Vers un leadership coopératif

management , coopération , leadership
Comment mettre en place une approche innovante du management et aller vers plus de coopération pour plus d’intelligence dans l’entreprise. Le regarde de Jean-Michel Philippon entrepreneur et auteur de « La nouvelle vie des Managers » ( ED Gereso)

Quand le collectif donne le la

 « Un pour tous, tous pour un ». La devise, rendue célèbre par Alexandre Dumas dans Les Trois Mousquetaires, manifeste, avec affirmation et enthousiasme, la force d’agir ensemble. Alors que l’individualisme est trop souvent la grille de lecture dans la sphère de l’entreprise, la coopération est de mise. Aussi, le fondateur du cabinet Initium et du Club du Leadership et auteur de La nouvelle vie des managers : Devenir leader de l’intelligence coopérative, Jean-Michel Philippon prône une approche innovante du management en mettant avant le grand rôle joué par l’intelligence coopérative au sein de l’entreprise du futur. Il décrypte cet outil de management qui se révèle très précieux, lors d’un webinaire avec les lectrices de Business O Féminin. 

Un management qui se réinvente

De l’entreprise libérée aux attentes nombreuses des jeunes générations arrivant sur le marché du travail, l’entreprise se transforme et se repense. Elle doit s’inscrire et évoluer, en effet, dans un monde « Volatil, Incertain, Complexe et Ambigu » (VICA). Pour Jean-Michel Philippon, « les entreprises doivent se doter de collectifs forts pour évoluer dans ce monde » où ne règnent ni la simplicité ni la clarté. Parce qu’ils sont de grands appuis, ces collectifs donneront la possibilité de « gérer », « décider », d’« innover », de « pivoter » et de « disrupter ».

Au sein de ces entreprises, le management se redessine en ayant en tête de « tenir des tensions » comme le contrôle vs la confiance, l’intelligence humaine vs l’intelligence artificielle ou encore les compétences vs l’apprenance. En effet, pour le fondateur du cabinet Initium, il s’agit d’« apprendre à apprendre et apprendre à désapprendre ». Avec ce lâcher prise inhérent à cette démarche, « l’ouverture d’esprit » ainsi que « la force de caractère » seront davantage sollicitées.

Mini Guide Leader

La prise de conscience de l’importance de l’intelligence coopérative doit être effectuée à haut niveau de l’entreprise afin de pouvoir innover et performer. Le manager de demain est doté d’une mission « bi-énergétique ». Celle-ci consiste en l’énergie du « comment ? », « en facilitant les processus de travail en intelligence coopérative » et en énergie du « pourquoi ? », « en portant le sens et la vision des actions et des décisions ». Cette dernière énergie doit être régulièrement portée par le manager explique Jean-Michel Philippon, « dans un monde VICA, on peut perdre le sens du ‘pourquoi’ ».

Savoir travailler ensemble

De l’intelligence collective à l’intelligence coopérative. L’intelligence collective consiste à passer d’ « une somme des compétences » dans une équipe à « une multiplication des talents ». Par ces processus de travail collectif, elle permet de monter en puissance et de faire émerger et conjuguer les talents. Pour Jean-Michel Philippon, l’intelligence coopérative est constituée par l’intelligence collective à laquelle s’ajoutent deux valeurs : la solidarité et la responsabilité. Cette dernière est à la fois individuelle et collective.

« Un management nouveau pour travailler en intelligence coopérative, développer les talents individuels, donner du sens aux décisions et actions ». Ces dernières sont inspirées par « le partage du sens » explique Jean-Michel Philippon qui met en exergue l’importance de « l’autonomie » et « la confiance ». Ainsi, le collaborateur, en entreprise, peut « agir comme il le souhaite à partir du moment où le sens est porté par le manager ». L’émotion est, également,  de mise. Le collaborateur s’exprime ainsi d’un point de vue émotionnel. Il peut alors dire ce qu’il ressent.

De l’importance de faciliter et de cadrer 

Pour que l’intelligence coopérative prenne pleinement place dans les entreprises, il est nécessaire « d’avoir des facilitateurs de processus d’intelligence coopérative », de « rester connecté aux besoins concrets » et de « fédérer les talents individuels ».

Jean-Michel Philippon propose ainsi 4 états de services accompagnés d’outils.

  • « Un pour tous ». Afin que l’individu puisse s’inscrire au service du collectif, les outils suivants peuvent être mis en place :une réunion d’information, une formation, un coaching d’équipe, un retour d’expérience, un partage de la vision, un rapport d’étonnement». Ce dernier est réalisé par une personne qui intègre l’entreprise après l’onboarding.
  • « Tous pour tous ». Il s’agit du collectif au service du collectif avec les outils suivants : « une réunion déléguée, un brainstorming, un hackathon, un séminaire, un team building, une célébration time, un forum ouvert, un world café, du design thinking, de l’appreciative inquiry»
  • « Tous pour un ». Le collectif est au service d’un individu en ayant recours au « co-développement, au mastermind, au sun-walk». Ce dernier est un outil codéveloppé par Jean-Michel Philippon.
  • « Un pour un ». L’individu se met au service d’un autre individu à travers « la formation individuelle, le tutorat, le mentorat, le coaching et le parrainage».

Ainsi, il est important que les outils « s’inscrivent dans un cadre normé ». En effet, parce qu’il n’est pas naturel de fonctionnel en intelligence collective, il faut « des cadres et des facilitateurs ». Ces derniers permettent de la créer, la guider, la faire vivre et la protéger.  La formation et l’appropriation de l’intelligence coopérative concerne l’ensemble des parties prenantes. Le manager se fait, alors, véritablement un leader de l’intelligence collective.

Lire aussi

La nouvelle vie des Managers : Devenir leader de l’intelligence coopérative et Désengagement au Travail de Jean-Michel Philippon aux éditions Gereso.

 

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