Vous avez tendance à vous dénigrer ? A repousser sans cesse vos tâches ou bien encore à ressasser le passé ? Ces comportements sont des formes d’auto-maltraitance. Dans son nouveau livre, Géraldyne Prévot-Gigant, psychopraticienne et coach, aide à les identifier et à s’en défaire.
L’auto-maltraitance, c’est l’ensemble des comportements psychiques et émotionnels négatifs que l’on s’afflige sans s’en rendre compte. Nous sommes tous concernés au quotidien. Pour certains, à des degrés moindres, pour d’autres à des degrés intenses et répétés sur une longue durée. Dans son livre « L’auto-maltraitance émotionnelle » , paru aux éditions Eyrolles, Géraldyne Prévot-Gigant, psychopraticienne et coach, met en évidence plusieurs de ces comportements.
Le perfectionnisme
« Le perfectionnisme naît pour compenser les croyances négatives que l’on a sur soi, son non-amour de soi. La personne veut prouver aux autres et à elle-même qu’elle est parfaite », souligne l’auteure. Cette exigence peut venir de l’éducation, de l’environnement familial, de l’image de soi qui a été renvoyée par les proches, d’une hypersensibilité ou bien encore d’un haut potentiel intellectuel…
La procrastination
La procrastination est un autre type de maltraitance envers soi. « La personne redoute l’aboutissement de sa tâche de peur de ne pas être à la hauteur, de décevoir les autres et soi-même. Cela provient des grandes attentes que l’on met sur soi pour compenser ce que l’on pense défectueux chez soi », explique Géraldyne Prévot-Gigant. En repoussant sans cesse ses projets, la personne masque ses doutes et évite de se confronter à ses capacités. Or si elle osait passer à l’action, elle pourrait peut-être réussir, s’offrir du bonheur et des retours positifs susceptibles de réparer son estime de soi.
Les relations toxiques
L’auto-maltraitance peut également amener à vivre une relation toxique, personnelle ou professionnelle, et y rester bien que celle-ci soit néfaste. « Une partie de la personne peut penser que l’autre a raison de la critiquer, de la rabaisser et reste donc enfermée dans la relation. Ou bien elle peut aussi vouloir se prouver qu’elle peut lui faire face et l’affronter. Mais la personne toxique attend justement qu’elle sorte de ses gonds pour retourner la situation contre elle », détaille la psychopraticienne.
Ruminer les erreurs du passé
Autre auto-maltraitance possible : le fait de repenser sans cesse à ce que l’on a mal fait ou dit. Ce comportement alimente les croyances négatives sur soi, renforce le regard critique et laisse place à une petite voix intérieure nuisible. « La personne pense que si elle avait agi autrement, ça se serait bien passé mais ce n’est pas forcément le cas », prévient Géraldyne Prévot-Gigant. Elle n’est pas responsable de tout ce qui se passe.
Il existe encore d’autres formes de maltraitance : syndrome de l’imposteur, punition, limitation, sabotage… Quelles qu’elles soient, celles-ci ont pour conséquences de gâcher la vie de la personne, de la faire douter d’elle, de l’empêcher de s’accomplir, à rester dans des situations inconfortables. Heureusement, il y a des moyens de sortir de cette auto-maltraitance.
Auto-maltraitance : comment en sortir ?
Pour en finir avec l’auto-maltraitance, il s’agit déjà d’en prendre conscience, d’observer sa manière de se parler, de remarquer ces phrases négatives dites par sa petite voix interne… Ensuite Géraldyne Prévot-Gigant propose d’écrire une phrase bienveillante à se dire pour bien se traiter et porter un autre regard sur soi.
On fait également preuve de compassion et de bienveillance envers soi. « Il y a des raisons si on n’est pas là où on le voudrait : il faut du temps pour se connaître, pour intégrer des connaissances, pour se former. Il faut accepter ces phases de maturation. Des éléments extérieurs entrent également en jeu, tout ne dépend pas de nous », ajoute-t-elle.
Il s’agit également de prendre soin de soi, d’écouter son rythme et ses besoins du moment, de ne pas se juger. A l’inverse, on peut se demander comment bien vivre chaque situation et faire en sorte qu’elle soit fructueuse. « Et moins on passe de temps à ruminer, plus il y a de place dans l’esprit pour libérer ses idées positives », conclut la coach.
Dorothée Blancheton