La Dépolarisation de Pierre David, une préparation mentale gagnante

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Parfois la réussite ne tient qu’à un fil, une petite voix intérieure qui nous fait douter, nous dit qu’on n’y arrivera pas. Pierre David, ancien sportif de haut niveau l’a connue avant de développer sa propre méthode pour la dépasser. Sa méthode Dépolarisation® a été approuvée par plus de 500 sportifs, étudiants, artistes et entrepreneurs. Entretien avec le fondateur de L’Académie de la Haute Performance et auteur de « Préparation mentale gagnante », paru aux éditions Eyrolles.

Ancien boxeur de haut niveau, qu’est-ce qui vous a amené à écrire ce livre ?

J’étais certes sportif de haut niveau en équipe de France mais toujours numéro 2. Je n’exploitais pas totalement mon potentiel car je ne croyais pas assez en moi. Pour y pallier, j’ai fait de la préparation mentale classique, de la sophrologie, de l’hypnose, de la méditation… Ça a amélioré les choses mais j’avais toujours ce blocage. Alors j’ai continué à me former, notamment auprès de moines en Thaïlande. J’ai compris comment lever ce blocage et j’ai commencé à aider des sportifs dont certains sont devenus médaillés olympiques, des entrepreneurs comme Christelle Brua meilleure pâtissière de restaurant du monde en 2018, ancienne pâtissière de l’Élysée jusqu’en août 2022 et qui monte aujourd’hui sa chocolaterie à Paris. Certains témoignent dans mon livre. Ma méthode ne s’appuie pas sur des références scientifiques pour étayer sa validité mais nous avons de vrais résultats.

Dans votre livre, vous parlez de la méthode de Dépolarisation®, de quoi s’agit-il ?

A la différence des autres méthodes de préparation mentale qui se concentrent sur les croyances limitantes, la Dépolarisation travaille directement sur l’identité ce qui permet des résultats beaucoup plus rapides. Notre éducation refoule certaines identités. Par exemple, on grandit dans l’idée que c’est important d’être humble dans la vie. L’humilité s’oppose alors à l’arrogance qui est mal perçue. C’est d’ailleurs assez français. Pour ces personnes, ça entre en contradiction avec le rêve de devenir champion du monde ou cadre dirigeante. Le conscient va vouloir voir plus grand mais le subconscient va lui dire qu’il n’est pas comme ça, que ça ne se fait pas. L’idée de la Dépolarisation est de changer de point de vue en se disant qu’on a un objectif. On récupère cette identité en étant à l’aise et les choses changent.

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Vous parlez de la Dépolarisation classique, quel en est le principe ?

Elle a pour objectif de délester la personne des dogmes moraux pour révéler son plein potentiel. Ça consiste à s’interroger sur ce qui nous agace le plus chez les autres. Ça peut être l’égoïsme, l’arrogance, l’illégitimité etc. On est polarisé sur ça. Est-ce que pour autant ces personnes nous agacent ? L’idée est d’admettre qu’il s’agit juste d’une perception. Si l’on se met à la place de cette personne, que l’on adopte son point de vue, on ne se sentira probablement pas arrogant ou illégitime. C’est juste notre jugement, notre point de vue mais ce n’est pas la vérité.

On déconceptualise la chose : factuellement, que fait-il quand je le perçois comme arrogant ? On essaye ensuite de reconnaître ce trait de caractère chez soi en trouvant des exemples où on se conduit de la même manière. Au début, on répond souvent que l’on n’est jamais comme ça. On n’est pas fier de soi mais on finit par trouver ces exemples : on l’exprime quand on est énervé, quand on est triste, etc. On enlève cette justification pour rester dans le factuel. Et on voit alors plus d’inconvénients que de bénéfices pour les autres.

Mais on poursuit la réflexion. Quand une personne dit : « je vais gagner » parce qu’elle annonce son objectif, ça peut soit démotiver les autres, les faire douter soit leur donner la rage de se battre. Dans ce cas, ce qui peut paraître arrogant peut se révéler bénéfique pour les autres. Le subconscient associe alors autant de bénéfices que d’inconvénients au fait d’annoncer ses objectifs et de paraître arrogant. Il accepte qu’il peut être perçu comme arrogant tout en étant quelqu’un de bien.

Et la Dépolarisation inversée, qu’est-ce que c’est ?

La Dépolarisation inversée permet de reprendre le pouvoir en cessant de se comparer négativement aux autres, à un objectif et de trouver son caractère unique pour en faire une force. Par exemple, si on trouve que son dirigeant est très sûr de lui, qu’il fonce, on peut se demander dans quelle situation on est soi-même sûr de soi et davantage encore que son chef. Ça peut être pour organiser des réunions, gérer les papiers administratifs, bien connaître son équipe… La comparaison n’est pas une bonne chose si on se minimise. On est tous complémentaires. Moins on se compare, plus on est connecté à soi-même. On possède en nous cette même qualité que l’on admire chez l’autre mais ça s’exprime d’une autre manière chez soi. C’est notre zone de talent.

En quoi cette préparation mentale peut-elle être un vrai atout dans le monde professionnel ?

Cette préparation aide à avoir moins peur de la transformation. L’entreprise doit évoluer pour être de plus en plus connectée à sa mission car si elle n’a pas de raison d’être, elle disparaît. C’est donc important qu’elle n’appréhende pas la transformation. Pour les individus, cette évolution les amène à arrêter de faire des choses qu’ils n’aiment plus. De manière classique, si on fait ce qu’on n’aime pas, on se dit qu’il faut malgré tout prouver que l’on est capable. On tient jusqu’à ce que ça finisse en burn-out car on ne s’est pas écouté.

La Dépolarisation vise à se connecter à ce qui nous inspire. Plus les managers sont obligés de recourir aux « il faut », plus cela montre que les collaborateurs sont déconnectés de qui ils sont. Les managers pourraient demander « ça t’inspire de le faire ? » et si ce n’est pas le cas voir comment le relayer aux priorités les plus hautes. Si ça n’inspire pas le collaborateur, il ne fera pas la mission car elle n’est pas prioritaire pour lui. Il se sent coupable et a du ressentiment. Plus on est dans le jugement de l’autre, plus on veut changer sa nature alors qu’on peut apprendre à la reconnaître pour savoir ce qui est important pour lui. Si la mission lui plaît, le collaborateur se donnera le temps de l’accomplir. Chacun y gagne alors.

Dorothée Blancheton

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