7 choses à savoir sur les métavers

L'entrepreneuriat

Alors qu’Emmanuel Macron vient d’annoncer sa volonté de créer un métavers européen pour autonomiser  la zone euro vis-à-vis des marchés chinois et américains, de quoi parle-t-on vraiment ? Voici 7 choses à savoir sur les métavers.

Wildy Doudane est Growth Hacker et passionnée par la blockchain et les cryptomonnaies. Elle décrypte pour nous ce sujet complexe pour nous en livrer la substantifique moelle !

1. Le métavers, un supra monde virtuel

Les métavers sont des mondes virtuels à l’image du jeu Second Life sorti en 2003, World Of Warcraft (2004) ou plus récemment Fortnite (2017). En soi, le concept n’est donc pas nouveau. Ce qui l’est davantage, c’est l’ambition affichée de Meta (anciennement Facebook) en 2021 d’imbriquer plusieurs univers virtuels sur un seul et unique métavers. Autrement dit, imaginez-vous en train de jouer aux Sim’s tout en interragissant avec vos vrais amis sur Facebook.

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Et si l’on devait pousser le trait encore plus loin, « c’est comme si vous étiez dans la vraie vie, mais avec un casque », lance Wildy Doudane, aussi fascinée que médusée par la vitesse à laquelle se développe ce que l’on appelle le web3.  « Un jour sur le web3, c’est comme un an dans la vie normale », constate cette passionnée de growth hacking. Dans ce métavers au singulier, nous pourrions donc avoir des interactions sociales. Mais aussi acheter ou vendre des biens. Bref, casque vissé sur la tête, nous pourrions vivre sans bouger de notre chaise. Bien entendu, le futur se trouve certainement à mi-chemin de cette prospective jusqu’au boutiste.

2. Lorsque votre portefeuille devient votre identité

Les métavers participent au mouvement de décentralisation du web3. Dans ces mondes virtuels, au lieu de vous connecter avec votre nom, votre portefeuille numérique (composé uniquement de chiffres) devient votre carte d’identité. Cela signifie que votre identité réelle n’est pas connue. « C’est ainsi que le rappeur Snoop dogg, qui était l’un des plus grands collectionneurs de NFT, a récemment levé l’anonymat sur son compte (les NFT sont des certificats de propriété pour différents biens comme des œuvres d’art numériques, des chansons etc)», raconte Wildy Doudane. D’ailleurs, l’artiste a récemment pris la tête de ‘Death Row Records’, en faisant le premier label NFT du monde.

L’obtention de ces biens numériques se fait via les cryptomonnaies et les transactions s’enregistrent sur la blockchain. Celle-ci permet de garder une trace incorruptible de chaque transaction dans le cloud. Même si des vols commencent à avoir lieu même dans la blockchain. À noter que certains pays du sud comme l’Inde ou le Nigéria ont d’ores et déjà pris une longueur d’avance sur les cryptomonnaies. Cela permet ainsi aux habitants de s’envoyer de l’argent à moindres frais.

3. Les stars américaines raffolent du web3

Avec son look de Barbie, difficile d’imaginer Paris Hilton en spécialiste des cryptomonnaies. Pourtant, cette femme d’affaires avertie passe entre 8 et 12H par jour derrière son ordinateur. « Elle a très vite compris le potentiel marketing des métavers, et elle gagne des sommes astronomiques par ce levier », rapporte notre experte. Il s’agit aussi pour certaines stars de faire preuve de snobisme. Par exemple, des soirées exclusives ne sont ouvertes qu’aux détenteurs d’une collection de jetons non fongibles (NFT) nommée Bored Ape. Jimmy Fallon, DJ Khaled ou encore Post Malone ont déjà cédé à l’appel de ce club exclusif.

4. Les marques de luxe lancent leurs campagnes marketing sur les métavers

Le monde du luxe s’intéresse de près aux métavers. En 2021, Balenciaga a réalisé son défilé en projetant un épisode avec les Simpson. La créatrice congolaise Anifa s’est également fait connaître des stars américaines grâce à ses robes réalisées en 3D, bousculant le monde de la mode dès 2020. Les galeries d’art n’hésitent plus à ouvrir des galeries en ligne où elles exposent leurs plus belles œuvres. Tandis que le Dubaï Mall devrait bientôt connaître sa version numérisée sur Decentraland, suscitant l’appétit de griffes comme Gucci ou Vuitton. Être présent sur les métavers, c’est aussi et surtout une manière d’effectuer des campagnes marketing auprès des jeunes générations, sans dépenser de budget publicitaire dédié. « Par exemple, Twich est devenu un gros vecteur d’acquisition pour les marques. Il faut aussi savoir que beaucoup d’influenceuses passent de Youtube à Twich parce qu’elles sont mieux rémunérées », note Wildy Doudane.

5. Un business très lucratif, au-delà du virtuel ?

D’un point de vue business, les Métavers offrent des opportunités inédites. L’artiste Latasha, inconnue au bataillon, a ainsi vendu un couplet de sa chanson pour l’équivalent de 29 000 dollars. « Toute la question étant désormais de bien comprendre à qui appartient l’œuvre : à la personne qui détient le certificat ? Ou à l’artiste », s’interroge Wildy Doudane.

Il faut savoir que ces NFT s’arrachent pour plusieurs millions de dollars. Mais surtout, que le lien entre les cryptomonnaies et le monde réel est de plus en plus vivace ! Le projet français Sorare, qui réinvente les cartes de footballers à collectionner, fait ainsi évoluer la valeur des cartes en fonction de la manière dont les joueurs de foot performent dans le monde réel. Le joueur Antoine Griezmann en est l’ambassadeur, et le projet compte dans son board des personnalités comme Serena Williams dont le mari n’est autre que le cofondateur de Reddit qui investit massivement dans le web 3.0. L’imprégnation grandissante des métavers dans le réel se traduit aussi par des initiatives comme le RealT crypto program. Pour la première fois, les détenteurs de cryptomonnaies peuvent acquérir des maisons ou des pans de maisons dans des états perdus comme le Mississipi.

Le projet français MoonKicks permet également d’acheter tout ou partie de sneakers collector (et bien réelles) dans un but purement lucratif afin de les revendre à un prix supérieur dans le futur. « Les NFT, autrement dit les tokens non fongibles, sont donc bel et bien en train de se transformer en tokens fongibles », note Wildy Doudane.

6. Les métavers, un univers centré sur la communauté 

Pour notre experte, le web3 signe d’une certaine façon le retour des communautés. Comme du temps où les forums avaient une emprise énorme sur la société. Alors que le web 2.0 se centrait sur les données des utilisateurs, il s’agit pour le web3 de remettre l’utilisateur au cœur du jeu. Et surtout, de le rétribuer ! Par exemple, si vous acceptez des cookies, vous recevrez des cryptomonnaies (ce que l’on appelle le funnel AARRR dans le marketing).

Il s’agit donc de rétribuer la communauté pour son engagement. Par exemple, créer une « white list » permettant à aux fans de la marquer d’acheter en primeur les nouveaux produits. « Demain, on peut aussi imaginer scanner des QR code dans la rue qui nous fourniraient des contenus personnalisés », imagine Wildy Doudane. D’un point de vue purement business, il s’agit ainsi de constituer une communauté très engagée, ce qui peut notamment être pertinent pour les startups en levée de fonds.

7. Des mondes parallèles coûteux pour l’environnement

Les métavers offrent donc pléthore d’opportunités. Le point noir ? La pollution engendrée par ces milliards de données stockées dans le cloud, qui impliquent d’ailleurs des taxes très conséquentes sur les transactions . Forçant ainsi les pionniers de la cryptomonnaie comme ethereum à repenser leurs procédés. On peut aussi s’étonner de l’inutilité de la grande majorité des projets partagés sur le web3 à l’heure actuelle. « Je dirais qu’aujourd’hui que 90% de ce qui se fait n’apporte aucun progrès pour la société », regrette Wildy Doudane. Celle-ci note toutefois l’arrivée de projets d’un nouveau genre comme Savebee qui vise à protéger les espèces d’abeilles en voie d’extinction. Ou encore  Kivéclair, un projet basé sur le Bitcoin visant à venir en aide à la population défavorisée au Congo et de faciliter son inclusion financière.

Une chose est sûre, nous n’échapperons pas aux métavers. Reste que tout comme les algorithmes ne font pas la loi. Il est d’ores et déjà essentiel de s’interroger aux bénéfices réels pour la société de cette version augmentée du web…

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