La clarification : une méthode d’accompagnement pour améliorer les échanges

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Les non-dits et incompréhensions peuvent nuire aux relations. La Clarification est une approche qui vise à lever ces blocages pour améliorer les échanges et donc la performance de son équipe. Jean-Christophe Vidal, diplômé d’HEC et ancien avocat d’affaires, est le spécialiste de la Clarification en France et en Europe. Il nous présente cette approche.

La Clarification, vous connaissez ? Cette approche nous vient des États-Unis où Charles Berner, un théoricien et enseignant en psychothérapie et développement personnel, l’invente dans les années 60. Selon lui, le but de l’existence est de faire l’expérience des autres. Jean-Christophe Vidal à travers son ouvrage « La Clarification pour les coachs et les managers », paru aux éditions Eyrolles, nous fait découvrir l’intérêt de cette Clarification qui a pour objectif de lever les incompréhensions et les non-dits qui alimentent les problèmes et nuisent aux relations. « Si l’on ne comprend pas quelqu’un, cette incompréhension devient un non-dit car on n’ose pas en parler, et c’est comme ça que le problème se crée et perdure », explique Jean-Christophe Vidal, également coach de dirigeants et fondateur de l’Institut Européen de Clarification. La Clarification est donc une approche d’accompagnement orientée vers la résolution de ces problèmes. Une approche utile dans tous les domaines de la vie, y compris dans la sphère professionnelle. « Les études montrent que la performance et le bien-être d’une équipe dépendent de la qualité des interactions de ses membres. Cette qualité ne se décrète pas. La Clarification peut aider à optimiser ces interactions et donc la performance », ajoute Jean-Christophe Vidal. Pour y parvenir, elle s’appuie sur plusieurs grands principes et outils que l’on peut s’approprier.

La clarification : une méthode d’accompagnement pour améliorer les échanges

Chercher à comprendre son interlocuteur

La première étape consiste à chercher à comprendre son interlocuteur avant d’être compris par lui. Or habituellement on fait l’inverse : on parle d’abord pour être compris, quitte à oublier de se taire et d’écouter car on cherche déjà ce que l’on va répondre. C’est simple mais ça nécessite tout de même un peu d’entraînement pour adopter cette solution contre-intuitive.

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Adopter une posture d’écoute

Le premier objectif de la Clarification est d’écouter pour comprendre. Pour y parvenir, il faut créer un climat propice pour que l’interlocuteur souhaite parler. « Une personne parle quand deux conditions sont réunies : elle se sent écoutée sans jugement et se sent comprise », glisse Jean-Christophe Vidal. On écoute donc sans couper la parole, sans se laisser déstabiliser émotionnellement par ce que dit l’interlocuteur pour éviter de l’interrompre… De cette manière, on évite d’interpréter trop hâtivement, à travers ses croyances, ce que peut penser l’autre.

Opter pour une question ouverte

Pour bien comprendre son interlocuteur, l’idée est de le faire parler de sorte à ce qu’il fasse le tour du sujet. Votre supérieur veut vous confier un nouveau projet avec des enjeux importants ? Jean-Christophe Vidal conseille de recourir à la question ouverte : « dites-moi ce que je dois savoir pour comprendre complètement ce projet ». Il ne s’agit pas de poser plein de questions précises. Et quand l’interlocuteur s’arrête, on poursuit : « continuez à me dire ce que je dois savoir s’il vous plaît ». « Quand l’interlocuteur a fini de parler, il a la bouche vide et les oreilles ouvertes. Il est donc prêt à répondre à d’éventuelles questions qu’il n’aurait pas spontanément abordé », ajoute le coach. Là encore cela permet de bien comprendre le projet et de laisser à son interlocuteur toute la liberté de se confier.

Vous êtes en période de mobilité et souhaitez évoluer vers un autre poste au sein de votre entreprise ? Plutôt que d’énumérer d’emblée toutes vos expériences, vos réussites passées et compétences, préférez une approche comme : « dites-moi ce que vous attendez de la personne qui occupera ce poste ? » Vous serez ainsi plus à même de répondre aux attentes de votre supérieur en vous concentrant sur ces points précis qui l’intéressent. Difficile, en effet, de convaincre et d’influencer sans avoir compris le point de vue de l’autre.

Lever les non-dits pour approfondir l’échange

La Clarification a identifié des marqueurs de non-dits, c’est-à-dire des mots ou expressions qui indiquent que notre interlocuteur est proche d’un non-dit. Le plus souvent cela se produit avec des mots ou expressions abstraites. Par exemple, un salarié qui dit à un autre : « tant que ça ira comme ça au bureau, on n’ira nulle part ». Il est possible que l’autre lui réponde sans faire attention : « de toute façon, dans notre équipe c’est pareil ». La Clarification suggère plutôt de répondre : « tu peux préciser ? ». L’autre peut alors en dire plus : « mon chef change constamment de stratégie, je suis épuisé et je ne peux rien lui dire car c’est un type sympa… ». L’expression qui était abstraite devient plus concrète et permet à l’autre d’exprimer pleinement son idée ou sa pensée. Autre exemple, si l’on vous demande de regarder un document, demandez ce que vous devez chercher précisément dans celui-ci.

Les mots familiers peuvent aussi conduire à de l’incompréhension : « David, il est hardcore ». Là encore on utilise la phrase clé : « tu peux préciser ? », « il m’a traitée d’incompétente en réunion », etc. Ces marqueurs de non-dits se retrouvent également dans le non-verbal : des bras croisés alors que la personne est supposée écrire au paper-board, quelqu’un qui mâchouille son stylo… Une personne formée à la Clarification est plus attentive à ces signes et peut demander à l’autre, avec bienveillance, ce qu’il se passe pour éviter un non-dit.

En adoptant ces postures et outils, vous aurez davantage la possibilité de lever les incompréhensions avec vos collègues.

Dorothée Blancheton

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