Rencontre avec Olivia Penichou

Rencontre avec Olivia Penichou
Olivia Penichou a travaillé pendant plusieurs années avec Christine Lagarde lorsqu’elle était ministre du Commerce Extérieur (2005-2007) puis de l’Economie (2007-2011). Elle dirige aujourd’hui son agence de communication 02P Conseil et s’occupe notamment de la communication du Think Tank, Génération Libre Fondé par Gaspard Koenig, ancienne plume de Christine Lagarde. Rencontre avec une femme de l’ombre.

Comment avez vous commencé dans la communication politique?

J’ai découvert la communication politique lors d’un stage à l’Assemblée nationale. Cet univers m’a tout de suite fascinée et adopté puisque l’on m’a donné l’opportunité de continuer tout en poursuivant mes études. J’ai également travaillé quelques mois à l’ONU au siège de NY. Ce fut une expérience très différente et très enrichissante.

Quelles sont les spécificités de ce type de communication? Et quelle en est votre définition?

C’est une communication qui demande une implication personnelle importante et une réactivité forte. On travaille tout autant pour des hommes et des femmes que pour des idées. La communication est une pièce maitresse de l’échiquier politique. Elle agit pour favoriser l’adhésion de l’opinion publique.

Comment a évolué la communication politique depuis vos débuts?

Elle s’est accélérée. Nous mettons toujours du temps à construire une image, à installer une notoriété mais celle-ci peut s’effondrer très vite. Toute la difficulté est de garder la maitrise de la communication et de rester dans l’anticipation.

Mini Guide Leader

Vous avez travaillé aux cotés de Christine Lagarde lorsqu’elle était Ministre du Commerce Extérieur puis après sous N. Sarkozy lorsqu’elle était Ministre de l’Economie, quel était votre rôle au quotidien?

Mon rôle était de montrer la légitimité de son action en France comme l’étranger et d’assoir sa crédibilité. En France, alors que Christine Lagarde était reconnue comme avocate (ndlr elle était Présidente du cabinet Baker & Mackenzie) il fallait faire connaître son action politique et son expertise économique. À l’étranger, sa notoriété était déjà bien installée. Mon intervention consistait à expliquer et promouvoir les échanges bilatéraux afin d’affirmer la place de la France. J’organisais également des interventions médiatiques lors des grands rendez-vous internationaux comme par exemple les ministériels OMC ou encore Davos. Pour cela, j’ai eu la chance de pouvoir m’appuyer sur une très bonne équipe de professionnels à Bercy et sur des collaboratrices particulièrement efficaces.

On parle depuis de nombreuses années de l’émergence du « Story Telling » en politique, comment appréhendez-vous ce concept ?

C’est un outil efficace dans la transmission du message, utilisé par les politiques américains depuis Reagan. Il permet de capter l’attention et de susciter l’émotion. Il faut l’intégrer dans une stratégie globale de communication en sachant qu’il se construit dans la durée. Comme le storytelling consiste à construire une histoire que le public souhaite entendre, il faut cependant éviter de tomber dans la démagogie.

L’image politique est de plus en plus difficile à maîtriser avec le poids des Media sociaux, comment travaille t’on dans ce nouvel environnement?

On ne peut pas se passer de ces nouveaux médias. Ils permettent d’installer un dialogue plutôt que de se limiter à délivrer une information. Mais cela demande de suivre leur évolution permanente, de respecter les codes et de faire attention de bien rester concentré sur son public. Tout canal n’est pas bon à prendre et je conseille de miser plutôt sur le qualitatif que sur le quantitatif. Je ne suis pas certaine par exemple que Facebook soit adapté à tous les politiques. En revanche, je pense qu’aujourd’hui, Twitter est devenu incontournable.

Votre meilleur souvenir de com, votre pire lorsque vous travaillez aux côtés de Christine Lagarde ?

Je garde d’excellents souvenirs et quelques anecdotes qui m’ont appris à gérer les imprévus ou le stress… Mon pire souvenir reste cependant celui où lors d’un déplacement j’ai fait une chute stupide dans une salle de bain. Bilan : 2 côtes cassées, un pneumothorax, un rapatriement en ambulance et un rendez-vous manqué avec le chanteur Bono.

On connait le personnage public: Christine Lagarde, parlez nous de la femme?

C’est une femme exceptionnelle, énergique, déterminée, charismatique, rigoureuse dotée d’une incroyable capacité de travail. Ses compétences ne sont plus à démontrer et ce n’est pas un hasard si elle figure en tête des plus prestigieux classements des personnalités.
Mais c’est aussi une femme profondément humaine, chaleureuse, et à l’écoute des autres. Elle est très sensible à la cause des femmes et n’hésite pas à défendre la parité.

Nouveau challenge aujourd’hui, à côté des activités au sein de votre agence de communication, vous conseillez Gaspard Koenig, ancienne plume de Christine Lagarde, quelle est l’ambition de ce Think Tank et votre rôle ?

Génération Libre est un think-tank d’orientation libérale. Son objectif est de concevoir et promouvoir des politiques publiques reposant sur la responsabilité individuelle et les mécanismes de marché. Je soutiens Gaspard depuis ses débuts par conviction et je l’aide dans l’organisation du Think Tank. Il vient d’ailleurs de publier un rapport inédit sur la dette et travaille sur d’autres projets que vous pouvez retrouver sur le site internet www.generationlibre.eu.

Lire aussi :
Les femmes peuvent sauver l’économie mondiale selon le FMI
Marie-Christine Oghly, présidente du MEDEF Ile-de-France
Conseils pour réussir une prise de parole en public

0
    0
    Votre panier
    Votre panier est vide