Fanny Moizant : son aventure Vestiaire collective

Fanny Moizant : son aventure Vestiaire collective

Fanny Moizant est cofondatrice de l’une des plus belles réussites entrepreneuriales de ces dernières années : Vestiaire Collective, un site de revente de vêtements et accessoires vintage implanté en France, Grande Bretagne, Allemagne, Italie et bientôt aux Etats Unis. Nous l’avons rencontrée. Portrait.

L’entreprenariat : un rêve de petite fille

L’entreprenariat, Fanny l’a dans le sang depuis son enfance: «Ma mère a eu plusieurs boutiques de mode et je l’aidais à déballer les colis, c’est la que j’ai commencé à aimer la mode et ai compris le côté business. »

Pourtant, après des stages dans le secteur, chez Galliano, Dim et un passage par la production de la comédie musicale Saturday Night Fever à New-York ! “expérience incroyable”, elle débute sa carrière en marketing dans une entreprise de décoration…Un job où elle apprend beaucoup mais qui est un peu trop loin du monde de la mode qu’elle aime depuis toujours. Après 6 ans de bons et loyaux services, elle décide donc de reprendre ses études et s’inscrit à L’Institut français de la mode (IFM).

Mini Guide Entrepreneuriat

Le catalyseur ? : « J’avais accouché de ma première fille, j’étais ravie de pouponner mais j’avais besoin d’une activité intellectuelle et en plus cela me permettait de rebasculer vers mon secteur d’origine, la mode. » C’est là qu’elle a le déclic entrepreneuriale mais comme tout entrepreneure, elle se pose évidemment cette question clé : comment trouver la bonne idée ? « Je me souviens du conseil d’un de nos profs qui nous avait dit, écrivez chaque jour sur un petit carnet les idées et les frustrations que vous avez, c’est là-dessus que vous pourrez construire un business. »

Après quelques Business plans raturés, elle se rend compte que beaucoup de blogueuses mode revendent leurs vêtements : « c’était fait de manière très artisanale ! L’approche recyclage m’intéressait et en plus c’était la mode, un secteur que j’adorais avec en plus une dimension marketing et service. »

Elle subit pourtant sa première déconvenue lorsque son frère lui envoie un mail à propos du projet d’un ami, Sébastien Favre, qui a exactement la même idée qu’elle : «  En trois lignes, il y avait le pitch de Vestiaire collective, cela a été la douche froide mais cela prouvait que l’idée était dans l’air du temps. Je me suis dit: Soit nous devenons concurrents soit nous nous rencontrons. » L’aventure « Vestiaire de copines » puis « Vestiaire collective» commençait…

fanny moizant debout bis

L’aventure Vestiaire Collective

En 9 mois, l’équipe composée d’experts en marketing, digital, business développement imagine le service et commence à mettre en ligne les premiers vêtements: «on a récupéré les dressings de nos copains et avons réussi à collecter 3000 pièces.» La start-up prend alors son envol: «Tout cela s’est passé très vite car nous étions passionnés par cette industrie et le web. Nous étions très complémentaires et avions un vrai « fit » humain. » confie t-elle.

Rapidement, ils lèvent du « Love money » auprès d’amis et de chefs d’entreprises établis comme Thierry Gillier de Zadig & Voltaire et commencent à vendre leurs premiers produits : « Le bouche à oreilles a très bien fonctionné. Le fait d’avoir récupéré 3000 pièces dans notre réseau a aussi aidé au démarrage ».

Et les « bugs » du départ se transforment même en succès : « Un jour, j’ai brulé le chemisier d’une cliente en le repassant, je l’appelle pour lui dire que le produit ne passe pas le contrôle qualité, coup de chance, la jeune femme au bout du fil était une journaliste de Elle qui adorait le concept ».

Du coup, elle écrivit tout de suite un article dans le magazine sur le nouveau concept ! Vestiaire Collective était lancé dans le monde des « fashionistas». Les françaises ne sont pas les seules “fans” à l’époque: « Nous avons très vite eu des clients dans le monde entier ».

Une équation compliquée pour une start-up en développement mais qui les poussent tout de suite à aller chercher des fonds auprès de « VC » établis comme Ventech, Balderton Capital mais aussi Condenast et Idivest Partners qui leur donnent accès à l’International. Au total près de 31,7 millions de dollars levés à ce jour !

Aujourd’hui, l’entreprise compte près de 3 millions de membres et continue son expansion en Europe avec comme objectif de conquérir le marché espagnol, italien et scandinave : «  Nous voulons développer un Leadership européen et attaquer les Etats-Unis ». Sur ce dernier marché, ils ont d’ailleurs déjà une cliente en or, reine des réseaux sociaux et star de la communication…A vous de deviner !

Le Vestiaire Collective “made in France” n’est donc pas près de s’arrêter…

@veroniqueforge

Ses conseils Business

1/ Think global 

Choisir un nom, look and feel et base line qui feront sens pour tous les marchés.

“Anticiper le développement du Business est essentiel, il faut penser global tout de suite. Au départ nous nous appelions « Vestiaire de copines », un nom très adapté à la France mais pas du tout à l’International. Quand nous avons changé à Vestiaire collective, nous avons payé les pots cassés car notre communauté était très attachée au nom. Nous avons mis 2 ans à reconstruire notre notoriété autour du nouveau nom.”

2/ Act Local 

Appliquer une stratégie globale mais localiser son approche des différents marchés pour mieux coller aux habitudes de consommations locales. 

“Les anglaises sont nées avec Net à Porter et Asos, elles sont rompues au E-Commerce et sont en quête de service. Elles veulent être livrées tout de suite, nous avons donc du nous adapter.”

3/ Choisir la bonne équipe

Le succès n’est jamais le fruit d’une personne seule, mais toujours d’une collaboration.

“Savoir s’entourer c’est identifier les forces et les faiblesses de chacun et ne surtout pas prendre son clone. L’humain compte énormément, il faut avoir un “fit humain”. Enfin, un tryptique clé: confiance, soutien et respect mutuel.”

 

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