8 choses à savoir avant de vous lancer dans le mentorat
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30 millions d’euros ont été alloués au mentorat en 2021 !
Le mentorat est un modèle qui fonctionne tellement bien que le président de la République a choisi d’y allouer un budget de 30 millions d’euros avec son dispositif « 1 jeune, 1 mentor », visant à soutenir les associations et les entreprises dans le mentorat (Chemin d’Avenir, AFEV, Article 1, Telemaque, AXA, Accenture, BNP Paribas, Total). Destiné à redonner confiance aux jeunes et ouvrir leur champ des possibles, ce plan mise notamment sur la coopération transgénérationnelle.
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Votre entreprise propose peut-être déjà du mentorat
Si vous êtes salariée d’une grande entreprise, voire d’une PME, il est probable que votre entreprise ait déjà mis en place un programme de mentorat. De plus en plus de dispositifs sont d’ailleurs instaurés afin de booster les cadres féminins et les propulser encore plus haut dans la hiérarchie. « Si votre entreprise ne propose pas de mentorat, c’est l’occasion de proposer le projet à vos RH ! Des structures comme la nôtre (Cap Mentorat) se chargent d’accompagner les entreprises et de les former », explique Dominique Cancellieri.
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Il existe de nombreuses associations qui peuvent vous trouver un mentor
Si vous êtes indépendante, en création d’entreprise ou déjà à la tête de votre société, vous pouvez directement aller frapper à la porte d’une association. Il en existe certaines spécialement dédiées aux femmes : La gouvernance au féminin (fonctions exécutives), Force Femmes (femmes de plus de 45 ans sans emploi), Les femmes s’animent (pour la création artistique), Le programme de mentorat pour les femmes scientifiques de Paris Saclay, ou encore le réseau PWN (qui s’est récemment ouvert aux hommes !). Du côté des réseaux mixtes, on retrouve le réseau mentorat France qui accueille des entrepreneurs de tous âges, L’institut du mentorat entrepreneurial pour les PME à fort potentiel, ou encore le MOOVJEE pour les jeunes entrepreneurs. Ces associations se chargent de créer des binômes sur la base des attentes de chacun, des compatibilités de compétences, mais aussi des hobbies et tout ce qui pourrait aider à créer une affinité. Si le binôme ne fonctionne pas, l’association propose un nouveau matching.
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Le mentorat repose sur un principe de gratuité
A l’origine, le mentorat a été développé dans le temple du libéralisme, aux Etats-Unis. Pour autant, il a toujours reposé sur un principe de gratuité. Selon Dominique Cancellieri, il ne peut en être autrement. « Il existe aujourd’hui des mentors professionnels, mais selon moi, il s’agit alors de coachs. Je pense que l’aspect désintéressé est crucial, c’est ce qui fait la beauté de la chose. Car finalement, mentors et mentorés se nourrissent mutuellement. C’est ce qu’on appelle le reverse mentoring », précise-t-elle.
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Mentor ou mentoré doivent se former au préalable
Pour que le mentorat fonctionne, il est préférable qu’un cadre soit directement établi. Chacun peut trouver de manière informelle un mentor dans son entourage. Mais en réalité, pour que le travail soit efficace, mieux vaut être formé. « Il ne suffit pas de trouver un mentor, encore faut-il savoir quoi lui demander. Avec les programmes de mentorat, mentors et mentorés se forment au préalable. Chacun connaît ainsi le processus, les outils, les sujets à évoquer. Des objectifs sont fixés, un plan de développement est établi. Le mentoré sait ce qu’il peut attendre du mentor », affirme Dominique Cancellieri.
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Le mentoré doit être proactif
« La bonne posture du mentoré consiste à être proactif, gagner en autonomie et en compétences. Le mentor n’est pas là pour donner des conseils. Il intervient plutôt comme un maïeuticien qui aide le mentoré à faire émerger la solution. C’est notamment pour cela que les mentors sont formés à quelques outils du coaching. Même si, rappelons-le, ils ne sont pas coachs », précise notre interlocutrice. L’intérêt pour les binômes est aussi de se retrouver en groupes de mentors et mentorés, le mentorat étant à la fois une relation individuelle et un processus collectif.
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Le mentor n’est pas un thérapeute
Même si beaucoup de mentors et mentorés deviennent amis par la suite, ils se retrouvent avant tout pour faire avancer un projet professionnel. « Bien sûr, on peut aborder des questions comme la balance vie pro/vie perso, mais le mentor n’est en aucun cas un thérapeute. S’il repère une souffrance, ce à quoi il est formé, il renvoie le mentoré vers un professionnel compétent. Son rôle est avant tout de permettre à l’autre de réfléchir sur sa propre situation pour qu’il avance plus vite. Parfois, il prend son expérience personnelle en exemple, parce qu’il a connu certains échecs, ou certaines victoires. Mais la relation tourne toujours autour de la sphère professionnelle», affirme notre experte.
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Au minimum une rencontre par mois pendant 12 mois
De manière très pragmatique, on conseille au minimum une rencontre par mois, pendant 12 mois. Vous l’aurez compris, en passant par une association, vous bénéficierez d’une formation au préalable afin de maximiser les apports de cette expérience. Des séances de début, milieu et fin de programme vous permettront également de bénéficier de la force du collectif, et de vous créer un réseau. « A chaque fin de programme, on valorise et on célèbre le parcours de cette relation, avant de lancer les binômes suivants. Car mentors et mentorés ont généralement tous envie de partager ce qu’ils ont reçu à travers cette expérience », conclut Dominique Cancellieri.
Paulina Jonquères d’Oriola