7 tips pour arrêter d’oublier ce que vous lisez

art de la transgression

Malgré le temps passé à lire de nombreux livres, notre cerveau efface la plupart de leurs contenus de notre mémoire. Voici quelques techniques à mettre œuvre pour cesser d’oublier ce que vous lisez et conserver ces précieuses informations, sans vous surcharger mentalement.

Vous souvenez-vous du dernier roman que vous avez lu, du prénom des protagonistes, du lieu de l’action, des péripéties affrontées ? Et le dernier livre de développement personnel que vous avez découvert : Quels étaient ses concepts et idées clés ? Difficile de vous en souvenir précisément, n’est-ce pas ? Alors imaginez ce qu’il reste de vos lectures datant de plusieurs années et qui pourtant étaient fort instructives… C’est en partant de ce constat qu’Eliott Meunier, un jeune vidéaste, auteur et entrepreneur, a rédigé « Arrêtez d’oublier ce que vous lisez », un livre paru aux éditions Eyrolles. Il y donne divers conseils pour avoir une lecture efficace et des souvenirs pérennes.

Créer le bon moment pour lire

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Notre jauge d’énergie mentale est limitée. Une fois que l’on a fait nos tâches importantes de la journée, on se dirige vers des actions plaisantes. Comme aller sur les réseaux sociaux, manger… Pour trouver le temps de lire, l’idéal est de le prioriser en l’incluant par exemple dans son agenda. « Pour lire, on doit rendre la lecture plaisante en choisissant un moment où l’on a davantage d’énergie. Si on lit 3 pages le soir avant de se coucher alors que l’on est fatigué, on risque d’y passer 100 jours et de se lasser », explique Eliott Meunier. Et pour être tout à fait dans de bonnes conditions et plus concentrée sur sa lecture, il recommande de méditer 5 mn avant.

Choisir ses lectures

Pour réaliser sa veille sur une thématique, on peut utiliser Feedly, un agrégateur de flux d’informations personnalisé. On peut aussi consulter le livre le plus dense sur une thématique et consulter sa bibliographie pour lire ces livres sources qui sont souvent repris d’un livre à un autre. C’est le principe de l’effet Lindy théorisé par Benoît Mandelbrot dans son livre « The fractal Geometry of Nature ». La durée de vie des denrées non périssables agit de manière inverse à la durée de vie des humains. C’est-à- dire que « Plus les informations ont vécu dans le temps, plus elles auront de chance d’exister dans le futur », explique Eliott Meunier. Autant lire les ouvrages qui font référence dans un domaine et qui ont tendance à être repris de diverses manières dans les livres plus récents. Cela permet d’aller à l’essentiel et de gagner du temps.

S’assurer de sa compréhension

Inutile d’enchaîner les chapitres si vous ne faites pas des points réguliers pour vous assurer de votre compréhension. Après chaque chapitre, prenez le temps de résumer mentalement ce que vous avez lu. « Le physicien Richard Feynman dit que pour comprendre quelque chose, il faut pouvoir l’expliquer à quelqu’un comme si on lui donnait un cours. Cela passe par le fait d’être capable de reformuler ce qu’on a appris avec ses mots », ajoute Eliott Meunier. Une première étape vers la mémorisation.

Surligner, prendre des notes

Le cerveau est programmé pour oublier. En l’espace de 24 h, il peut oublier 50 à 80 % de ce qu’il a appris. « L’idée n’est pas de tout retenir mais de décharger notre charge mentale à un système externe », explique Eliott Meunier. Cela passe par la prise de notes. « Prendre des notes sur les contenus que vous lisez prend du temps, mais ne pas en prendre c’est perdre son temps », estime le jeune homme. Pour que cela soit le plus naturel possible et rapide, surlignez les passages intéressants. Récapitulez chaque chapitre en utilisant la dictée vocale sur votre téléphone pour traduire en texte ce que vous venez d’apprendre. C’est une première répétition pour le cerveau et un début de mémorisation.

Des notes pour le livre et chacun de ses concepts

Pour se souvenir d’un livre, Eliott Meunier réalise une note principale sur laquelle il écrit entre autres les citations qu’il a appréciées, les principaux concepts développés. Il prend ensuite tous les concepts de cette note et écrit une nouvelle note pour chacun d’entre eux. Cette technique est basée sur la méthode Zettelkasten du sociologue allemand Nicklas Luhman. « Chaque contenu que nous lisons est un empilement de concepts. On prend donc chaque concept pour lui rédiger sa propre note et pouvoir le ré- empiler dans de nouveaux projets si on veut créer des contenus », ajoute Eliott Meunier. On peut ensuite retrouver les idées, titres de l’ouvrage, nom de l’auteur par l’un des éléments grâce à ce système.

Associer à des concepts déjà connus

Une fois ce travail fait, l’auteur invite à se demander si l’on possède déjà des concepts dans son cerveau ou sa base de notes qui se rapprochent de près ou de loin ou s’opposent à ce que l’on vient de lire. « Cet exercice va reproduire des connexions dans notre cerveau et permettre d’y accéder plus aisément et de mieux les mémoriser », ajoute Eliott Meunier. On peut créer alors des liens entre ses notes. Pour les ranger, l’auteur conseille de les mettre dans un même dossier. Elles seront ainsi reliées entre elles par les liens logiques entre leurs idées de la même manière que dans notre cerveau. Par ailleurs, diviser tous les contenus en notes permet d’associer des concepts différents auxquels on aurait jamais penser. Et cela permet de faire émerger des concepts innovants.

Adopter des outils pratiques

Divers outils numériques vont vous aider à être plus efficace dans vos lectures et prises de notes. Instapaper, par exemple, est un logiciel qui permet de capturer des pages web et les glisse dans une liste de lecture que l’on peut lire ultérieurement. Obsidian ou Evernote sont des logiciels qui permettent d’avoir un type d’architecture entre ses notes avec tous les liens. Pour prendre des notes, le mieux, selon Eliott Meunier, est d’utiliser le format .txt que l’on a dans le bloc note. Les notes seront accessibles dans le temps et dans un format universel. 

Lire, prendre des notes et mettre en place ce système réclame du temps mais cette conduite aura des effets appréciables à vie. Cela permet d’être mieux organisée et de limiter sa charge mentale. « C’est un investissement sur son capital intellectuel mais qui sera rentabilisé dans le temps », conclut Eliott Meunier.

Dorothée Blancheton

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