Emilie Gariel : son voyage en Chine auprès du Premier ministre

Emilie Gariel

Emilie Gariel, co-fondatrice de Brennus Analytics, entreprise française développant une solution d’optimisation des prix à destination des entreprises B2B, a eu l’opportunité d’intégrer la délégation d’affaires accompagnant le Premier ministre Edouard Philippe lors de son déplacement en Chine ce 22 juin. Elle nous livre ses impressions sur ce voyage excitant et riche en découvertes.

Comment avez-vous été choisie pour participer à ce voyage ?

Emilie Gariel : Alors tout s’est fait de manière classique dans le cadre d’une délégation d’affaires, qui, cette année, devait être formée sous le signe de la modernité avec des start-ups et une mixité homme-femme parfaite. J’ai eu la chance d’être recommandée par Roxanne Varza, directrice de Station F, que j’avais déjà rencontrée et qui a tout de suite pensé à moi. 

Quel était le programme sur place ?

Emilie Gariel : C’était très varié. Il y avait des moments officiels avec Edouard Philippe, lors desquels nous avions plus un rôle de représentation. Il y avait également des séquences spécifiques consacrées à la délégation en fonction des secteurs d’activité et besoins de chacun : j’ai par exemple eu la chance de visiter HAX, le premier accélérateur mondial de start-ups spécialisées dans le hardware situé à Shenzhen, ou encore bénéficié de présentations détaillées sur l’économie, la politique et le monde des affaires en Chine. Enfin, nous avons pu échanger avec le Premier ministre lors de rencontres privilégiées, et avons eu l’opportunité de rencontrer un certain nombre d’officiels et de dirigeant·e·s chinois.

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Qu’est-ce qu’une startup attend d’un tel déplacement en Chine, vous avez des envies d’exporter votre techno là-bas ?

Emilie Gariel : Il y a plusieurs intérêts, le premier c’est de développer ou de renforcer une stratégie d’affaires dans le pays en question. Ce qui ne nous concernait pas directement puisque nous n’avons pas prévu de nous implanter en Chine dans les mois à venir, bien que nous commencions à réfléchir à une stratégie de développement international. Ensuite, ce qui est hyper intéressant ce sont les rencontres au sein même de la délégation, qu’il s’agisse d’autres startuppers ou de patrons de grands groupes. On est dans un contexte privilégié, hors du commun, on peut échanger sur les problèmes de croissance, de gestion, de management… Et enfin, d’un point de vue de communication c’est une super opportunité pour une jeune entreprise, ça permet de prouver à nos clients que nous comptons. 

Dans un contexte de relations tendues avec les US, avez-vous senti un regard bienveillant envers les entrepreneurs français de la part des chinois ?

Emilie Gariel : Bienveillant oui, mais un peu secondaire honnêtement. Clairement tout se passe entre les US et la Chine, les deux pays ont en commun une forme de dédain des institutions internationales, et l’Europe a un peu de mal à faire sa place. Alors oui, il y a de la bienveillance, mais c’est peut-être dû au fait qu’on ne soit pas une menace. Mais je dois dire qu’on a eu droit à des honneurs auxquels tout le monde n’a pas le droit.

Avez-vous été frappée par certaines différences culturelles majeures dans les façons de faire du business ?

Emilie Gariel : Déjà la première chose c’est qu’on ne parle pas du même ordre de grandeur. Une entreprise avec 40 points de distribution, pour nous, c’est significatif, en Chine on parle de 4 000. Une entrepreneuse, fondatrice de Mobike, évoquait sa problématique de croissance : passer de 20 à 20 000 personnes en 3 ans ! Le marché est beaucoup plus offensif qu’en Europe, et toute initiative considère dès le départ que son terrain de jeu est le monde entier. Après il y a évidemment la problématique de l’appropriation de la propriété intellectuelle lorsqu’on monte un business en Chine, ou encore des sujets plus politiques et éthiques comme le traitement des données personnelles par le régime… 

Qu’en est-il de la représentation féminine au sein des entreprises chinoises ?

Emilie Gariel : Et bien ce fut une très agréable surprise ! Lorsque nous nous sommes rendus à Fédération du Commerce à Shenzen, plus de la moitié des représentants chinois étaient des femmes, cheffes d’entreprises ou fondatrices. J’en ai d’ailleurs fait la remarque à la personne qui nous accueillait et pour elle il n’y avait rien d’étonnant là-dedans. Elle a même ajouté que 37% des femmes entrepreneures dans le monde étaient chinoises ! Je n’ai franchement vu ni misogynie ni sexisme. Et je tire également mon chapeau à Edouard Philippe qui a fait en sorte que la délégation française affiche une parité parfaite également. 

Que retenez-vous de ce voyage ?

Emilie Gariel : Je retiens surtout le nombre de personnes inspirantes et intéressantes rencontrées au sein de la délégation. J’ai ces 50 visages en tête que j’ai envie de revoir et avec qui j’espère travailler avec Brennus Analytics. Ce voyage a largement dépassé mes attentes. Et d’un point de vue moins business, j’ai découvert la Chine dans sa dimension politique et sociale. Je connaissais très mal ce pays et j’en avais une image un peu désuète. 

De manière générale, êtes-vous satisfaite des projets du Gouvernement pour les startups ?

Emilie Gariel : J’ai le sentiment qu’on a un gouvernement tout acquis à notre cause. Lorsque nous avons discuté avec le Premier Ministre et une dizaine de start-ups, il nous a posé la question : « que peut-on faire pour vous aider ? ». Je trouve que globalement notre gouvernement parle le langage des start-ups, un nouveau fonds a d’ailleurs été annoncé pour la Deep Tech. Et le fait qu’Edouard Philippe insiste pour s’entourer de jeunes pousses lors de son déplacement en Chine en est une preuve supplémentaire. 

Pour en savoir plus sur Brennus Analytics : brennus-analytics.com

 

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