Comment survivre aux attaques sexistes ?

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Dans un livre plein d’humour et d’esprit, « Le Fight Club féministe », l’américaine Jessica Bennett propose des parades contre les stéréotypes qui touchent encore les femmes au bureau. Voici quelques astuces pour survivre face aux attaques sexistes.

Comment survivre aux attaques sexistes ?

Cas d’étude n°1 : « La peau de vache, autoritaire, trop ambitieuse »

Le constat : Plus une femme a du pouvoir, moins elle est aimée, alors qu’il se produit l’exact inverse avec les hommes. La campagne présidentielle américaine nous en a donné une vraie illustration avec Hillary Clinton que l’on qualifiait « d’impitoyable » et dont l’ambition personnelle était jugée « débridée ». Pour Jessica Bennett, rien de bien étonnant à cela : « pendant des centaines d’années, on nous a inculqué que les hommes sont nés pour diriger et les femmes pour éduquer. Donc quand une femme affiche des dispositions dites « masculines » (…) on la juge curieusement pas assez féminine et on ne l’apprécie plus tant que ça ». 

Guide Dev Persot

La parade : Astuce n°1 : Déjà, il se peut malheureusement que nous-mêmes, en tant que femmes, soyons soumises à ce que les chercheurs appellent les « préjugés inconscients ». Pour faire avancer la société, prenons déjà conscience du sexisme qui sommeille en nous. « La prochaine fois qu’une femme ambitieuse vous tape sur les nerfs, demandez-vous si vous auriez eu la même réaction si elle était un homme », conseille l’auteure.

Astuce n°2 : Pour déjouer le piège de l’excès d’ambition (si c’est vous que l’on cible), n’hésitez pas à vous montrer « chaleureuse », comme l’explique la professeure de Harvard Amy Cuddy. « La plupart des grands leaders de ce monde maîtrisent parfaitement cet art : ce sont peut-être des durs à cuire, mais ils sont aussi connus pour leur charme et leur humour ».

Astuce n°3 : D’après l’auteure, l’un des grands problèmes de notre société est que nous définissons encore le leadership en termes masculins.  Il est donc important de transformer l’ambition en trait féminin. « Attaquez-vous au plafond de verre et ne vous excusez pas. Et quand vous vous serez ouvert la voie jusqu’au sommet (…) aidez d’autres femmes à vous y rejoindre ».

Cas d’étude n°2 :  « Elle est trop gentille pour diriger l’équipe »

Le constat : Si être trop ambitieuse peut porter préjudice aux femmes, être considérée comme trop gentille l’est tout autant. Plus une personne est gentille, moins elle est jugée compétente, et vice versa. « Il suffit qu’une femme soit gentille – ou même qu’elle en ait seulement la réputation – pour qu’on décide qu’elle est nunuche, tête en l’air ou sans caractère, avant même de savoir de quoi elle est capable ».

La parade : Astuce n°1 : Si vous êtes dans ce cas, continuez à pratiquer la bienveillance mais sachez vous montrer ferme. Ne vous comportez pas comme « la maman de service » ou l’épaule sur qui l’on vient pleurer. « Devenez experte dans l’art de donner des ordres et de demander ce dont vous avez besoin avec amabilité », conseille Jessica Bennett.

Astuce n°2 : Au travail, ne qualifiez plus votre collègue de « sympa », « gentille », « serviable ». Décrivez-la plutôt avec des qualificatifs « masculins » comme « indépendante », « intelligente », « juste » et « sûre d’elle ». Vous contribuerez à changer les mentalités.

Cas d’étude n°3 : « Tu n’as pas une tête d’ingénieure »

Le constat :  Etre à la fois super sexy et exercer un job dans la tech ? Pour certains, l’addition est improbable. « Même si beaucoup d’encre a coulé sur le fait que plus les gens sont beaux (…), mieux ils sont payés, une femme ne peut rien changer au fait qu’on voit clairement qu’elle est… une femme. Tant que les hommes domineront certaines industries, la féminité ne pourra pas y être la norme », explique Jessica Bennett.

La parade : Astuce n°1 : Tout d’abord, bien se rappeler que l’on ne doute pas de la compétence d’un homme parce qu’il est beau, à l’image du Premier ministre canadien Justin Trudeau.

Astuce n°2 : Si quelqu’un vous dit que vous n’avez pas la tête de l’emploi, ignorez-le simplement et continuez à exposer vos idées.  « Les gens finiront bien par écouter ce que vous dites plutôt que de vous juger sur votre apparence », poursuit l’auteure.

Cas d’étude n°4 : « Attention, v’la la folle »

Le constat :  L’hystérie a longtemps été associée à la figure féminine. D’un point de vue médical, ce terme était un véritable fourre-tout. Aujourd’hui encore,  une femme est rapidement traitée de « folle », « émotive », « lunatique » dès lors qu’elle exige quelque chose au travail. Pourtant, comme le souligne l’auteure, « il n’existe pas de preuve concluante que les femmes sont effectivement plus émotives au travail ». Lorsqu’une femme exprime ses émotions, on considère qu’elle est soumise à ses hormones, alors que l’on estime que les hommes, eux, expriment leur passion.

La parade : Astuce n°1 : Si un collègue vous traite de folle, Jessica Bennett vous conseille simplement de faire l’idiote et de lui répliquer : « ‘Je ne suis pas sûre de comprendre. Tu peux m’expliquer ce que tu entends par là ?’ Et regardez-le s’empêtrer dans ses explications ».

Astuce n°2 : Si un jour, vous êtes réellement sous le coup d’une émotion, n’hésitez pas à donner la raison de votre tracas. Par exemple : « je suis contrariée parce que tu as fait foirer ce projet ». « Votre émotion sera ainsi liée au travail, pas à votre personnalité ».

Cas d’étude n°5 : « La seule femme à bord »

Le constat :  Etre une femme isolée dans une entreprise peuplée d’hommes n’est pas un cadeau. En effet, des études montrent qu’il faut un certain nombre de femmes pour avoir un impact dans une pièce remplie d’hommes. « Sans quoi, celles-ci prennent moins la parole, et ont moins d’influence », soutient Jessica Bennett.

La parade : Astuce n°1 : Pour faire entendre votre point de vue, et ne pas passer pour la porte-parole de la cause féminine, il faudrait atteindre une masse critique de femmes dans votre entreprise. Alors, essayez tant que possible de faire circuler des CV féminins. Comme le rappelle l’auteure, aux Etats-Unis, les hommes blancs représentent 31% de la population : il n’y a donc pas de raisons qu’ils occupent la majorité des postes.

Astuce n°2 : Faites comprendre d’une manière ou d’une autre à votre entreprise qu’elle pourrait mieux faire en termes de parité. Vous pouvez par exemple afficher anonymement « la liste des raisons pour lesquelles une entreprise gagne à être égalitaire ». A vous de jouer !

@Paojdo

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