Développement personnel et professionnel : Comment le « Positive sketching » peut vous aider ?

Positive sketching
Le positive sketching, vous connaissez ? C’est une pensée visuelle positive qui favorise le bonheur. C’est aussi le titre du nouvel ouvrage d’Isabelle Pailleau, psychologue clinicienne du travail et des apprentissages et Philippe Boukobza, créateur de formations sur la pensée visuelle, l’innovation et le Mind Mapping et auteur du blog www.heuristiquement.com. Ils nous en disent plus sur ce concept.

A lire : « Positive sketching », Isabelle Pailleau et Philippe Boukobza, éditions Eyrolles

Vous avez créé le terme de positive sketching. De quoi s’agit-il exactement ?

Isabelle Pailleau : Tout est parti des outils de pensée visuelles que nous utilisions, comme le mind mapping, le sketchnoting, etc. Nous nous sommes aperçus que le fait de dessiner nos idées, nos plans d’action, nos pensées, ça avait une influence positive sur nous. C’était comme un temps de méditation, un moment de calme. De la même manière que la psychologie positive, le langage positif, le design positif exercent une influence sur notre vision du monde, le langage visuel positif, ou positive sketching, à partir d’un certain type de symboles, peut nous aider à appréhender la vie de manière plus optimiste. Et puis, le positive sketching oblige à être très clair dans sa pensée. On peut se cacher derrière des mots, s’embrouiller, mais c’est impossible avec un schéma. On sort du linéaire et ça accroche plus facilement le regard.

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Philippe Boukobza : C’est une nouvelle façon d’utiliser ces outils visuels. C’est une communication qui a été occultée pendant des années alors qu’elle nous apportait un vrai plaisir quand on était enfant. C’est un mode de pensée qui revient fortement aujourd’hui ! Il y a un effet feel good quand on se met à la pensée visuelle. On se sent plus concentré, posé.

Comment peut-on l’appliquer dans sa vie professionnelle ?

Isabelle Pailleau : On peut faire un schéma à ses équipes plutôt qu’un long discours… On le sait bien, une image vaut mille mots ! En période de transition, on peut ainsi se demander collectivement quelle est la situation actuelle de l’entreprise et celle vers laquelle on tend à aller. On peut alors dessiner un pont symbolisant cette transition et en-dessous les obstacles à franchir pour y parvenir. On peut aussi tracer un chemin avec des étapes et un soleil à l’horizon pour représenter le but à atteindre. Ca permet de se voir cheminer. On peut également dessiner un chemin représentant la ligne du temps et proposer à chaque collaborateur de placer un post-it sur celui-ci avec son nom pour indiquer à quel moment il est arrivé dans l’histoire de l’entreprise. Ca marche bien en team building, ça renforce le collectif, l’histoire commune.

Philippe Boukobza : On peut aussi faire un compte-rendu de réunion avec un croquis, en notant les grandes idées, en les liant entre elles par des flèches, en dessinant des symboles positifs (personnage souriant, pouce levé, soleil, podium…), en mettant de la couleur, en variant les styles d’écriture… On reste proche du contexte, en ajoutant des éléments positifs, en lien avec la nature, le vivant. Le référentiel des symboles doit avoir du sens à nos yeux et ceux des collaborateurs pour renforcer l’efficacité.


Vous conseillez dans votre livre de s’inspirer de la nature pour cette pratique. Pourquoi ?

Philippe Boukobza : Ce biomimétisme, le fait de mimer la nature, nous met davantage en connexion avec celle-ci. Elle est comme notre esprit, elle ne fonctionne pas de manière linéaire. Nous avons fait beaucoup de recherches pour ce livre et les études démontrent le lien entre le fait d’observer la nature ou une photo de paysage et le fait de se sentir mieux. Pendant des centaines de milliers d’années, on a vécu au milieu de la nature. Amener les éléments visuels de la nature (un arbre, un bouquet de fleurs, un arc-en-ciel…)  dans ces représentations imagées permet de se reconnecter inconsciemment à celle-ci et fait forcément du bien.

Et dans la vie personnelle, comment peut-on tirer parti du positive sketching ?

Isabelle Pailleau : On peut se faire un nuage de mots positifs, y ajouter de la couleur, découper des images pour exprimer son idée du bonheur. On l’accroche ensuite au-dessus de son bureau ou sur son frigo. A chaque fois qu’on le regarde, ça procure un certain bien-être. On peut également troquer sa classique to-do-list contre un planning avec des symboles plus sympas pour se motiver ! Le geste de tracer fait du bien. On remet notre corps en action et ça nous permet de réfléchir or on fait souvent l’inverse.

Est-ce compatible au quotidien avec nos vies à 100 à l’heure ?

Philippe Boukobza : Nous sommes saturés de travail, de pensées : la fameuse charge mentale. Or quand on externalise, ça soulage. Alors oui, le positive sketching demande effectivement de prendre du temps pour s’approprier une information et la retranscrire à sa manière sur papier, mais c’est un ralentissement salutaire. Cette approche facilite la compréhension partagée en entreprise. Elle permet de prendre du recul, de chausser ses lunettes positives pour gagner en énergie et en efficacité. Cela ne veut pas dire qu’il faut être inconscient des difficultés mais on les fait émerger à travers du positif. Au final, c’est un vrai gain !

 

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