Reconversion professionnelle : mode d’emploi avec Marina Bourgeois, Fondatrice de Oser rêver sa carrière.

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Marina Bourgeois est la fondatrice et dirigeante du cabinet Oser Rêver Sa Carrière spécialisé dans la reconversion professionnelle et l’épuisement au travail. Elle-même reconvertie après 15 ans passés dans le secteur juridique (en tant que chasseuse de têtes et enseignant-chercheur en droit des affaires), Marina accompagne, aujourd’hui, des femmes et des hommes en questionnement professionnel afin de les aider à trouver leur voie et à bâtir la carrière qui leur ressemble, salariale ou entrepreneuriale. Rencontre.

1/ Vous êtes la fondatrice de Oser rêver sa carrière, un cabinet en reconversion professionnelle après avoir vous-même fait l’expérience de la reconversion, quels sont les signes qui montrent que l’on est prête à “changer de vie pro” ? 

En effet, je dirige le cabinet Oser Rêver Sa Carrière, spécialisé dans l’accompagnement à la transition de carrière, et l’épuisement professionnel. Plusieurs signes peuvent indiquer une envie et un besoin de changement de trajectoire professionnelle. Ce sont tous ces signes qui se manifestent sans qu’on les écoute vraiment, soit par peur d’entendre cette petite voix intérieure de l’appel au changement, soit parce que l’on est pas encore tout à faite prête, on a encore besoin de rester dans une sorte de « confort inconfortable ».

Mais globalement, plusieurs signes indiquent qu’il est temps de changer : perte de motivation (ras-le-bol d’aller au travail, désintérêt pour ses missions quotidiennes, lassitude, ennui etc) et perte de sens, attendre les jours off (week-end/vacances) de façon démesurée, se sentir en sur-effort en permanence (être à contre-courant de soi-même et/ou de ses valeurs), l’intuition qui se manifeste souvent (cette fameuse petite voix qui appelle au changement et qui parfois crie « stop !!! il est temps de faire autre chose »), le besoin de redonner un nouveau souffle à sa vie, et bien entendu les maux du corps : lorsque l’on commence à somatiser son insatisfaction ou sa souffrance au travail (boule au ventre en allant travailler, stress important le dimanche soir, les TMS à répétition (troubles musculo-squelettiques), envie de pleurer récurrente, fatigue chronique, sensation d’être en permanence la tête dans le guidon, de ne plus avoir de vie en dehors du boulot, épuisement, etc. Tous ces signaux, surtout lorsqu’ils se cumulent doivent être écoutés. C’est alors le bon moment pour démarrer une véritable introspection. 

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2/ Dès la décision prise, quelles sont les étapes à suivre ? 

Cela est très différent d’une personne à l’autre. La première des choses à faire est de se poser la question suivante : est-ce que je fais un virage seule ou étant accompagnée ? Est-ce que je pense y arriver en solo ou ai-je besoin d’être guidée, soutenue et éclairée dans ma démarche. Cette question est évidemment intimement liée à celle du budget : ai-je les fonds pour me faire accompagner ? Puis-je mobiliser mon CPF par exemple pour un accompagnement ? Une fois que le budget est ciblé, posez-vous la question de savoir : comment et par qui ai-je envie de me faire accompagner ? Il existe de nombreuses options aujourd’hui : le bilan de compétences, le bilan de carrière, l’outplacement, etc.

Chacun peut trouver chaussure à son pied en fonction de son budget, de son besoin, etc. L’important reste le feeling et le contact direct avec son accompagnant : se voir, parler pour sans auto-censure, sans filtre, échanger régulièrement, etc sont importants. Un accompagnement pour trouver sa voie est une démarche intimiste : on se confie, on se livre, on parle de soi, de ses envies profondes, de ses soucis, de ses contraintes, etc.

Donc : feeling, feeling, feeling ! L’accompagnement est ensuite composé de plusieurs phases, toutes aussi essentielles les unes que les autres qui vont de l’introspection profonde, de la découverte de soi (de ses talents, compétences, envies, peurs, zones de blocage, valeurs, etc), à la découverte de toutes les pistes envisageables pour la suite jusqu’au passage concret à l’action. C’est un vrai cheminement, presque initiatique ;-). C’est une reconnexion concrète à qui l’on est à ce moment de notre vie. 

3/ Vous coachez de nombreuses personnes chaque année avec une accélération depuis quelques temps, quels sont les profils de vos coachés ? ( âge et type de job) 

Nous accompagnons majoritairement des femmes qui représentent 70% de notre clientèle. La plupart ont entre 30 et 45 ans, ont une première carrière derrière elles et ont envie de changer de vo(i)e. Leurs métiers sont très différents : nous accompagnons des juristes, des avocates, des médecins, des auditrices, des entrepreneures, des enseignants, des stylistes, des RH, etc.

Ces femmes rencontrent bien souvent des problématiques d’équilibre de vie : elles ne parviennent plus à concilier vie pro/vie privée. Certaines ont fait un burn-out. D’autres ont simplement l’impression d’avoir fait le tour de leur carrière. 

4/ Changent-ils radicalement de vie ou est-ce une adaptation de leur carrière et de leur domaine d’expertise ? Voyez-vous des cadres sup qui deviennent artisans par exemple ? 

On ne connait jamais à l’avance l’issue d’un accompagnement (c’est d’ailleurs ce qui fait toute la richesse de notre métier). Il s’agit d’un gros travail d’introspection propre à chacun(e). Nous rencontrons en pratique plusieurs issues : certaines personnes se rendent compte que seul leur environnement de travail ne leur plaît plus, auquel cas elles changent d’organisation. D’autres se rendent compte qu’elles préfèrent opter pour une mobilité interne ou un remodelage de leur poste (ce que l’on appelle le job crafting).

D’autres se rendent compte que l’organisation de leur équilibre vie personnelle/vie professionnelle n’est pas bonne et remettent toute leur organisation de vie à plat et au clair. Enfin, d’autres se rendent compte que leur coeur de métier ne leur convient plus auquel cas elles se dirigent vers un métier connexe ou complètement différent, de nature salariale ou entrepreneuriale. Il s’agit alors d’une reconversion. Tout dépendra des éléments qui ressortiront au fil de l’accompagnement. Il y a en réalité autant d’issues possibles que d’accompagné(e)s ;-). 

Nous constatons toutefois depuis 5 ans un réel engouement pour l’entrepreneuriat, avec une raison sous-jacente récurrente : l’envie de gérer son temps librement. 

5/ La reconversion professionnelle passe t-elle nécessairement par la case formation ? 

Pas nécessairement. La case formation est nécessaire lorsque la personne accompagnée a des compétences manquantes ou lacunaires par rapport son projet. Une formation, courte ou longue, peut alors s’avérer nécessaire.

Pour apprendre, renforcer son expertise mais aussi pour se sentir légitime et crédible (et ainsi parer au fameux syndrome de l’imposteur !). D’autres options sont possibles (ou peuvent se cumuler avec la formation) : l’immersion métier, la VAE, etc. 

6/ Quels conseils donneriez-vous à une femme qui hésite encore à sauter le pas ? 

Inspirez-vous : lisez des témoignages de reconvertis, écoutez des émissions de radio ou des podcasts (Podcast Oser Rêver Sa Carrière) sur le sujet, rencontrez des personnes ayant changé de cap professionnel. Cela vous permettra de constater qu’il est possible de changer de voie, que ce soit radicalement ou en se repositionnant dans une voie connexe. On se fait souvent toute une montagne de la reconversion, mais en réalité ce n’est pas si compliqué qu’on l’imagine. Écoutez les parcours de personnes étant passé à l’action permet de booster son moral et de se remplir de l’autre pour avancer. 

Foncer ! Attention : je ne dis pas foncer pour changer tout de suite maintenant. Mais foncez pour amorcer votre réflexion. Lancez-vous dans une introspection, faites-vous accompagner. On n’a qu’une vie et on passe la majeure partie de notre temps au travail. C’est tellement dommage de ne pas être épanouie et de passer à côté de soi. C’est en cela que l’accompagnement est utile : il permet, dans des agendas souvent bien chargés, de se créer son moment à soi, pour soi : pour appuyer sur « pause » et se consacrer du temps. Un temps qui ne sera jamais perdu puisqu’il permet de se retrouver et dessiner son projet de vie idéale…

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Pour en savoir plus sur Marina Bourgeois, c’est ici !

Retrouvez son podcast “Oser Rêver Sa Carrière” sur toutes les plateformes d’écoutes

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