COVID & dépressions sévères : les femmes jugées “à risque”

COVID : le taux de dépressions sévères chez les salariées explose
Les taux de dépressions, notamment sévères, parmi les salariées ont explosé, un an après le début de la crise sanitaire.

Publié mardi, un baromètre de la santé psychologique des salariés français en période de crise, réalisé par OpinionWay, a mis en lumière le crise psychologique rampante – traduite par des dépressions sévères – qui menace les salariés français.

Le taux de dépressions sévères y atteint un triste record. Les personnes les plus à risques selon les résultats de l’enquête ? Les moins de 29 ans, les femmes, les managers et ceux qui télétravaillent.

Détresse psychologique avec risque de dépressions accru

Guide Dev Persot

53% des femmes – très sollicitées psychologiquement notamment au niveau de l’éducation des enfants et des tâches ménagères – déclarent être en détresse psychologique, contre 38% pour les hommes. Outre les difficultés rencontrées lors du télétravail – isolement, manque de place, manque de cloisonnement entre vie privée et vie professionnelle – ces dernières déclarent également se sentir plus coupables que leurs homologues masculins de ne pas être en mesure de dissocier vie privée et vie professionnelle.

Parmi les populations les plus à risques, l’étude répertorie également les moins de 29 ans, dont 62% sont en détresse psychologique avec un risque de dépression accru pour près de quatre sur dix.

La zone grise du télétravail

Selon l’étude, 6 salariés sur 10 disent que certains travaillent trop et la moitié déclarent commencer à travailler plus tôt et finir plus tard. Conséquence de ces zones grises ? 1/3 des télétravailleurs ont l’impression de ne pas respecter le droit du travail.

Manque de prévention de la santé mentale

Relations sociales restreintes, bulles de liberté comprimées… Les raisons pour expliquer ce constat alarmant sont multiples. Le manque de prévention de la santé mentale en fait partie : «On paie cash le manque de prévention de la santé mentale en population générale et dans les entreprises», analyse Christophe Nguyen, à la tête du cabinet franco québécois Empreinte Humaine, spécialisé dans la prévention des risques psychosociaux (burn-out, dépressions, suicides…).

Le télétravail et le sentiment de lassitude qu’il engendre sont également mis en cause par l’étude.

Agressivité, troubles du comportement etc. sont d’autres signes de la détresse psychologique dans laquelle sont plongés les salariés, et en particulier les femmes et les moins de 29 ans. Si bien 50% des salariés disent avoir peur de l’état psychologique de leurs collègues à la sortie de la crise, 32% craignent des suicides au travail et 10% ont peur «qu’un collègue agresse physiquement d’autres personnes», selon ce baromètre.

Emma Rouan

0
    0
    Votre panier
    Votre panier est vide