Avec Plastif, recyclez vos déchets en objets au bureau

Plastif

Tout juste diplômée de HEC, Cassandra Delage a lancé Plastif, une startup permettant de recycler les déchets des salariés en objets directement sur leur lieu de travail, grâce à une imprimante 3D. Rencontre avec cette jeune canadienne au talent précoce !

Malgré votre jeune âge, vous avez déjà monté une boîte à l’âge de 16 ans. D’où vous vient cette précocité ?

Cassandra Delage : Toutes les femmes de ma famille sont ou ont été entrepreneures dans des milieux très différents, et toutes ont toujours été indépendantes et ambitieuses. Pour moi, l’entrepreneuriat rime vraiment avec la nécessité de faire des choses pour soi, sans attendre. J’ai grandi à Montréal et l’opportunité de cette première boîte m’est en quelque sorte tombée dessus.

Je n’avais rien planifié et ça a été une belle aventure. L’idée était de permettre aux clients de personnaliser leur vélo fixed. Depuis, j’ai revendu mes parts mais la boîte existe toujours. J’en ai tiré plein de leçons sur la débrouillardise, sur le fait de ne compter que sur soi. Le second point a été de ne m’entourer que de personnes très complémentaires.

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Vous avez débuté vos études à McGill puis êtes partie pour un Master à HEC. Pourquoi ce choix ?

Cassandra Delage : Lorsque j’ai débuté mes études à McGill, je pensais devenir consultante, mais je me suis vite rendue compte que j’allais avoir besoin de beaucoup plus d’indépendance. J’ai choisi HEC car ils proposaient un Master pour les futurs entrepreneurs, et je savais que j’allais monter une autre boîte. J’adore Montréal, ce sera toujours ma maison, mais j’avais envie d’une nouvelle aventure.

C’était intéressant d’observer les différences entre les deux systèmes d’éducation : au Canada, on nous pousse toujours à viser l’excellence et le 100%, ce qui affecte notre manière de penser. En France, les professeurs nous rappellent que l’on peut toujours s’améliorer. Pour moi, le point fort de ce master à HEC est que j’ai été entourée de gens brillantissimes venus d’univers très différents, qui m’ont poussée vers le haut. Les échanges ont été très riches.

Comment a émergé l’idée de Plastif ?

Cassandra Delage : Le fil conducteur de mon parcours réside sûrement dans la manière dont j’ai grandi au Canada. En France, j’ai été assez choquée par le fait que les gens ne s’intéressaient pas ou peu au compostage et recyclage. En creusant le sujet, je me suis dit que c’était avant tout une question de perspective, que les gens avaient l’impression qu’ils ne pouvaient rien changer, notamment car la chaîne de tri n’est pas respectée jusqu’à la fin.

Le but de Plastif est de changer les comportements en permettant aux salariés de voir directement l’impact positif de leur geste. Il s’agit de leur montrer qu’ils ont des ressources en or entre leurs mains, comme un simple gobelet ou une bouteille en plastique qui peuvent être transformés en support pour ordinateur, coque de téléphone ou même en chaise de bureau. Ces déchets récoltés en entreprise peuvent aussi se muer en prothèses ou autres objets pour le compte d’associations partenaires de Plastif ou sélectionnées par l’entreprise ou l’institution.

Concrètement, comment cela fonctionne ?

Cassandra Delage : L’imprimante, que nous louons aux entreprises, dispose d’un mini écran tactile. La personne doit s’identifier et avoir accumulé un certain nombre de points pour pouvoir imprimer un produit présent dans le catalogue. Ce catalogue est renouvelé régulièrement avec notre partenaire My Mini Factory. Cette imprimante est liée à un système de gestion des déchets en plastique : ils sont analysés par une Intelligence Artificielle développée avec Microsoft, triés, broyés et transformés en filaments.

Votre levier de développement est exclusivement le B to B ?

Cassandra Delage :  Oui, le but est de réintégrer les processus de recyclage au cœur même des villes, dans les écoles, les mairies, les entreprises, avec pour objectif de créer pourquoi pas des abris bus, des bancs publics etc.

Vous êtes actuellement  en levée de fonds?

Cassandra Delage :  Nous avons encore un peu de R&D mais nous avons besoin de lever des fonds auprès de Business Angels pour soutenir la commercialisation que nous venons de débuter. Actuellement, nous sommes six dans la boîte.

La France dispose d’un bel écosystème dans l’entrepreneuriat social et solidaire. C’est notamment pour cela que vous avez choisi d’installer Plastif en France ?

Cassandra Delage : Oui, l’écosystème est bien plus riche qu’à Montréal, et des lieux comme la station F attirent beaucoup de startups et d’investisseurs. Nous avons aussi de nombreuses aides avec la BPI. Tout cela crée de bonnes conditions pour monter sa boîte. De notre côté, nous avons eu la chance d’être aidés par l’association Life For Good (qui réunit une communauté de 300 entrepreneurs qui veulent avoir un impact positif) car nous avons été lauréats du prix Gabriel.

Cela nous a permis de rencontrer des clients potentiels, des partenaires et d’avoir accès à une bourse aussi. Mais il reste beaucoup à faire d’un point de vue législatif, notamment pour inciter les entreprises à s’engager dans une démarche plus écologique.

www.plastif.com

@Paojdo

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