Si elles perdurent encore au sein de la famille dans certains pays, elles sont désormais entrées dans le monde du travail et en bouleversent l’organisation capitalistique. Les résultats des politiques d’égalité et de mixité ne sont pas au rendez-vous. Le constat est indéniable. Les dirigeants s’en inquiètent et pensent que le sujet est trop complexe. Après tout il y a des marchés financiers, il y a des pressions, il y a des guerres et des tremblements de terre. Alors les femmes et le pouvoir, vraiment, cela peut attendre
Réinventons le travail
Et pourtant, ce n’est pas la peur des hommes de devoir partager le monde avec les femmes qui est la raison de ce ralentissement, mais le refus de certains de devoir réinventer la notion de travail pour y intégrer le respect de l’être humain. Car le vrai combat aujourd’hui dans nos pays n’est pas un combat du féminisme contre un monde machiste, mais le combat des pensées humanistes contre celui de l’efficacité.
Penser que l’homme doit se soustraire aux lois du capitalisme alors que le capitalisme devrait se soustraire aux lois de l’être, voilà ou est l’erreur. Il est facile aujourd’hui d’accuser les hommes puisqu’ils sont au cœur de notre système, et si les femmes ne peuvent atteindre les postes à responsabilité c’est de leur faute. Dans certains cas, oui. Mais dans de nombreux cas, le débat n’est pas là.
Le capitalisme a introduit dans ses excès le culte de l’efficacité et de la rentabilité à court terme, au sein duquel les étapes essentielles de la vie que sont la naissance, l’éducation, la maladie, l’amour et la mort n’ont plus qu’une place restreinte. Or parmi ces étapes, certaines concernent exclusivement les femmes car ce sont elles qui font les enfants et encore souvent elles qui les éduquent, gèrent la maison et s ‘occupent des personnes âgées. Actions qu’elles ont le droit de faire si cela ne se voit pas et ne dérange pas trop l’ordre du monde.
Mais au fond ce n’est pas la femme qui doit trouver sa place dans ce monde masculin mais plutôt la vie qui doit trouver la place qu’elle mérite car sans elle, il n’y a plus rien.
Les femmes n’ont pas à légitimer leur rôle mais à exister
Ce sujet de fond concerne les femmes et les hommes, de tous âges et de tous pays. Redonnons à l’être humain la place essentielle qu’il doit avoir dans la cité et dans le monde professionnel. L’humain n’est pas maitrisable, il a ses faiblesses et ses forces. Lorsque la vie pour les femmes et les hommes, ne sera ni privée ni professionnelle mais vie tout simplement, alors ce sera le moment de dire aux femmes qu’elles n’ont pas à légitimer leur rôle mais à exister.
Qu’elles n’ont pas à prouver qu’elles sont les meilleures mais à être simplement. Qu’elles n’ont pas à quémander une responsabilité mais à la prendre. C’est à celles qui auront la capacité de faire bouger les choses de montrer le chemin aux autres et de les aider à se poser les bonnes questions pour qu’elles aient un jour les mêmes chances. Les femmes auront gagné le jour où les ministres prendront le temps de s’occuper de leurs enfants tout en gérant le monde, le jour où nous serons jugés sur nos résultats et non sur la robe que nous portons. Les femmes auront gagné le jour où la phrase de Nietzsche « Devient ce que l’on est » sera comprise par les femmes et les hommes.
http://femmes.gouv.fr/wp-content/uploads/2012/03/Chiffres_cles-egalite-2011.pdf