Clémence Franc : « J’ai entrepris pour valoriser des travaux de recherche. »

Clémence Franc : « J’ai entrepris pour valoriser des travaux de recherche. »
Elle est la fondatrice d’une start-up susceptible d’améliorer le bien-être de celles souffrant d’un cancer du sein. Clémence Franc dirige Novagray dont le concept repose sur le développement d’une radiothérapie personnalisée, basée sur l’analyse d’échantillons de sang des patients. Echange avec cette entrepreneure de la « MedTech ».

Business O Féminin. Quel est le principe de votre entreprise ?

Clémence Franc. L’objectif est de personnaliser la radiothérapie par le biais d’un test prédictif. Le but est de savoir, avant le traitement, si les malades sont susceptibles de développer des complications. NovaGray a été créée en octobre 2015. Mon associé, le professeur David Azria, coordonnateur du pôle de radiothérapie oncologique de l’Institut du Cancer de Montpellier (ICM), est en charge de toute la partie clinique. Quant à moi, je m’occupe de tout le reste : la stratégie de la société, les aspects financiers, juridiques, réglementaires etc.

Business O Féminin. Le test NovaGray est-il encore en phase expérimentale ?

Clémence Franc. Notre premier test, dédié au traitement du cancer du sein, a été validé sur plus de 500 patientes dans le cadre d’un essai clinique financé par l’Institut National du Cancer (INCa) et labellisé par la Société Française de Radiothérapie Oncologique (SFRO). Deux brevets protègent par ailleurs cette innovation médicale, qui a reçu, début 2016, le marquage CE : la certification qu’un produit satisfait aux exigences essentielles des Directives européennes relatives aux dispositifs médicaux, soit l’autorisation d’être proposé à des patientes.

Par ailleurs, nous développons actuellement deux autres tests, en cours de validation : l’un est dédié au cancer de la prostate, le second au cancer du poumon.

Mini Guide Entrepreneuriat

Business O Féminin. Comment votre entreprise est-elle financée ?

Clémence Franc. Nous sommes actuellement en train de lever des fonds. Notre objectif est de commercialiser notre test pour le cancer du sein dans trois pays européens, en plus de la France. Parallèlement, nous espérons une prise en charge officielle du test par la Sécurité Sociale.

Business O Féminin. Comment êtes-vous devenue une entrepreneure de la MedTech ?

Clémence Franc. Je viens d’une famille de médecins. D’ailleurs, j’ai longtemps hésité moi-même à m’orienter vers cette voie. Finalement, j’ai fait une école d’ingénieur dans le domaine des travaux publics, puis HEC. Au cours de mes études, j’ai néanmoins hésité à me réorienter en médecine. Après réflexion, j’ai préféré développer, alors que j’étais encore étudiante, un projet avec Gustave Roussy, le premier centre européen de lutte contre le cancer. C’est ainsi que j’ai rencontré mon associé, David Azria. En parlant avec lui, l’idée m’est venue de fonder une entreprise pour valoriser ses travaux de recherche. Une manière d’avoir un impact sur la prise en charge des patients sans pour autant être médecin !

Business O Féminin. Quels sont les avantages à ne pas être médecin lorsque l’on entreprend dans un domaine de la santé ?

Clémence Franc. Mon associé et moi n’avons pas les mêmes qualités : il n’aurait pas pu être chef d’entreprise, et il aurait été compliqué pour lui de solliciter ses confrères pour les convaincre de l’apport de ses recherches… De mon côté, je n’aurais certes pas pu développer son produit, mais n’ai aucun mal à aller démarcher des hôpitaux : ma fonction au sein de NovaGray et ma formation sont gages d’une certaine neutralité… Bref, le fait que je ne sois pas médecin constitue un atout pour NovaGray !

 @clairebauchart

 

 

 

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