Journée mondiale du bonheur : le boom de la HappyTech

Journée mondiale du bonheur

« Faites de la France le leader mondial du bien-être », lançait Emmanuel Macron à une poignée de startuppers lors de la dernière édition de VivaTech. Quelques mois plus tard, la HappyTech naissait en France, promesse d’une meilleure prise en compte du bien-être des salariés en entreprise. De bon augure en cette journée mondiale du bonheur !

La France, leader mondial du bien-être en entreprise ? L’idée pourrait faire sourire tant l’hexagone n’est pas franchement un modèle en la matière. En France, le mal-être au travail en 2017 a coûté environ 12 600€ par salarié et par an*. Dans le même temps, 60% des salariés se sentent plus motivés au travail lorsque leur employeur prend en considération le bien-être physique et mental au bureau**. Des chiffres qui témoignent de la réelle nécessité d’agir au sein des entreprises. C’est justement ce profond besoin qui a inspiré nombre de startuppers dans le monde de la tech. Leur crédo ? « Utiliser le digital pour outiller la démarche de bien-être, tout en remettant l’humain au cœur du dispositif. Nous portons une vision positive de la technologie », plaide Samuel Metias, PDG de Comeet et fondateur du collectif HappyTech.

Guide Dev Persot

Lancé à l’automne 2017, ce collectif regroupe les startups historiques du secteur telles que BoostYourFit, Workwell ou encore OurCompany. « Cette appellation HappyTech nous est venue alors que nous remplissions les dossiers pour adhérer à la FrenchTech. Il n’y avait pas de qualificatif pour ce que nous faisions », poursuit Samuel Metias. Structurée depuis en association, la HappyTech labellise des sociétés qui innovent contre le mal-être au travail. A ce jour, 18 startups ont été labellisées tandis que 18 autres dossiers sont en cours d’instruction. « En tout, 150 startups ont fait la demande », affirme Samuel Metias. Pour ces jeunes entreprises, l’objectif est ainsi de pouvoir accéder plus facilement aux grandes entreprises, de plus en plus en demande de solutions pour bichonner leurs salariés et retenir les meilleurs talents.

Utiliser le digital au profit du réel

Plutôt réservé au départ vis-à-vis de ces solutions digitales, Sébastien Henry, spécialiste du leadership bienveillant et auteur de l’ouvrage Ensemble : Agir pour soi et pour les autres, est aujourd’hui convaincu des bienfaits de la HappyTech. « Je me disais qu’il était difficile de se reconnecter à soi en se connectant aux objets digitaux. Mais je crois à l’expérience. Par exemple, pour les applications de méditation, je me suis rendu compte que celles-ci permettaient de consolider les pratiques de nombreuses personnes », nous explique-t-il. Bien entendu, l’expert ne croit pas au tout digital, et martèle l’importance des groupes de partage dans le réel qui demeurent irremplaçables.

Cela, les startups l’ont bien compris puisque leurs solutions visent à créer des rencontres, et ce,  pas à la manière de certains réseaux sociaux tels que Facebook qui ne permettent pas nécessairement d’engager de vrais échanges dans le réel. Prenons l’exemple de Comeet. Cette appli utilise l’intelligence artificielle pour créer des activités de tous types au sein d’une communauté. Cela peut se passer au sein d’une entreprise ou même entre les collaborateurs de différentes entreprises. Vous pouvez par exemple demander à organiser un déjeuner, et Comeet se chargera de trouver les convives et le lieu selon vos affinités. L’idée est donc à terme que « le digital s’efface au profit des interactions dans le réel », explique Samuel Metias.

L’appli BoostYourFit permet aux employés d’une entreprise de se retrouver pour des sessions sportives

Autre startup du genre, BoostYourFit propose aux salariés d’une même entreprise de se retrouver pour une session jogging, tennis ou natation. « Le sport permet aux salariés de se voir autrement, de parler d’autre chose que du travail », argue Fabien Guillemot, l’un des fondateurs. Avec cette appli, ce marathonien souhaite que les employés puissent avoir un temps dédié à la pratique du sport. Un temps plus facilement respecté par leur hiérarchie parce qu’instauré entre collègues. Une vraie demande puisque 80% des Français aimeraient avoir plus de sport en entreprise selon une étude menée par Décathlon. En Suède, certaines entreprises ont même rendu le sport obligatoire. En 2014, une étude de l’université de Stockholm révélait que le sport en entreprise permettait de réduire de 22% l’absentéisme.

La symétrie des attentions : “Employee first” !

Prendre soin de ses salariés, c’est faire preuve de bienveillance, mais c’est surtout, de manière plus pragmatique, un levier de performance. « De plus en plus d’entreprises prônent le « employee first ». Autrement dit : plus on prendra soin des salariés, plus ceux-ci prendront soin des clients. C’est ce que l’on nomme la symétrie des attentions », analyse Sébastien Henry.

« Un séminaire une fois de temps en temps ou une salle de sport isolée, ça ne fonctionne pas sur le long terme. L’entreprise doit être capable de proposer des solutions, qui lui permettent de toucher l’ensemble de ses parties prenantes dans le temps, afin de leur ouvrir d’autres horizons. Dans un monde stressant, où tout va toujours plus vite, prendre le temps de se ressourcer est un levier précieux pour maintenir la motivation et déclencher la préférence. L’entreprise se doit donc d’être prescriptrice de bien-être pour ses clients comme pour ses collaborateurs », déclare de son côté Emmanuelle Oudéa, CEO – fondatrice d’Aries Partners… Une startup qui accompagne les entreprises dans la mise en place de services innovants autour du bien-être.

OurCompany propose un indice de bien-être par entreprise
Elodie Brisset, co-fondatrice d’OurCompany

Co-fondatrice de la startup OurCompany, Elodie Brisset peut effectivement témoigner de la performance de la HappyTech au sein des entreprises. OurCompany permet aux employés de noter leur entreprise en répondant à des questions relatives à la santé au travail, au management, aux valeurs de l’entreprise etc. Ces notations permettent à chaque entreprise de produire un indice de bien-être au travail. « Non seulement, cela motive les salariés à s’exprimer mais cela impacte aussi les clients qui préfèrent s’orienter vers des sociétés présentant un bon indice de bien-être au travail », affirme la startuppeuse. Car ils peuvent proposer leurs solutions et faire valoir leurs compétences sociales.

Les premiers retours du déploiement de OurCompany sont positifs. Par exemple, la société STGA (Société de Transport du Grand Angoulême) a observé une baisse de son taux d’absentéisme sous l’effet de la libération de la parole. Mais aussi une augmentation de son indice de bien-être de 18% au bout de 6 mois. Parallèlement, la société a enregistré une augmentation du taux de satisfaction de ses clients. Un cercle vertueux en somme !

Ces questions sont d’autant plus essentielles pour la gent féminine que le site OurCompany observe un indice de bien-être global au travail plus faible chez les femmes. Et ce, peu importe leur tranche d’âge. Charge mentale, plafond de verre, stéréotypes… Il reste encore un peu de travail en cette journée mondiale du bonheur !

@Paojdo

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