Les champions ne font pas que sculpter leur corps ou aiguiser leur technique. Ils consacrent aussi une bonne partie de leur temps à la préparation mentale, accompagnés par un professionnel. Cette préparation mentale peut aussi bénéficier à un manager ou toute personne ayant un objectif à atteindre (événement, compétition, situation…). « Comme tout entraînement, cela demande de la répétition, et des mises en situations.
Ce n’est pas de la magie ! En effet, Il faut s’entraîner, afin de progresser et développer ses aptitudes mentales », explique Sébastien Thomas. Aussi, il ne suffit pas de dire que l’on est capable de se dépasser pour lutter contre nos peurs. Ce travail doit être mené en profondeur, d’où la nécessité d’être accompagné par un professionnel formé.
Fixer un bon objectif
Fixer correctement ses objectifs ne se fait pas n’importe comment. Pour le spécialiste, un bon objectif, c’est déjà fixer quelque chose qui fait sens pour nous, qui est important. Autre point essentiel : « un objectif doit être formulé de manière positive (ce que je veux et non pas ce que je ne veux pas ou éviter de faire) ». Sébastien Thomas ajoute aussi qu’il doit « être précis, mesurable (indicateurs), atteignable en fonction de ses capacités, du temps, des moyens mis à notre disposition, et temporel (date de début et de fin) ».
Ne pas anticiper négativement
D’après le préparateur mental, une grande partie de notre stress découle de la représentation mentale que nous nous faisons d’une future situation. Nous l’anticipons de manière négative, sans objectivité, ni recul. « En amont de la situation, l’anticipation peut-être utile afin d’établir son plan et ses routines (ce qui est important de faire : parler lentement, prendre son temps entre chaque point…), mais une fois dans la situation, la seule chose qui compte, c’est ce qui est important à mettre en place pour réussir l’action, le geste (regarder la balle, respirer avant de prendre la parole en public…).
Aussi, la respiration abdominale est une technique très utile pour diminuer son rythme cardiaque, sa tension artérielle, rester dans le présent », conseille le préparateur mental.
Envisager l’échec
Nous avons tous des craintes, des peurs, des appréhensions qui nous sont propres. « Je pars du principe qu’il faut envisager que l’on peut ne pas réussir, perdre, que cela fait partie du jeu. Prendre en compte cette notion est fondamental pour pouvoir se concentrer sur tous les éléments qui vont être nécessaires à la réalisation de notre objectif, pour pouvoir donner le meilleur de nous-même. Penser qu’on ne peut pas perdre ou se tromper constitue à mon sens une erreur », estime Sébastien Thomas.
Donner du sens à sa quête
Avant de mettre en place les stratégies, attitudes et comportements à adopter pour réussir, il est important de savoir pourquoi on fait les choses avant de se lancer dans un chemin semé d’embuches. « Savoir pourquoi on poursuit tel ou tel but donne du sens à ce que l’on fait, c’est ce qui nous pousse à agir, ce qui nous motive au quotidien, nous permet de tenir quand c’est difficile, de nous engager pleinement dans cette quête.
Si ce que nous faisons n’est pas ou peu important, il y a de grandes chances qu’à la première difficulté, on baisse les bras plus facilement », estime le préparateur mental.
S’appuyer sur une bonne équipe
Pour notre expert, il est difficile de réussir seul. « On a tous besoin à un moment d’une écoute, d’un conseil, d’un soutien, voire de se faire secouer. Amis, collègues, famille, certaines personnes sont des “alliés” importants dans l’atteinte de nos objectifs », martèle-t-il.
Se concentrer uniquement sur ce qui dépend de nous
Si les autres sont des alliés essentiels, il peut parfois arriver que le regard d’autrui soit pesant, intimidant, parfois stressant. « Qu’est-ce qu’il va penser de moi ? Je n’ai pas le droit de décevoir mon manager… sont autant de pensées parasites qui viennent parfois nous freiner. Or, je reste persuadé qu’il faut essayer de se détacher du regard des autres quand cela est nécessaire.
De plus, sait-on toujours ce que les autres pensent de nous ? Comme évoqué précédemment, dans l’action, il faut ce concentrer uniquement sur ce qui dépend de nous et ce qui est important à la réalisation de notre objectif ».
Respecter son adversaire
Voilà une règle de base quand on parle de mentalité de sportif : « un champion en règle générale respecte son adversaire. Il doit en être de même dans la vie professionnelle », soutient Sébastien Thomas.
Jouer pleinement de ses atouts
Point de grand champion sans l’exploitation maximale de ses atouts. « Il est très important d’avoir conscience de ses forces, ses atouts, les entretenir, ce sont nos ressources. Nos points faibles doivent être transformés en axes de développement à travailler également. Mais il ne faut pas négliger nos points forts », poursuit le préparateur mental.
Garder l’envie
On a vu plusieurs champions perdre l’envie. Pourtant, l’envie et la passion sont des carburants très forts chez les athlètes, mais aussi pour chacun d’entre nous. C’est pourquoi il faut aussi savoir se ménager. « Savoir se reposer, faire des pauses, rester ouvert sur le monde et les autres (ne pas penser qu’à la vie professionnelle, aux résultats, à son sport), prendre du recul sur sa vie, sa pratique sportive et le pourquoi on fait les choses, peuvent permettre de rester motivé ou au contraire de prendre de nouveaux chemins.
Il est important pour chacun d’entre nous de trouver un équilibre entre notre sphère privée, notre sphère sociale et notre sphère professionnelle et éviter ainsi l’épuisement psychologique et physique », affirme Sébastien Thomas.
Pas de bon ou de mauvais choix
Faire des choix fait partie de notre vie. Parfois on fait les bons, parfois on se rend compte que l’on s’est trompé. « Mais je reste persuadé qu’il n’y a pas fondamentalement de “bons “ou “mauvais” choix, il y a des choix qu’on fait à un moment donné. Il faut savoir en tirer les enseignements, se questionner sur ce que nous apprenons de nos choix, en tirer des enseignements et essayer d’orienter notre vie le plus en adéquation avec ce qui est important pour nous. Est-ce vraiment le but qui est important ou les chemins que nous empruntons pour essayer de les atteindre ? »
Pour aller plus loin :
Et si j’avais un mental de gagnant !, de Sébastien Thomas, éditions Eyrolles
@Paojdo
>Pilates : Dîtes oui au sport chouchou des stars !