Co-fondatrice de MiYé avec Anna Oualid, Caroline Lanson de Blignières a fait de la santé hormonale féminine son cheval de bataille. À travers une approche à la fois scientifique, naturelle et profondément bienveillante, MiYé s’impose comme une marque pionnière sur un sujet longtemps resté tabou. Rencontre avec une entrepreneure engagée, déterminée à redéfinir l’écologie du corps féminin.
Comment décririez‑vous la mission de MiYé et la promesse que vous faites à vos clientes ?
Caroline Lanson : Le parti pris de MiYé, c’est de créer une nouvelle écologie du corps féminin. Nos produits sont pensés pour s’adapter au métabolisme féminin, en accompagnant les variations hormonales tout au long de la vie, de la puberté à la post-ménopause, qui dure souvent plusieurs années après l’arrêt des règles.
Par ailleurs, nous veillons aussi à limiter au maximum les interactions entre les hormones et les produits que nous appliquons ou ingérons, car leur impact est considérable. L’idée est de mieux observer le fonctionnement du corps féminin, de respecter ses cycles et de préserver cet équilibre hormonal si fragile.
Vous avez choisi de vous positionner sur la santé hormonale féminine, un terrain à la fois très technique et encore largement tabou. Quels ont été les plus grands défis pour vous à ce niveau ?
Caroline Lanson : Lorsque nous avons lancé MiYé il y a cinq ans, personne ne parlait d’hormones. Nous faisions figure de pionnières. Le premier défi a été de trouver le bon équilibre entre rigueur scientifique, prudence réglementaire et discours transparent.
Dès le départ, nous avons refusé les promesses miracles. Notre approche repose sur des produits efficaces mais aussi une dimension pédagogique forte. MiYé, c’est autant une marque qu’une plateforme d’information : nous voulons aider les femmes à se reconnecter à leur corps, à comprendre leurs cycles, à devenir actrices de leur santé.
Enfin, nous suivons de près les avancées scientifiques sur le sujet, tout en restant irréprochables sur le plan réglementaire. C’est une question d’éthique et d’intégrité.
Comment se traduit concrètement chez MiYé cette approche « experte, naturelle et bienveillante » que vous revendiquez ?
Caroline Lanson : D’abord par le contenu. Nous avons collaboré avec un comité scientifique réunissant gynécologues, sages-femmes, kinés, naturopathes, micronutritionnistes, ostéopathes… Autant d’expert·es qui nourrissent notre réflexion.
Pour partager ces connaissances, nous avons lancé Happy Hormones, une chaîne YouTube indépendante où nous invitons ces professionnels à échanger autour de la santé hormonale. L’objectif : rendre le savoir accessible et aider les femmes à mieux comprendre leur corps.
Cette démarche d’éducation et d’ouverture a été saluée récemment par le cabinet Lherper, qui a identifié MiYé comme une marque pionnière de « l’alter learning », une communication qui sort des canaux commerciaux pour informer, déconstruire les idées reçues et lever les tabous autour de la santé féminine.
Quelles nouveautés produit ou marque allez‑vous lancer dans les prochains mois ? Pouvez‑vous déjà en dévoiler quelques‑unes ?
Caroline Lanson : Nous travaillons sur un projet mixte hommes-femmes, encore confidentiel, mais très innovant. À plus court terme, nous développons une gamme dédiée à la densité osseuse et à la santé articulaire, ainsi qu’un produit ciblant les causes métaboliques profondes : résistance à l’insuline, ralentissement du foie, blocages du métabolisme, fréquents après 40 ans.
Ainsi, ces lancements s’inscrivent dans une continuité : soutenir la santé féminine dans toutes ses dimensions, avec des formules naturelles, efficaces et toujours validées scientifiquement.
En termes de marché, quelle est selon vous la prochaine « grande problématique » pour les femmes et comment MiYé s’y prépare‑t‑elle ?
Caroline Lanson : La ménopause a enfin trouvé sa place dans le débat public, et c’est une belle avancée. L’endométriose aussi progresse, notamment grâce au test de dépistage salivaire, une vraie révolution pour les femmes concernées.
Mais pour moi, la prochaine grande cause de santé féminine, c’est le SOPK (syndrome des ovaires polykystiques). C’est aujourd’hui la première cause d’infertilité chez les jeunes femmes, touchant plus de 10 % d’entre elles, souvent en lien avec des perturbateurs endocriniens et une résistance à l’insuline.
Chez MiYé, nous avons déjà intégré cette problématique à nos recherches, notamment via notre gamme métabolique. Nous souhaitons continuer à sensibiliser et accompagner les femmes concernées.
En tant que marque dirigée par des femmes, comment définissez‑vous votre rôle dans l’avancement de la femme dans l’entrepreneuriat, la santé et la beauté ?
Caroline Lanson : Je crois qu’une marque conçue par des femmes qui vivent les problématiques qu’elles traitent change profondément la donne. Nous créons pour nous-mêmes, avec empathie et compréhension.
Le secteur reste encore très masculin, souvent abordé de manière « punitive » ou trop marketing. Chez MiYé, nous prônons une communication transparente, authentique et bienveillante. Nous parlons à nos clientes comme à des amies : sans injonctions, sans tabous, avec la volonté de mieux faire comprendre le corps féminin.
Cette sincérité fait partie de notre ADN : si une formule doit évoluer, nous l’expliquons. Notre engagement, c’est d’avancer avec honnêteté, parce que nous sommes les premières utilisatrices de nos produits.
Vous êtes partenaire du 360° Female Leadership Forum, événement annuel de Business O Féminin qui se déroulera chez Google en mars prochain. Qu’est‑ce qui a motivé ce partenariat pour MiYé ?
Caroline Lanson : Avant tout, une belle amitié avec Véronique Forge, que nous connaissons depuis longtemps et qui a énormément œuvré pour visibiliser l’entrepreneuriat féminin.
Ce partenariat s’inscrit dans nos valeurs : nous voulons défendre une autre manière d’entreprendre, plus intuitive, plus humaine. Avec ma co-fondatrice Anna, nous assumons un leadership imparfait, parfois atypique, mais sincère.
Il est temps que l’écosystème entrepreneurial reconnaisse des modèles de réussite pluriels. Les femmes lèvent encore beaucoup moins de fonds que les hommes ; les stéréotypes persistent. C’est en répétant le message et en soutenant des initiatives comme le 360° Female Leadership Forum que nous ferons bouger les lignes.