AI et Gen Z : génération connectée, génération augmentée ?

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Née avec Internet et élevée à l’ombre des réseaux sociaux, la génération Z (née entre 1997 et 2010) grandit désormais avec un nouveau paradigme technologique : l’intelligence artificielle générative.

Comme le révèle la dernière édition de Mind the Gap de McKinsey & Company, le marché de l’emploi pour les jeunes diplômés est aujourd’hui l’un des plus difficiles depuis des années. Aux États-Unis, moins d’offres de stages, moins de postes juniors à temps plein… et davantage de contrats à temps partiel. Des tendances similaires se retrouvent au Royaume-Uni et en Corée du Sud, même si les causes varient selon les pays.

Déjà ultra-connectée, cette génération aborde l’IA non pas comme une révolution, mais plutôt comme une suite logique dans l’évolution de ses outils numériques. Cependant, au-delà des usages, quels sont les impacts culturels, professionnels et cognitifs de l’IA sur cette génération ? Et surtout, comment les entreprises peuvent-elles repenser leur rapport à cette jeunesse, à la fois technophile et en quête de sens ?

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Une génération en symbiose avec la technologie

Pour la Gen Z, l’IA n’est pas un objet lointain ou abstrait. ChatGPT, Midjourney, Replika, Snapchat AI : ces outils s’intègrent déjà à leur quotidien, que ce soit pour optimiser leurs révisions, créer du contenu, affiner leur style sur les réseaux ou ou encore dialoguer avec des assistants conversationnels. Une étude menée par McKinsey en 2024 révèle que 62 % des 18-27 ans ont déjà utilisé au moins une IA générative dans leur quotidien.

Ainsi, le rapport est immédiat, fluide, intuitif. Ce qui pour d’autres générations suscite fascination ou appréhension devient pour la Gen Z un levier d’efficacité, de créativité et parfois même d’expression identitaire. Partout : dans les campus, dans les chambres d’ados, sur TikTok ; l’IA devient une brique culturelle à part entière.

Créativité boostée ou pensée formatée ?

L’un des paradoxes majeurs de cette génération augmentée réside dans la tension entre liberté créative et standardisation des formats. Certes, l’IA permet d’élargir les horizons de la création (montages, voix synthétiques, remix artistiques, narration interactive), mais elle pose aussi la question de l’originalité à l’ère des prompts partagés et des contenus générés en masse.

En parallèle, la Gen Z, déjà critique vis-à-vis des algorithmes qui conditionnent sa consommation culturelle, développe une conscience fine des limites de l’automatisation. Dans ce contexte, l’authenticité devient une monnaie précieuse. De plus, cette génération valorise les contenus hybrides, co-construits entre humains et machines, à condition que la voix personnelle reste audible.

Rapport au travail : vers un modèle hybride homme-machine ?

Sur le plan professionnel, l’irruption de l’IA change la donne pour cette génération qui fait ses premiers pas sur le marché du travail. Loin de craindre l’automatisation, une majorité des jeunes actifs y voit un levier d’apprentissage accéléré et de montée en compétences. Les outils d’IA deviennent des copilotes dans la rédaction, l’analyse, la programmation ou le design.

Toutefois, cette adaptabilité technologique s’accompagne d’exigences fortes : quête de sens, attentes éthiques, besoin de formation. Autrement dit, la Gen Z ne veut pas seulement « s’adapter » à l’IA, elle souhaite aussi la questionner, comprendre ses biais, et être actrice de son développement. Les entreprises qui réussiront à les embarquer dans cette réflexion collective gagneront leur fidélité.

Un enjeu stratégique pour les marques et les RH

Dès lors, comprendre les usages de l’IA par la Gen Z est désormais un impératif pour les directions marketing, RH et innovation. Non seulement cette génération représente les talents de demain, mais elle est aussi une force de prescription incontournable en matière de tendances digitales.

Quelques pistes à explorer :

  • Impliquer les jeunes collaborateurs dans la stratégie IA : hackathons, comités jeunes, workshops de co-construction.

  • Former autrement : la Gen Z apprend par la pratique, les formats courts et l’expérimentation.

  • Rassurer sans infantiliser : il s’agit de proposer un cadre éthique clair sans freiner leur capacité d’innovation.

Vers une IA régénérative ?

Et si la Gen Z devenait la première génération capable de penser une IA régénérative – au service du bien commun, inclusive, collaborative ? Cette perspective, longtemps perçue comme utopique, n’est plus si lointaine. Elle passe par une nouvelle culture de l’IA, moins extractive, plus humaniste. Finalement, c’est sur ce terrain que les entreprises ont un rôle crucial à jouer : en écoutant cette génération, en valorisant ses valeurs, et surtout en faisant de l’intelligence artificielle un outil d’émancipation, et non de domination.

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