Late bloomers : connaissez-vous cette jolie expression anglaise que l’on pourrait traduire par floraison tardive ? Elle désigne ces personnes qui se sont accomplies sur le tard, ont atteint leur vocation après plusieurs échecs et déceptions. Elles ont pris des chemins de traverse, voire des mauvaises directions, avant d’accéder, à un âge plus mature, à la réussite et à l’épanouissement. Il y a des late bloomers figures incontestées, à l’image d’Helen Mirren qui s’est rendue à son premier casting à 45 ans et a décroché un Oscar la soixantaine passée, ou encore Vivienne Westwood qui aura attendu la quarantaine pour présenter ses collections. Au-delà de ces célébrités inaccessibles, voici 5 late bloomers inspirantes que nous ne nous lassons pas de suivre et d’admirer.
Sarina Lavagne
Elle l’avoue elle-même et s’est confiée sur le sujet au micro du podcast Genération XX, elle a « tout fait tard » et considère que cela correspond bien à sa personnalité. L’atout selon elle : « avoir roulé sa bosse » et accumulé une série d’expériences dans le développement marketing pour de grandes marques avant de créer Prescription Lab, à plus de quarante ans : une box beauté qui compile des produits les plus naturels possibles, s’adaptant aux besoins de la peau selon les saisons.
C’est d’ailleurs à la naissance de son premier enfant que lui vient l’idée de cette sélection de cosmétiques et make-up à recevoir directement chez soi. Pour elle, c’est certain, il n’y a pas d’âge pour lancer sa start-up, même si elle regrette que, dans le secteur de la beauté notamment, les femmes de plus de quarante ans soient invisibles.
Lili Barbery Coulon
A première vue, Lili Barbery Coulon ne pouvait pas mener une carrière plus riche et cochait toutes les cases de la réussite. Journaliste pendant plus d’une dizaine d’années pour des magazines aussi réputés que Vogue ou M le mag, elle se confie progressivement – sur ses réseaux sociaux et sur son blog – au sujet de son rapport conflictuel à la nourriture, de son mal-être et de sa difficulté profonde à s’accepter. Elle en tire même un livre La Réconciliation où elle dévoile les secrets de son rééquilibrage et de son acceptation : le kundalini yoga, l’alimentation en pleine conscience et la méditation. Depuis, Lili ex-journaliste, la quarantaine passée mais radieuse, a trouvé sa voie : elle est désormais professeure de yoga.
Catherine Taret
Les late bloomers, elle connaît ! Pour preuve, elle en a même tiré un livre : Il n’est jamais trop tard pour éclore paru aux éditions Flammarion. Parce qu’elle a elle-même l’impression d’enchaîner les désillusions professionnelles et personnelles à répétition, elle se penche sur le sujet car « c’est un discours super positif que l’on n’entend jamais. » En guise d’inspiration, l’auteure prendre l’exemple des artistes dont la qualité du travail est souvent liée à la maturité. Et de conclure, confiante en l’avenir et déjà plus sereine dans le présent : « Je n’avais rien raté, je prenais juste mon temps. J’étais en train de grandir, de m’enrichir, de pousser comme une plante en milieu de saison. Et surtout, un jour, c’est sûr, le sens allait se révéler à moi. »
Caroline de Maigret
Incarnant la parisienne chic à l’élégance décontractée, Caroline de Maigret est cette it-girl que tout le monde connaît. Pourtant quand elle retrace son parcours dans le podcast La leçon, elle évoque plutôt un enchaînement de loupés : sa carrière de mannequin ne décolle pas tant que cela. La rencontre avec Yarol Poupaud la propulse dans le monde de la musique mais elle fait un burn-out après avoir lancé son label. Finalement, elle retrouve à 37 ans les chemins de la mode un peu par hasard.
C’est un véritable retour en grâce. Recroisant la route de Karl Lagerfeld, elle devient ambassadrice de la marque Channel et se taille un métier sur-mesure de parisienne iconique. De son parcours atypique, elle en a fait sa force au point de co-écrire à quatre mains un livre avec Sophie Mas : Older, but Better, but Older.
Alix de Reynis
Elle a trébuché à plusieurs reprises, elle s’est cherchée, remise en question… avant de devenir un symbole de réussite parmi cette génération de nouveaux artisans qui remettent au goût du jour les métiers manuels. Alix de Reynis est modeleuse, c’est-à-dire qu’elle crée des moules qui sont ensuite coulés dans la porcelaine pour donner vie à des pièces identiques. Mais avant de s’épanouir dans ce métier méconnu, elle a débuté des études de notaire qu’elle a abandonnées pour devenir sculptrice pendant cinq ans.
Puis elle a repris le chemin de l’école pour se réorienter en tant que notaire, chef de chantier… et finalement modeleuse. « Trouver ma voie a été une véritable obsession », confie-t-elle dans le livre de Magali Perrucchini, Nouveaux artisans, Portrait d’une génération qui bouscule les codes.
Vanina Denizot
