Vous êtes vous déjà réveillé de mauvaise humeur sans savoir pourquoi? Un matin, il y’a une vingtaine d’années, cela m’est arrivé. A peine les pieds posés par terre, j’étais énervée, mes pensées devaient ressembler à « Tous des c****, ils me font tous ch***?! ». Je me souviens avoir passé une journée épouvantable, conséquence directe de mon humeur matinale. Le lendemain était pire, et j’avais une bonne raison: la journée de la veille.
Assise sur mon lit, sans entrain pour ce jour nouveau, un défi stoïcien s’est imposé à moi. J’avais le choix. Je pouvais continuer d’être d’une humeur massacrante et en assumer les conséquences, puisque clairement il y en avait, ou décider d’être d’excellente humeur, c’était en mon pouvoir. Mon goût du challenge m’a poussé à relever ce défi, j’allais faire le test: je serai un rayon de soleil toute la journée.
Le pouvoir du sourire intérieur
A cette époque, je rêvais de m’offrir un parfum, mais je n’en avais pas les moyens. J’allais régulièrement dans une boutique en vaporiser sur ma peau. Pour m’aider dans mon défi d’être de bonne humeur, j’allais m’enivrer de cette odeur avant d’aller travailler, quand ce miracle s’est produit: la vendeuse m’a offert la grande bouteille du testeur, sans raison. Cela ne m’est jamais plus arrivée depuis. Je me souviens que mon état d’esprit en la quittant était au plus haut! Cette journée fût un cadeau après l’autre fait de joie, de gentillesse et de générosité. C’est pourquoi cela m’a tant marqué. J’avais le sentiment que mon état intérieur était tel un boomerang lancé dans le monde extérieur, qui me renvoyait à la figure ce que j’émettais, le mauvais comme le bon.
Je racontai cette histoire il y a quelques jours à une amie extrêmement souriante, qui m’a fait part d’une expérience similaire. Pour son premier entretien d’embauche, elle avait du se rendre à Paris. Au moment de régler sa note d’hôtel, la réception l’informe que sa nuit a été offerte. Cela lui semblait impossible, elle venait pour la première fois dans cette ville, ne connaissait personne, et n’avait passé la nuit avec personne. En remontant dans sa chambre, prendre ses affaires et quitter la ville, elle découvre un mot du propriétaire. La veille, il rentrait d’un enterrement de quelqu’un de cher, et était d’une tristesse inconsolable. En arrivant à la réception, il avait vu son sourire, cela avait suffit à lui rappeler à quel point la vie était belle, et qu’elle continue.
Lors d’une des mes retraites, on m’a parlé du « sourire intérieur ». Allongé dans votre lit, au réveil, peu importe votre humeur, souriez à l’intérieur de vous. Prenez quelques instants pour vous, et souriez. Si ça ne marche pas, souriez pour de vrai, ne retenez rien, abandonnez-vous à votre sourire, comment vous sentez-vous? Grâce aux recherches actuelles, on sait aussi aujourd’hui que quand on sourit, notre cerveau se dit que c’est parce qu’on est heureux, et donc il nous fait ressentir de la joie.
La méditation du sourire par le moine vietnamien Thich Nhat Hanh:
A l’inspiration, dites mentalement: je calme mon corps
A l’expiration, dites mentalement: je souris intérieurement. Je m’établis dans le moment présent, je sais que c’est un moment merveilleux. A répéter plusieurs fois.
Une équipe internationale de chercheurs de la CNRU (Cognitive Neurosciences Research Unit) de la City University à Londres, a récemment publié un article qui démontre que les informations provenant de notre corps peuvent influencer notre cognition, venant étayer l’idée que quand on sourit, le monde nous sourit en retour…