Depuis plus d’un siècle, les droits et le travail des femmes évoluent sous l’impulsion de lois fondatrices. De la reconnaissance du congé maternité à la représentation équilibrée dans les instances dirigeantes, chaque avancée législative marque une étape cruciale vers une égalité réelle entre femmes et hommes. Mais cette marche, bien que constante, reste inachevée. Retour sur les grandes dates qui jalonnent cette conquête, en France et en Europe.
Du droit au travail à la parité en entreprise : repères clés d’un combat toujours en cours
Un siècle de jalons vers l’égalité
1909 : La loi Engerand crée un congé maternité de 8 semaines consécutives – un droit sans rupture de contrat, mais sans rémunération.
1945 : Les femmes accèdent au droit de vote. Le congé maternité devient cette même année obligatoire et partiellement rémunéré (50 %).
1965 : Les femmes peuvent désormais exercer une profession sans l’autorisation de leur mari – une avancée majeure pour le travail des femmes, qui amorce une autonomie juridique et économique essentielle.
1972 : Première loi sur l’égalité salariale entre hommes et femmes à poste égal.
1983 : Adoption de la loi Roudy, interdisant explicitement les discriminations liées au sexe dans le monde professionnel.
Vers la parité dans les sphères de pouvoir
2000 : La loi n° 2000-493 favorise l’accès équilibré des femmes et des hommes aux mandats électoraux et aux fonctions électives – un premier pas vers la parité politique.
2001 : La loi Génisson renforce l’égalité professionnelle entre les sexes.
2006 : Nouvelle loi visant à résorber les écarts de salaires persistants – un rappel que le principe d’égalité ne suffit pas sans mécanisme contraignant.
Une dynamique d’accélération depuis 2010
2011 : Loi Copé-Zimmermann sur la représentation des femmes dans les conseils d’administration et de surveillance des grandes entreprises. Dans le secteur public, la loi Sauvadet (2012) introduit des objectifs similaires.
2018 : Mise en place de l’Index de l’égalité professionnelle (Index Pénicaud), outil de mesure imposant aux entreprises plus de transparence sur leurs pratiques en matière d’égalité.
2021 (promulguée fin décembre) : Loi Rixain, dernière grande étape législative en date. Objectif : 30 % de femmes dans les postes de direction et comités exécutifs des entreprises de plus de 1000 salariés d’ici 2026, 40 % en 2029.
Et au niveau européen ?
L’Union européenne a adopté le 7 juin 2022 une directive visant à renforcer la place des femmes dans les conseils d’administration. Cette décision s’inscrit dans une politique plus large d’harmonisation des standards en matière d’égalité femmes-hommes à l’échelle européenne.
Une marche toujours en cours
Chaque loi évoquée a ouvert une brèche dans l’ordre établi. Mais les inégalités structurelles demeurent. Le droit crée le cadre ; encore faut-il que la culture suive. Le travail des femmes, dans toutes ses dimensions (accès, conditions, reconnaissance…), reste un révélateur puissant des résistances encore à l’œuvre. Vigilance, action et mobilisation collective restent essentielles pour faire de l’égalité une réalité, et non une promesse.
Sources :
Loi Rixain – Ministère du travail, de la santé, des solidarités et des familles
Viviane de Beaufort