or « notre cerveau ne fait pas la différence entre un vrai danger et celui qu’il redoute. Il y a les mêmes répercussions physiques.

Les pensées sont des outils créatifs à notre service, pas l’inverse. Plutôt que de les empêcher, acceptons-les sans angoisse pour qu’elles passent plus vite et nous affectent moins. La période est comme elle est. A nous de choisir la manière dont nous vivons ce que la vie nous réserve », suggère Franck Martin. Ainsi, pour un même événement donné, une personne pourra voir le verre à moitié vide ou à moitié plein. Inutile donc de viser un hypothétique bonheur une fois que la crise sera finie. Celui-ci se construit par notre vision des choses.

Chaque pas compte à l’image de ce que disait le sage chinois Lao Tseu : « Il n’y a point de chemin vers le bonheur, le bonheur est le chemin ». Ainsi, nous possédons des capacités d’adaptation au monde pour être heureux. temps de crise

Se défaire du toxique

Chercheurs, médecins, gouvernement, médias… Chacune avance à tâtons face à une situation inédite. D’un jour à l’autre, les informations délivrées évoluent et se contredisent. Face à cette instabilité, Ariane Calvo nous encourage à développer notre capacité à penser par nous-mêmes mais aussi à nous protéger. « Faisons attention à ce que nos oreilles entendent et à ce qui sort de notre bouche. Si on n’écoute que ce qui ne va pas, ça atteint notre moral on devient plus anxieux. Évitons donc de passer trop de temps avec la copine négative ou de parler en boucle des mauvaises nouvelles. Et privilégions un regard équilibré sur le monde pour limiter la toxicité », conseille Ariane Calvo. 

Trouver sa liberté

Avec cette crise, beaucoup de nos certitudes ont été bousculées. Des choses très simples qui faisaient partie de notre quotidien et que l’on pensait acquises sont mises à mal. Qui aurait pensé qu’un jour on ne puisse plus aller comme bon nous semble au restaurant, au cinéma, à la salle de sport, au travail, dans les magasins… La psychologue invite à prendre les choses sous un autre angle pour retrouver un peu de joie : « On peut constater qu’on a encore le pouvoir sur plein de choses, des zones de liberté.

On est libre de danser dans son salon avec son conjoint, d’avoir des conversations de qualité avec son enfant ce qui était impossible quand on rentrait tard de sa journée de travail. On peut appeler une amie ou sa famille pendant une heure, prendre le temps de récupérer car on court moins partout. On a plus l’occasion de faire une introspection, de comprendre ce qui nous fait plaisir ».

Être à l’écoute de soi, de ses besoins est une démarche importante pour savoir ce qui nous fait du bien, nous ressource et nous donne la force d’être heureux et d’aider les autres. Il n’y a pas de recette toute faite. C’est à chacune de trouver cet équilibre pour sortir grandie de cette expérience.

Dorothée Blancheton 

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