L’autosabotage peut prendre divers aspects selon la personnalité de chacun. En effet, ces comportements répétés peuvent être préjudiciables et empêcher de révéler tout son potentiel. Voici quelques clés pour en finir avec l’autosabotage.
Vous avez envie de candidater pour ce poste à responsabilités mais votre petite voix intérieure vous fait douter : Avez-vous vraiment l’expérience et les compétences requises ? Vous souhaitez vous reconvertir ? Mais là encore, vous craignez de ne pas y parvenir. Quant à lancer un projet entrepreneurial, vous ne vous en sentez pas les épaules. Toutes ces petites phrases, ces croyances limitantes, constituent des freins qui jouent contre votre propre camp, vous font louper des occasions en or et vous empêchent de vous accomplir pleinement.
« Notre pire ennemi ne nous quitte jamais car c’est nous-mêmes. On reste dans cette spirale infernale tant que l’on n’en connaît pas les raisons », explique Maxime Coignard, fondateur CEO de Diadem Consulting, expert en soft skills et co-auteur avec François Chevigné de « En finir avec l’autosabotage » (éditions Marabout). Ces croyances limitantes sont souvent le fruit d’une histoire personnelle vécue pendant l’enfance ou l’adolescence. Elles peuvent porter sur l’identité (« je suis incompétente »), les capacités (« je ne suis pas faite pour diriger »), le mérite (« je ne mérite pas d’être heureuse ») et ont pour conséquence d’empêcher de libérer son plein potentiel.
Prendre conscience de son autosabotage
Pour en finir avec ce comportement négatif, il faut d’abord se connaître soi-même et prendre conscience des mécanismes appliqués pour s’autosaboter. Pour y parvenir, on procède à un travail d’exploration. On repère et on analyse où et quand se produit l’autosabotage. Est-ce dans le cadre professionnel uniquement ? Avec qui cela se produit-il ? Des collègues ? Managers ? Clients ? Pour changer de mindset, il s’agit ensuite de connaître son schéma de comportement.
Découvrir son profil dominant
Dans son livre, Maxime Coignard présente sept grands types de personnalités : le démineur, le lamenteur, le dénieur, le critiqueur, le flambeur, le briseur et le trompeur. Ces profils ont été définis à partir d’un questionnaire rempli par plus de mille francophones.
Le démineur : C’est le profil le plus fréquent puisqu’il concerne 25 % des personnes sondées. « C’est une personne qui aime prendre soin des autres et se néglige elle-même. Cela peut la conduire à l’épuisement et au découragement », précise Maxime Coignard. Résultat, en aidant constamment les autres, le démineur néglige ses problèmes et besoins et cela altère son bien-être et ses relations avec les autres.
Le lamenteur : Ce profil représente 20 % de la population. Il s’agit d’une personnalité qui se plaint en permanence de son sort et se victimise. Elle a une perception négative d’elle-même et se replie sur elle. Ce sentiment peut la déconnecter de la réalité.
Le dénieur : 15 % de la population est touché par ce type de personnalité qui fuit les problèmes. Aux yeux du dénieur, ce qui arrive n’est pas si grave et il se demande pourquoi en faire toute une histoire. Il ignore ses sentiments. Le risque, c’est qu’il soit un jour finalement confronté à la réalité avec des problèmes personnels ou professionnels.
Le critiqueur : Il touche 13 % de la population. Le critiqueur s’autocritique. Il a l’obsession du détail, de la perfection. Il craint le regard des autres et minimise ses victoires. « Le point de bascule pour lui, c’est quand il atteint ses objectifs mais qu’il estime que c’est insuffisant », ajoute Maxime Coignard.
Le flambeur : Il surestime ses capacités et recherche le coup d’éclat, l’adrénaline du défi et de la réussite. Le problème ? Il risque de surenchérir les enjeux, d’en vouloir toujours plus et de se confronter à une réalité de plus en plus dure face à laquelle il échouera.
Le briseur : « C’est un profil assez dangereux qui concerne 10 % de notre panel d’étude. Le briseur cherche la discorde. Il brise les rêves, envoie des piques aux autres… Il peut vouloir consciemment la destruction de l’autre et en prendre la responsabilité, ce qui peut se retourner contre lui », analyse Maxime Coignard.
Le trompeur : Le dernier profil concerne 5 % des personnes. Ce sont celles qui dissimulent la vérité, qui jouent les caméléons. Elles s’adaptent, ont du charisme, séduisent et exploitent la confiance des gens. Là aussi, ce profil manipulateur s’avère dangereux.
Prendre conscience de son profil dominant, c’est déjà faire la moitié du chemin pour limiter l’autosabotage selon Maxime Coignard.
Trouver des stratégies pour mettre un terme à l’autosabotage
Une fois ce travail fait, pour changer de mindset et abandonner l’autosabotage, l’auteur propose un plan d’action sur 7 jours pour chaque type de profil. Pour le profil le plus fréquent, le démineur, cela consiste par exemple à noter le premier jour dans un carnet toutes les fois où il intervient pour résoudre un problème. Le soir, il s’agit de se demander si toutes ces interventions étaient nécessaires ou pas. L’objectif du deuxième jour est de dire « non » alors qu’on sollicite son aide et de se demander quel sentiment cela procure. Le troisième jour, il s’agit d’inciter les autres à trouver leur propre solution. Le quatrième jour, de prendre du temps pour soi (30 mn pour lire, marcher…).
Là aussi, on note ce que l’on ressent. Le cinquième jour, on analyse ses motivations à intervenir régulièrement auprès des autres et on note son ressenti avant, pendant et après être intervenu. Le sixième jour, on inverse les rôles : on demande de l’aide. Et le septième et dernier jour, on dresse le bilan à partir de toutes ces notes pour planifier deux ou trois interventions seulement pour la semaine suivante. « Ces 7 jours sont un premier pas mais ne suffisent pas car le cerveau a stocké des croyances limitantes très puissantes. C’est un effort quotidien, orienté vers l’action, pour les dépasser », souligne Maxime Coignard.
S’aider d’outils
Divers outils peuvent ainsi aider à lutter contre l’autosabotage et s’inscrire dans le plan d’action de chacun. Ça peut être de renforcer l’estime de soi en se disant régulièrement des phrases de gratitude. Pour le lamenteur, cette phrase peut être : « je choisis de me concentrer sur les aspects positifs de ma vie et de trouver des solutions plutôt que de me laisser emporter par mes plaintes ». Pour le dénieur, les auteurs proposent : « Je suis reconnaissant pour chaque vérité que j’accueille dans ma vie ». Autre outil intéressant, la recherche de feed-back. Pour cela, on demande l’avis honnête d’un proche sur nous. Le lamenteur, par exemple, peut demander aux autres ce qu’ils pensent de sa manière de communiquer.
Grâce à ce travail sur soi, vous aurez une meilleure perception de votre comportement et pourrez dépasser vos situations d’autosabotage.
Dorothée Blancheton