Vous êtes la nouvelle présidente du G20 des entrepreneurs, quelles nouvelles impulsions souhaitez-vous donner à cet événement annuel ?
Je suis évidemment convaincue du rôle éminent qu’ont à jouer les entreprises dans notre économie et notre société. Le G20 des entrepreneurs permet d’accompagner les jeunes entrepreneurs à porter leur voix en France, en Europe et à l’international.
J’ai pour ambition de faire évoluer le positionnement de Citizen Entrepreneurs, qui représente et organise le G20 YEA en France, vers une plateforme internationale ouverte via du mentorat et renforcer l’engagement citoyen durable et responsable de l’entrepreneur. La parité et l’inclusion font également partie de mes priorité, notamment en féminisant au maximum la délégation G20 YEA et en portant ce sujet au niveau global lors de ce Sommet.
Cette année la question sanitaire et économique est au coeur des problématiques des entrepreneurs, comment gèrent-ils cette période d’incertitude ?
Les entrepreneurs gèrent cette période d’incertitude comme tout le monde, ils s’adaptent au gré des informations qu’on leur donne. Ils sont forcément inquiets mais ils restent confiants en l’avenir car l’économie va repartir, mais quand ? On ne sait pas, et l’incertitude des pouvoirs publics et des médecins tend encore cette situation. On a l’impression que personne ne sait quand les choses vont s’améliorer.
La délégation compte cette année 34% de femmes, les entrepreneurEs semblent plus impactées que les entrepreneurs pour quelles raisons selon vous ?
Le confinement a lourdement impacté les femmes cheffes d’entreprise qui ont dû se partager, encore plus que d’habitude, entre la gestion de leur entreprise et de la « maison » : les enfants, les devoirs, les repas, les courses … cette fameuse charge mentale dont on parle beaucoup a été une dure réalité pour les femmes pendant cette période pendant laquelle la vie familiale a souvent pris le dessus. D’autre part, les entrepreneurEs dirigent souvent de petites entreprises, TPE ou PME, seules ou entourées d’une petite équipe.
A l’issue de cette semaine qui se passe totalement en virtuel, quels sont les points sur lesquels vous souhaitez alerter le gouvernement français ?
Les recommandations sont à construire post Sommet sur la base des échanges passionnants qui se déroulent lors des sessions de brainstorming de la délégation France mais aussi bien sûr globales.
Les pistes de travail portent notamment sur la souveraineté numérique en Europe et en France, l’innovation qui n’est pas que technologique, l’accélération du processus administratif, l’inclusion et la parité … Il s’agira également de proposer des pistes concrètes pour accompagner les entrepreneurs vers la sortie de crise et booster la reprise.
Vous êtes entrepreneure, fondatrice de Fretbay et Myboxman, comment vivez vous cette période et quels sont vos conseils ?
De tenir bon, d’être persévérant parce que tout est plus long et les efforts à fournir sont doubles. Il y a beaucoup de TPE et de PME qui vont très mal dans le secteur du déménagement qui est très fragilisé. La force de Fretbay et de Myboxman réside dans la trésorerie. Ce qui fait la différence dans cette période de crise inédite et qui fait tenir les entreprises c’est le cash dont elles disposent.
Les aides de l’Etat, notamment le PGE, ont été créées pour injecter de l’argent dans les entreprises et leur permettre de gagner du temps. La plupart des entreprises qui déposent le bilan, notamment dans mon secteur, ce sont celles qui n’ont pas de trésorerie.
Veronique Forge-Karibian
