Laure de Sagazan s’offre un joli Détours et lance sa marque pour enfants

Marque Détours Laure de Sagazan
Dix ans après avoir lancé sa maison de couture éponyme, spécialisée dans les robes de mariée, Laure de Sagazan se lance un nouveau défi. Avec Détours, elle développe désormais une marque de mode enfantine, au doux parfum d’insouciance, nappée de rétro. Une nouvelle aventure entrepreneuriale qui s’inscrit néanmoins dans le prolongement de la précédente. En plein lancement, la créatrice toujours aussi animée par son métier, a pris le temps de répondre à nos questions.

Pouvez-vous nous retracer votre parcours ? 

J’ai eu la chance de ne jamais me poser de question : depuis toute petite, je voulais être styliste. Mes parents m’ont fait confiance. A l’âge de 8 ans, j’ai commencé à suivre des cours de couture. Ce n’est pas très glorieux, mais à l’époque mon livre de chevet était le catalogue La Redoute que je passais mon temps à découper ! Je n’ai jamais eu de grand rêve d’entrepreneuriat ; j’avais simplement envie de travailler en tant que styliste pour une marque qui me plaisait. Alors que j’étais salariée chez Ba&sh, ma cousine m’a demandé de lui réaliser sa robe de mariée. Un vrai déclic. J’ai découvert un terrain de jeu rêvé.

A l’époque on ne parlait pas du tout de slow fashion et j’avais d’un coup l’opportunité de passer du temps sur un produit à la valeur sentimentale très forte et de travailler à partir de belles matières. La robe de mariée est un produit qui réunit beaucoup de qualités et on tisse, en prime, une relation très privilégiée avec la future mariée. La robe au style rétro de ma cousine a beaucoup plu. En quelques mois, j’ai eu une dizaine de commandes.

A l’époque, il n’y avait pas grand monde sur ce marché, je sentais qu’il était possible de se lancer. J’ai été également poussée par mon ami de l’époque, devenu mon mari et associé. Tout s’est fait très vite, de façon très simple, sans projection ni grande attente. J’avais 23 ans et j’ai quitté Ba&sh début 2011 et lancé l’entreprise à la fin de l’année. Sans doute pour me préserver, je me disais que cela pouvait échouer mais que cela ne serait pas si grave.  

Mini Guide Entrepreneuriat

Alors que votre griffe de robes de mariée est désormais incontournable, pourquoi vous lancer aujourd’hui dans une nouvelle aventure alors qu’avoir votre propre société n’était pas une finalité en soi ? 

Aujourd’hui, chez Laure de Sagazan, nous sommes 40 salariés et nous fabriquons tout sur place, dans nos ateliers parisiens. En dix ans, nous avons construit une base solide, en faisant les choses à notre rythme, de façon intelligente, en prenant notre temps. C’est grâce à ce socle que nous pouvons désormais lancer une marque de mode enfantine et répondre ainsi à une demande récurrente de nos clientes. En effet, les futures mariées sont à la recherche de jolies petites tenues, que cela soit pour le cortège, mais aussi de façon plus générale pour les enfants des mariés. Car de plus en plus de personnes s’unissent en étant déjà parents. Ainsi, Détours est pour moi le prolongement de Laure de Sagazan, cela n’évince pas du tout les robes de mariée.

Pouvez-vous en dire plus sur le concept et sur la dimension écoresponsable de Détours ? 

J’avais très envie de lancer une marque de mode pour les enfants mais il était essentiel de le faire de manière à ce que cela soit aligné avec mes valeurs. Ainsi, nous privilégierons du tissu déjà existant pour chacune de nos collections, . C’est le cas par exemple du coton lin qui évoque les nappes de nos grands-mères. Enfin, nous avons beaucoup échangé et réfléchi avec Edouard pour proposer un système différent, une économie circulaire.

Les acheteurs auront la possibilité de revendre un produit Détours d’occasion. Nous leurs rachèterons en leur proposant un bon d’achat adapté à l’état du vêtement. Puis, dans notre atelier parisien, nous rapiécerons la pièce si nécessaire avant de la remettre en vente sur le site, dans une rubrique seconde main ; un cercle vertueux. Comme pour les robes de mariée, les pièces Détours doivent déclencher une émotion. Ce sont des essentiels, des petits habits du Trousseau, barboteuse à smocks et bloomer bouffant en tête. 

Apoline Détours Laure de Sagazan

Comment jonglez-vous désormais entre les deux entreprises ?

Pour les robes de mariée, nous avons deux collections par an, en septembre et en janvier. Même si je m’occupe également de la communication et du suivi des mariées, je trouve que tout s’organise plutôt bien et c’est d’ailleurs pour cela que j’ai eu le temps de travailler sur un nouveau projet. Le fait de conserver les mêmes codes, le même style et le même esprit d’une marque à l’autre simplifie certainement les choses. 

Qu’est-ce qui vous rend heureuse dans votre métier ? 

De voir en permanence des choses se concrétiser sous mes yeux. Il peut s’agir d’un dessin transformé en robe, ou le lancement de Détours… C’est stimulant de voir ses rêves prendre vie. Une super équipe m’entoure et je suis simplement heureuse d’aller travailler le matin et de la retrouver. Je suis aussi pleinement heureuse dans ma vie personnelle, je pense que c’est intrinsèquement lié. 

Comment vous voyez-vous dans dix ans ?

Avec les robes de mariée, j’espère explorer de nouveaux marchés, notamment aux Etats-Unis ou en Asie. Toujours en conservant le made in France. C’est fondamental pour moi et j’ai pu mesurer pleinement la chance de fabriquer en France durant le confinement. Il me tient à cœur de faire rayonner le savoir-faire français partout dans le monde et nous venons tout juste de recevoir le label Entreprise du Patrimoine Vivant (EPV). Quant à Détours, l’idée n’est pas du tout d’en faire un mastodonte, mais de soigner des petites séries et d’apporter ce cachet à l’ancienne si précieux. Le lancement de cette griffe m’a permis de concrétiser plein d’envies, alors je ne suis pas prête de me lasser. 

Vanina Denizot

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