Actionnariat : le pouvoir économique doit se conjuguer au féminin

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Alors que les femmes représentent aujourd’hui près de la moitié des diplômés de l’enseignement supérieur et s’impliquent toujours davantage dans la vie économique, leur place dans l’actionnariat reste encore largement marginale et invisibilisée. Or, être actionnaire, c’est détenir un levier essentiel de pouvoir, d’influence et de transformation dans les entreprises. Dans un contexte où les enjeux de mixité, de transparence et d’impact sont au cœur des stratégies économiques durables, il devient urgent de documenter, de comprendre et surtout de corriger ce déséquilibre.

Instaurer un Index de l’actionnariat féminin en France serait une première étape forte : pour objectiver les écarts, sensibiliser les acteurs économiques, orienter les politiques publiques et mobiliser l’écosystème financier. Au-delà des données, il s’agit aussi de former, d’accompagner et de créer des conditions plus favorables à l’investissement des femmes dans des entreprises innovantes, inclusives et à fort potentiel. Car la finance, encore aujourd’hui dominée par une culture masculine, ne changera qu’à la condition d’ouvrir ses règles et ses opportunités à toutes et tous.

Collecter les données pour sensibiliser l’écosystème à l’actionnariat féminin

Instaurer une obligation d’information des entreprises sur le % de femmes et d’hommes actionnaires individuels afin de publier un Index de l’actionnariat féminin en France.

Mini Guide Leader

Un règlement d’exécution est attendu le 3 septembre 2020 pour compléter le DÉCRET N°2019-1235 du 27 NOVEMBRE 2019 PORTANT TRANSPOSITION DE LA DIRECTIVE (UE) 2017/828 DU 17 MAI 2017 – Le code de commerce – articles R 228-3 et R 228-5 prévoit que la société émettrice est en droit de demander, contre rémunération à sa charge, au dépositaire central qui assure la tenue du compte émission de ses titres ou à un ou plusieurs intermédiaires mentionnés (L. 211-3 du code monétaire et financier). Les informations concernant les propriétaires de ses actions et des titres conférant immédiatement ou à terme le droit de vote dans ses assemblées d’actionnaires. Le délai est d’environ 15 jours max en tenant compte des différentes étapes.

Un règlement d’exécution est attendu le 3 septembre 2020 – Quid de proposer au Ministère d’intégrer le genre du porteur de titres si personne physique et le genre du dirigeant si personne morale ?

Mobiliser et accompagner les femmes en les formant à l’investissement et à l’actionnariat.

Pourquoi ne pas collaborer et aider des jeunes startups fintech qui portent des initiatives allant dans ce sens soit non dédiées femmes mais visant à développer l’actionnariat : #NEXTWISE,  soit dédiée à la démocratisation de l’activité de BA : OwnYourCash 

Favoriser des entreprises plus inclusives

Et flécher l’investissement et les aides publiques vers ces entreprises à actionnariat et gouvernance vertueuses en matière de mixité. Conditionner l’octroi des fonds publics à un critère de mixité bien que souhaitable  me semble compliqué. Si çà n’est plus anticonstitutionnel, il faudrait  dûment préciser les critères d’attribution comme il faudrait le faire pour l’attribution des marchés publics. Le rapport du HCE a proposé 30% dans les instances de gouvernance et de direction, mais aussi ou/et 30% de femmes détentrices de capital.

Partager la prise de risque pour soutenir l’investissement

Notamment des femmes dans des entreprises à risque élevé ! Un dispositif Madelin porté de 18 à 30% si l’investissement est fait dans une ou des entreprises respectant des critères d’impact, de mixité et de diversité (oui mais lesquels?) et la sortie du plafond des « niches fiscales » de 10 000 euros qui pénalise  les femmes qui l’utilisent pour l’aide à domicile et la gardes d’enfants (Statistiques des familles mono-parentales: 23 % 2014, selon les données du recensement de l’Insee 2017 et dans  82 % des cas sont constituées d’une mère avec ses enfants).

Et sinon à noter après le mouvement #SISTA début décembre 2018,  une étude France Invest et BCG du 4 mars 2020 : « Les femmes aux postes de direction et de gouvernance : Sous-représentation dans les entreprises françaises accompagnées par le capital-investissement » qui portait sur 5 000 sociétés françaises de toutes tailles, accompagnées par du capital-investissement et représentant plus de 200 milliards d’euros (CA) établit que la proportion de femmes : … est de seulement 8% à la présidence des organes de gouvernance (3% dans les GE), faible aux postes de direction, et inversement proportionnelle à la taille de l’entreprise.

Les postes de PDG/DG sont occupés à 7% par des femmes (moins de 5% pour les ETI et GE) et elles sont 26% CODIR (18% pour les GE). « Les entreprises non cotées accompagnées dans leur croissance par les investisseurs en capital et en dette privée affichent encore actuellement un taux de femmes très faible aux postes de direction. France Invest a rédigé une Charte d’engagements, dont certains chiffrés, destinée à ses membres afin qu’ils se mobilisent et agissent en faveur d’une plus grande mixité dans ces entreprises. Le temps de l’action est arrivé, l’ambition est de donner aux femmes un rôle plus important dans l’économie. » – Dominique Gaillard, Président de France Invest.

Il est en effet temps de bouger et vite le monde de la finance quelle que soit la perspective adoptée est diablement masculin

Viviane de Beaufort

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