Multitasking et hyperconnexion.. stop ! Apprenez à vivre flow 

Multitasking
Surmenage, burnout, multitasking… Malmenés par les injonctions paradoxales d’une société hyperconnectée, nous sommes bombardés par un flux continu d’informations, exhortés à faire toujours plus, et toujours plus vite. Alors il est temps de ralentir, ou du moins de faire autrement. Dans son ouvrage Vivez Flow, vivez heureux, la coach Sonia Zannad nous invite à redécouvrir le pouvoir de l’attention pour gagner chaque jour en bien-être.

« Le flow, c’est ce sentiment que le temps est suspendu, lorsque l’on est totalement absorbé dans une tâche que l’on accomplit, que le corps et l’esprit s’unissent pour résonner en harmonie. Quand ça « coule de source », littéralement. Théorisé par le psychologue Mihaly Csikszentmihalyi, le flow est décrit  par ce spécialiste en psychologie positive comme le propre des expériences de vie « optimales », explique-t-elle. Pour l’auteure, le flow se vit dans les gestes les plus simples et nous permet de vivre pleinement notre existence. D’accepter de ne pas être partout. « Se sentir débordé, c’est en quelque sorte croire que nous ne sommes jamais assez », argue-t-elle.

Loin de doper notre productivité, le multitasking n’est qu’une illusion de performance. Certes, notre cerveau est capable de switcher rapidement d’une tâche à l’autre, mais il est incapable de faire deux actions complexes à la fois. « Apprenons donc à faire une chose à la fois et à pratiquer des pauses », affirme la coach.

Guide Dev Persot

Voici donc les différentes pistes de l‘auteure pour vivre flow.

Un peu plus d’harmonie dans nos vies

Dans son ouvrage, Sonia Zannad commence par plaider pour davantage d’harmonie, à commencer par la réhabilitation du vide dans nos intérieurs : 1/3 d’espace plein, 2/3 d’espace vide. Pour cela, elle vante les mérites de la technique Marie Kondo : est-ce que cet objet me procure du plaisir ? Me fait-il penser à quelqu’un ? Est-ce que je m’en sers régulièrement ?  Est-ce que je l’ai en double ? Combien je débourserais pour l’acheter aujourd’hui ? Bref, de quoi ai-je VRAIMENT besoin ?

Un certain minimalisme permettant de nous recentrer sur nos sens, et ainsi goûter aux bénéfices de la pleine conscience. « L’attention portée à nos cinq sens permet d’opérer de petits ajustements qui peuvent transformer notre expérience en profondeur », estime-t-elle. C’est pourquoi, plutôt que de meubler nos temps morts en scrollant notre téléphone, elle propose de consacrer chaque jour de la semaine à un sens différent. Lundi le toucher, mardi la vue, mercredi l’ouïe, jeudi l’odorat, vendredi le goût.

Être pleinement présent au monde passe également par l’adoption de nouvelles postures. Comme l’explique parfaitement Amy Cuddy dans son ouvrage Power postures, notre façon de nous positionner influence notre perception du monde. Le plexus, centre énergétique situé en dessous de la pointe du sternum, entre les côtes basses, est placé au carrefour de notre système neurovégétatif. « Si cette zone est ouverte (épaules relâchées, tête bien droite), je respire mieux et je respire la confiance (…) j’envoie des signaux positifs au mental », poursuit la coach.

De la gestion du temps à un bon usage du temps

Gérer son temps, gérer ses émotions… voilà qui sonne encore comme une énième injonction. Sonia Zannad ne nous invite donc pas à gagner du temps, mais plutôt à modifier notre rapport au temps. « Le temps est une forme de pâte à modeler, qui tantôt se distend, tantôt se rétracte, en fonction de l’expérience que vous vivez. Le but du jeu est de modifier la qualité de vos expériences en y ajoutant de l’attention, afin de modifier votre rapport au temps. Plutôt que de le subir, vous pourrez ainsi en faire votre allié», exhorte la coach.            

Laura Venderkam, auteure américaine spécialiste de la gestion du temps et de la productivité, l’expose ainsi : « on ne construit pas la vie que l’on veut en gagnant du temps. On construit la vie que l’on veut, et puis le temps s’économise de lui-même ». Si vous voulez gagner du temps, demandez-vous donc pourquoi, pour quelle finalité ? « Sur son lit de mort, personne ne dit :  « j’aurais aimé traiter plus de dossiers », « lire ce bouquin » ou « regarder cette story Instagram”. Non, les gens parlent de leurs proches, de ce qu’ils auraient aimé leur dire », poursuit Sonia Zannad. Pour avoir l’opportunité de nous recentrer sur l’essentiel, « arrêtons de vouloir faire tout parfaitement plutôt que de rechercher ce qui est simple et suffisant », ajoute-t-elle.

Dans le monde qui nous entoure, tout est fait pour combler le temps et nous donner l’impression que l’on en manque. Nos choix sont infinis ce qui entraîne une « fatigue décisionnelle » comme l’explique le psychologue Roy Baumeister. Finalement, cela ne nous laisse pas l’opportunité de réfléchir à ce que l’on veut vraiment. Par exemple, est-ce que j’ai vraiment envie de regarder cet épisode de Netflix qui se déclenche tout seul, sans que j’appuie sur quoi que ce soit ? La coach nous invite donc à réapprendre à choisir, même si choisir, c’est renoncer. Elle nous conseille aussi de faire l’économie de certains choix secondaires, « comme Obama qui avait choisi de ne porter que des costumes gris ou bleus parce qu’il avait d’autres décisions bien plus importantes à prendre. Mettez donc en place des routines pour limiter les choix qui ne sont pas importants à vos yeux ».

Vivre flow  

Plutôt que d’essayer de rentabiliser à tout prix le temps, Sonia Zannad plaide pour la réhabilitation de l’ennui pour retrouver ce que John Kabat-Zinn, grand maître de la mindfulness, appelle « l’esprit du débutant ». « Un moment d’attention aux toutes petites choses, aux tout petits événements de la vie (…) Toutes les formes d’attention au monde ont de la valeur, et pas seulement le moments de concentration extrême, de productivité ou de grande excitation. Il y a aussi l’attention flottante, la rêverie, l’attention collective (…) et l’attention aux petits riens, qui révèle qu’il suffit d’être au monde et d’en avoir conscience pour savourer la joie d’en faire partie… même quand on ne fait rien de particulier », explique-t-elle.

Elle ajoute qu’il a été démontré scientifiquement que ces moments de vide sont essentiels au travail de sédimentation de notre mémoire et au développement de notre intuition. « La disponibilité des moments de vide est un terreau fertile pour nos désirs inconscients et permet à notre avenir de se dessiner », écrit-elle.

Enfin, vivre flow, c’est soigner sa relation aux autres en voyant les gens « en vrai », en vivant pleinement nos émotions, et en renouant avec ce qui nous rend pleinement humains. « Être ouvert, cela signifie voir, entendre, ressentir, se sentir vivant, résonner avec ce qui nous entoure. Ce n’est pas ce qu’il y a de plus facile à une époque lisse et hyperconnectée qui prône l’optimisation de soi, la rationalisation du temps et survalorise l’immédiateté. Mais c’est notre noble mission ! »

Pour aller plus loin : Vivez flow, vivez heureux, Sonia Zannad, éditions Leducs. 

Paulina Jonquères d’Oriola

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