8 conseils pour éviter les conflits avec ses associés

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S’associer pour monter son entreprise, c’est un peu comme se marier. C’est un vrai engagement qui mérite réflexion et nécessite de prendre quelques précautions pour éviter les conflits.

8 conseils pour éviter les conflits avec ses associés

  • Bien se choisir

Amie, famille, ex-collègue, conjoint… On a souvent tendance à vouloir s’associer avec une personne que l’on connait et avec qui l’on s’entend bien. Mais il y a une différence entre passer une soirée ensemble et monter une entreprise. Pour tester votre compatibilité, vous pouvez déjà partir une semaine ensemble. Vous verrez mieux comment chacun se comporte au quotidien. Ensuite, assurez-vous que vous vous appréciez dans le travail et que c’est la bonne personne pour ce projet d’envergure. « Quand on interroge plus de 100 personnes, comme je l’ai fait dans mon livre, on s’aperçoit que c’est la complémentarité de compétences qui les a majoritairement incités à s’associer. Mais, même si cette personne est complémentaire, est-elle pour autant le bon commercial pour ce poste ? », interroge Benoît Galy, entrepreneur et auteur de « Bien s’associer pour mieux entreprendre » aux éditions Leduc. s. Avant d’entamer la création d’une structure juridique, travaillez déjà ensemble une semaine pour tâter le terrain.

  • Créer un pacte d’associés

Pour s’associer efficacement et éviter les conflits, la rédaction d’un pacte d’associés est très fortement recommandée. Celui-ci aborde de nombreux points : montant versé par chacun au capital social de l’entreprise, objectifs, rémunération, temps de travail, congés, répartition des tâches, mode de calcul de la revalorisation des parts si un associé cesse l’activité… « Il vaut mieux en parler avant que les problèmes ne surgissent. Quand on se met d’accord avant et que ces règles sont écrites, il suffit de les suivre pour éviter les conflits. Ce pacte a une durée limitée à 3 ou 5 ans. A l’issue de cette période, on le réécrit et on le signe de nouveau », explique Sylvain Tillon, entrepreneur et co-auteur avec Romain Luciani de « Acceptez-vous de prendre pour associé… ? » aux éditions Eyrolles. Vous pouvez simplement rédiger et signer ce pacte entre vous ou recourir à un avocat. Dans ce cas, sachez tout de même déjà ce que vous voulez mettre dans le pacte.

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  • Définir ses objectifs 

Soyez clairs sur les objectifs de chacun à 1, 3, 5, 10 ans. Voulez-vous garder une petite entreprise ou la faire grossir autant que possible ? Voulez-vous  employer d’autres personnes ? Souhaitez-vous commercialiser vous-mêmes vos produits ou faire appel à des distributeurs ?… Etes-vous prêts à travailler avec n’importe quel type d’entreprise, de fournisseur ou non ? Cela suppose que chacun se connaisse bien pour savoir ce qu’il veut ou pas. Là aussi, les objectifs déterminés en amont et consignés dans le pacte faciliteront la bonne entente.

  • Répartir les tâches

Délimitez dès le début les missions de chacun. Qui s’occupe de la compta, de la partie commerciale, logistique… Et fixez aussi vos pouvoirs respectifs : qui aura le dernier mot sur telle partie ? C’est important pour éviter de rester bloqués sur un désaccord.

  • Temps consacré

Très souvent, il arrive que l’un travaille plus que l’autre sur le projet, surtout si l’un est au chômage et que l’autre est encore employé ou vient de devenir parent, par exemple. « Une vraie association, c’est quand les deux sont à 100% dans l’entreprise car c’est du boulot de monter une boîte. Or il y en a toujours un qui prend l’ascendant sur le projet. Il faut anticiper et se demander si l’on a besoin d’un associé ou d’un actionnaire. Si l’un bosse plus et que chacun investit la même somme au capital social, ça risque de créer des injustices », prévient Benoît Galy. Evitez donc les déséquilibres sur le temps que chacun pourra y allouer. Evoquez aussi le sujet des congés en amont. « Si l’un souhaite bénéficier de 10 semaines de congés et que l’autre veut prendre moins de 5 semaines les deux premières années pour se consacrer à fond au projet, ça crée des inégalités et des tensions. Il faut se mettre d’accord », ajoute Sylvain Tillon.

6) La question financière

L’argent est un autre point à éluder au moment de s’associer. Pouvez-vous chacun accepter de ne pas vous verser de salaire les premiers mois ? Celui qui a plus d’économies voudra peut-être réinvestir les premiers bénéfices pour développer l’entreprise quand l’autre aura besoin de se verser un salaire. S’il y a un creux dans la trésorerie, chacun verse-t-il la même somme ou le fait-il au prorata de ses parts ? Ces sujets peuvent être épineux s’ils n’ont pas été évoqués calmement avant.
Les notes de frais doivent aussi être encadrées en amont. Si l’un change régulièrement d’ordinateur et de smartphone pour le travail, utilise sa voiture de fonction dans le cadre privé et l’autre non, ça peut vite poser problème. Il faut aborder ces points dans le pacte d’associés et s’y référer si le problème survient.

  • Eviter l’association à 50-50

Nos deux experts s’accordent également sur le fait que l’association avec une répartition équitable des parts à 50-50 est compliquée et peu souhaitable. « Ca peut marcher mais quand il y a un blocage, il est très fort. Quand on est au moins sur du 51%-49%, l’un des deux peut trancher. Ca n’empêche pas que l’autre a aussi des pouvoirs sur certains points définis en amont comme les emprunts bancaires, la gestion des filiales… », déclare Sylvain Tillon.

  • Faire des points réguliers 

L’un des maîtres mots pour que les associés s’entendent et dépassent les difficultés, c’est la communication. L’idéal étant de prendre un temps pour discuter à l’extérieur du bureau. « J’aime bien programmer un déjeuner hebdomadaire avec mes associés pour parler des projets, des problèmes et toujours trouver des solutions. Discuter régulièrement évite d’accumuler des non-dits et de la rancœur. Tout est excitant au départ, mais si on laisse passer des choses contre ses valeurs, à la longue, on ne les supportera plus », relate Sylvain Tillon. Il ne faut donc pas se mentir à soi-même et oser parler. Benoît Galy, lui, organise tous les trimestres une retraite dans un hôtel pour discuter des problèmes entre associés. A chacun de trouver son rythme, l’essentiel étant de se parler franchement.

  • Faire appel à un tiers 

Si jamais la situation s’enlise, mieux vaut consulter un tiers. Ca peut être un expert dans le domaine qui pose souci (comptable, consultant…) pour ne plus se retrouver l’un contre l’autre. « L’idée c’est d’être doux avec les personnes et dur avec les problèmes », glisse Benoît Galy. On peut aussi consulter un médiateur à la chambre de commerce et d’industrie par exemple. « Personne n’a jamais tort. Mais un tiers neutre aide à exprimer le fond de sa pensée et faire émerger des solutions », résume Sylvain Tillon.
En ayant conclu des accords entre vous dès le début grâce au pacte, vous aurez une ligne de conduite bien cadrée et devriez pouvoir faire de votre association une force.

Dorothée Blancheton

 

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