Alors que la France fait face à une pénurie croissante d’ingénieurs et de techniciens, le MEDEF lance une initiative d’envergure baptisée « Code F ». Son ambition : faire de la féminisation des métiers scientifiques, techniques et technologiques un levier stratégique pour l’avenir économique du pays.
Un constat préoccupant : la place des femmes reste fragile dans la tech et les sciences
Aujourd’hui, les chiffres parlent d’eux-mêmes. En effet, seules 15 % des élèves en mathématiques et sciences de l’ingénieur sont des filles (MESR, 2025), tandis que seulement 17 % seulement des bachelières poursuivent des études supérieures dans les filières STIM (sciences, technologie, ingénierie, mathématiques).
De plus, dans les écoles d’ingénieurs, la proportion de femmes ne dépasse pas 30 %, en baisse constante depuis 2022 (Conférence des grandes écoles, 2025). Pourtant, selon l’Institut Montaigne, la France devra former 100 000 ingénieurs supplémentaires par an d’ici 2035.
De son côté, l’économiste Xavier Jaravel, atteindre la parité dans les carrières scientifiques pourrait accroître la croissance nationale d’1 % par an. Autrement dit, favoriser la mixité dans ces métiers est à la fois un enjeu d’égalité et de compétitivité économique.
« Code F » : une mobilisation nationale pour inspirer les vocations féminines
Placée sous le haut patronage du ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, « Code F » veut changer les représentations dès le collège et le lycée. Concrètement, l’idée montrer aux jeunes filles que les métiers scientifiques et technologiques leur sont accessibles. Cela, grâce à des témoignages concrets et inspirants.
Pour cela, le MEDEF s’appuie sur un réseau d’ambassadrices : étudiantes, professionnelles et entrepreneures. Ces femmes interviendront dans les établissements scolaires, en présentiel ou à distance. Aujourd’hui déjà, plus de 1 300 femmes issues des domaines scientifiques et techniques sont inscrites sur la plateforme My Job Glasses, partenaire du dispositif.
Ainsi, l’objectif est de créer des échanges directs entre les ambassadrices et les collégiennes ou lycéennes pour susciter des vocations et déconstruire les stéréotypes de genre.
Un écosystème engagé autour du MEDEF
Autour du MEDEF, de nombreux acteurs publics et privés rejoignent cette initiative. Entreprises, fédérations professionnelles, réseaux féminins, associations et grandes écoles… ensemble, ils sont invités à :
- Identifier et valoriser leurs talents féminins.
- Encourager ces femmes à devenir ambassadrices.
- Relayer le mouvement au sein de leurs écosystèmes.
Par ailleurs, le programme s’articule autour de quatre piliers clés :
- Fierté, pour mettre en avant les parcours de réussite au féminin.
- Filles, pour rappeler que chaque jeune fille a sa place dans la science et la tech.
- Futur, pour construire dès aujourd’hui les métiers de demain.
- Formation, pour promouvoir la diversité des parcours, du bac pro aux écoles d’ingénieurs.
Virginie Fauvel et Garance Pineau : moteurs de l’initiative
Virginie Fauvel, PDG d’Harvest et co-présidente de la Commission Numérique et Innovation du MEDEF, est la marraine de « Code F ». Elle joue un rôle central dans la promotion de la mixité dans les métiers scientifiques et techniques, rappelant que la féminisation de ces filières est une question de justice et un levier économique stratégique.
À ses côtés, Garance Pineau, Directrice générale du MEDEF, soutient activement l’initiative et veille à mobiliser l’ensemble de l’écosystème pour accroître la visibilité des parcours féminins dans les filières technologiques et scientifiques.
Un lancement fort à Marseille
C’est à Marseille, le 15 octobre 2025, que Patrick Martin, Président du Mouvement des entreprises de France, a dévoilé officiellement l’initiative, lors du Forum des Entrepreneurs de l’Union Patronale des Bouches-du-Rhône. Ce lancement s’inscrivait à la veille de la Compétition nationale des métiers (WorldSkills). Un événement majeur dédié à la valorisation des savoir-faire techniques.
Lors de la table ronde « Inspirer les filles d’aujourd’hui pour transformer les métiers de demain », plusieurs intervenants dont Garance Pineau (DG du MEDEF), Véronique Saubot (Simplon) ou encore Agnès Van de Valle (Microsoft France). Elles ont souligné l’urgence d’une mobilisation collective.
« La féminisation des métiers scientifiques est une question de justice, mais aussi de performance économique. Code F doit devenir un accélérateur de changement », a résumé Virginie Fauvel, marraine de l’initiative et PDG d’Harvest.
Un pas décisif vers un futur plus inclusif
En somme, en rendant visibles les femmes de la science, de la tech et de l’industrie, « Code F » ne se contente pas de promouvoir l’égalité. Elle prépare activement les talents qui construiront la France de demain.
Pour en savoir plus : 👉 www.code-f.org
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